Jeudi Saint : un décret du Vatican concerne le lavement des pieds

Lavement des pieds_cathédrale Rennes
Lavement des pieds à la cathédrale de Rennes

Lors de la célébration de la Cène, le Jeudi Saint, on accomplit parfois le geste du lavement des pieds. Ce faisant, on reprend la situation décrite dans l’évangile de Jean où Jésus lave les pieds de ses disciples avant d’instaurer l’Eucharistie. Un récent décret du Vatican apporte une précision sur cette démarche.

Représenter la variété du peuple de Dieu

La Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements a publié le 6 janvier 2016 un décret intitulé In missa in Cena Domini élargissant la possibilité aux femmes de participer aussi à ce geste du lavement des pieds. Ce texte entérine une pratique déjà habituelle et actualise le texte précédent – présent dans le Missel Romain et daté de 1955 – qui préconisait aux prêtres de laver les pieds de douze hommes.

« Pour manifester ce sens plénier du rite à ceux qui participent, explique le Cardinal Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, il a paru bon au Souverain Pontife François de changer la norme (…) de manière à ce que les pasteurs puissent choisir un petit groupe de fidèles qui représentent la variété et l’unité de chaque portion du peuple de Dieu. Ce petit groupe peut être composé d’hommes et de femmes et, comme il convient, de jeunes et d’anciens, de personnes en santé ou malades, de clercs, de consacrés et de laïcs. »

Un exemple plus qu’une imitation

En effet, la reproduction de ce geste de Jésus avait deux dimensions :

  • l’imitation du Christ : « un signe imitatif, presqu’une représentation sacrée, qui aide à garder en mémoire ce que Jésus a accompli au premier Jeudi Saint. » explique Mgr Arthur Roche, Archevêque Secrétaire de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements.
  • l’exemplarité du Christ : « la signification de ce qu’il a accompli avec une portée universelle, c’est-à-dire le don de soi « jusqu’au bout » pour le salut du genre humain, sa charité qui embrasse tous et rend tous frères par la pratique de son exemple. » dit encore Mgr Roche.

Cette réforme va dans le sens de l’évolution de ce rituel en mettant encore plus en valeur cette deuxième dimension.

Mgr Roche précise aussi « Le lavement des pieds n’est pas obligatoire dans la Missa in cena Domini. Ce sont les pasteurs à devoir en évaluer la convenance, selon les circonstances et les motifs pastoraux, de manière à ce qu’il ne devienne pas presque automatique ou artificiel, privé de signification et réduit à un simple élément scénique. »

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