Le bienheureux père Marie-Eugène : « un témoin, un prophète » pour Mgr d’Ornellas

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Le père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, fondateur de l’Institut Notre-Dame de Vie, a été déclaré Bienheureux samedi 19 novembre à Avignon.

« Témoin de Dieu, épris de son absolu et de sa vie infinie »

Le témoignage de Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes

Je n’ai jamais connu le P. Marie-Eugène. En 1972, la première fois que j’ai entendu sa voix grâce à un enregistrement, j’ai perçu une forte personnalité toute imprégnée de Dieu et de son mystère. Plus tard, j’ai compris que j’avais rencontré un prophète.

Vigoureux dans ses affirmations, il parlait en témoin de Dieu, épris de son absolu et de sa vie infinie. Sa joie m’a surpris. Comme le prophète Élie, il m’est apparu brûlant de zèle pour Lui, désireux de le révéler à tous en un monde qu’il percevait de plus en plus marqué par l’athéisme ambiant. Il sut d’expérience que Dieu est amour, que sa miséricorde est inépuisable. Il ne cessa pas de le proclamer pour appeler à la confiance et à l’espérance à cause de Dieu. Il eut la hantise de la catéchèse pour que Dieu soit connu et aimé.

Il m’a permis de découvrir le génie de sainte Thérèse de Lisieux. Il m’a appris à prier avec Jésus et à persévérer dans la prière pour Dieu et pour croître dans l’amour. Son regard sur Jésus me donne l’impression d’une immense amitié avec lui. J’ai toujours été émerveillé de son amour de l’Église. Il la voyait dans toute son ampleur, selon le dessein de Dieu. Il exulta en lisant les textes du concile Vatican II.

Grâce à lui, je comprends que mon ministère d’évêque est de conduire à Dieu, d’ouvrir les chemins de la sainteté à tous. Seuls les saints ont un amour engagé, lucide et véritable pour le monde, un amour qui les fait souffrir à cause du monde et pour lui. Grâce à lui, je reçois avec enthousiasme le testament public de Jean-Paul II pour le troisième millénaire : « Je n’hésite pas à dire que la perspective dans laquelle doit se placer tout le cheminement pastoral est celle de la sainteté. » (Lettre du 6 janvier 2001)

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Le père Marie-Eugène avec Marie Pila à la création de l’Institut Notre-Dame de Vie

 

« Livré à la Grâce de Dieu »

La revue diocésaine, Église en Ille-et-Vilaine, a consacré le dossier de son édition de novembre 2016 à la figure spirituelle du père Marie-Eugène. Une présentation de son parcours de vie est complétée d’encarts sur son livre « Je veux voir Dieu », l’institut séculier Notre-Dame de Vie et des témoignages de carmélites et d’un couple membre associé à l’institut. Voici le chapitre qui expose sa spiritualité.

Durant son noviciat, il expérimente la spiritualité dominante à cette époque, tournée vers la pénitence et l’ascèse. Il se donne à fond dans ce qui lui est demandé tout en se posant la question de la justesse de ces perspectives. Thérèse de Lisieux, à qui il se confie au terme de cette première formation, lui donne la lumière : c’est la voie de l’enfance spirituelle qui sera sienne et qu’il enseignera. La raison de cette décision est fondamentale : le grand obstacle à la sainteté n’est autre que l’orgueil de l’intelligence, qui nourrit la volonté de puissance devenue prométhéenne. C’est cet obstacle qu’il faut combattre.

Cette expérience illumine la vie et la mission du père Marie-Eugène. « Pour avoir en héritage la vie éternelle (Mt 19,16) », il s’agit de regarder Dieu, c’est-à-dire le Christ Jésus, d’un regard de foi, pour que Lui-même transforme notre vie – y compris nos pauvretés. Il s’agit d’oser se tourner vers Dieu tel que l’on est et de répondre à son appel par le don de nous-mêmes, et par la confiance, c’est-à-dire par l’espérance tout imprégnée d’amour.

À la fin de sa vie, le père Marie-Eugène reconnaît simplement : « J’ai compris la Miséricorde. sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus en a senti la douceur, moi j’en sens la puissance. » (R. RÈGUE, Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus maître spirituel pour notre temps, éd. du Carmel 1978, p.118)

« Je vous invite à faire un acte de foi en cet Esprit Saint  qui est dans nos âmes.
L’Esprit Saint n’est pas une pensée ou une réalité qui vit dans les régions supérieures ;
c’est quelqu’un qui est en nous, qui est la vie de notre âme,
le souffle vivant de notre âme, qui est l’hôte de notre âme
et agit sans cesse en nous.
Il est là, l’ouvrier de notre sanctification.
Il est là, celui qui fait l’Église, ce grand œuvre auquel il nous associe. »
Au souffle de l’Esprit, pp. 260 et 276.

> Église en Ille-et-Vilaine

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