Le diocèse de Rennes organise un Forum Wahou ! pour découvrir la vision chrétienne du corps

Comprendre le sens du corps et de la sexualité humaine selon le plan de Dieu ; donner sens à sa vie ; devenir dans la cité et dans l’Église des apôtres de la vie et de la famille : quelles résonances, aujourd’hui, pour ces 3 enjeux de la Théologie du corps, chère à Jean-Paul II ? Pour les jeunes générations, l’amour est-il possible dans le respect de l’autre et dans la durée ? C’est à toutes ces questions que répondra le Forum Wahou ! organisé les 23 et 24 avril 2016 à l’Institut Catholique de Rennes.

Émission de présentation sur RCF Alpha le 7 mars

ÉmissionLe Forum, présentée par Etienne Pépin et Emmanuel Madelin. Durée : 37 mn.

Dans cette émission étaient invités deux couples représentants la pastorale familiale du diocèse de Rennes et organisateurs du forum – Michel et Marie-Anne Yaouanc, et Jean-François et Marie-Christine Pasturel – ainsi que le père Matthieu Rougée, prêtre à Dinard et référent pour ce forum. Morceaux choisis de leurs échanges… Écoutez l’émission complète (ci-dessus) et visitez notre dossier consacré à ce Forum Wahou !

Quel est le contenu de ce weekend des 23 et 24 avril ?

On y entendra des intervenants de premier plan, spécialistes du sujet, mais ce n’est pas une formation théologique ou prosélyte : c’est ouvert à tous ! La pédagogie adoptée propose aussi des temps de partage, d’atelier et de convivialité. Il y aura enfin des temps de prière et de louange. C’est donc un lieu de rencontre avec d’autres, mais aussi avec soi-même, pour découvrir cet enseignement.

> Programme détaillé dans notre dossier

Qu’est-ce que la « théologie du corps » ?

Père Matthieu Rougée : Il s’agit d’un ensemble d’enseignements que le pape Jean-Paul II a donné entre 1979 et 1984, dans le cadre de ses catéchèses du mercredi : c’est le plus grand enseignement jamais délivré par un pape ! Il a voulu réconcilier le peuple chrétien avec l’enseignement de l’Église autour de la vie, de l’amour humain, des questions de bioéthique. Ce forum souhaite mettre cet enseignement de Jean-Paul II à la portée de tous. La théologie du corps est peu connue en France. Les Etats-Unis sont plus en avance.

Michel Yaouanc : La théologie du corps porte sur les relations humaines, le corps humain et sa sexualité, mais aussi sur le mariage et le célibat, c’est à dire vraiment la vocation de l’homme.

Marie-Christine Pasturel : Nous n’avons pas un corps, nous sommes un corps. Le corps humain renvoi au-delà de lui-même, vers des dimensions spirituelles et invisibles. Quand on pense à un ami, on en penses pas uniquement à son corps. On pense aussi à sa personnalité, sa capacité à formuler des pensées… On pense à sa réalité visible et invisible.

> Visitez le site http://www.theologieducorps.fr

Pourquoi ne parle t-on pas de théologie de la sexualité ?

Père Matthieu Rougée : La question du corps est plus englobante que la sexualité qui n’en est qu’une partie. C’est assez nouveau dans l’Église de considérer ces questions de la sexualité et de la morale de manière plus globale. Jean-Paul II s’est rendu compte qu’à travers la non réception de Humanae vita [NDLR : encyclique du pape Paul VI en 1968], l’Église devait parler autrement que en disant : ça c’est autorisé, ça ce n’est pas autorisé. Il a voulu donner le sens de tout ça. Le Christ incarné, le Fils de Dieu fait chair nous dit quelques chose de Dieu et de l’invisible. Donc un corps humain peut aussi nous dire quelque chose de l’intérieur de la personne.

Jean-Paul II ne parle pas de manière interdit/permis, il fait confiance à la personne humaine et à sa conscience. Il s’est dit que s’il montrait le sens voulu par le Créateur, les gens pourront choisir eux-même et comprendre ce qui est bon ou pas bon pour eux.

Pour le grand public, la morale sexuelle dans l’Église c’est encore une succession d’interdits. Comment cela peut-il être vécue comme quelque chose de très positif ?

Jean-François Pasturel : La présentation médiatique de l’Église sur ces sujets la fait apparaître comme une marâtre qui a pour obsession de savoir ce qui se passe dans le lit des gens. Il y a eu, dans l’histoire de l’Église, certaines prédications qui avaient tendance à se méfier du corps. Le forum Wahou ! veut casser cette image. Les gens verront que la doctrine de l’Église sur le corps est éminemment positive. C’est une religion de l’incarnation ! Par contre, il faut aussi parler de la vigilance bienveillante de l’Église pour les hommes et les femmes : la sexualité au sens large peut être une source merveilleuse d’épanouissement mais c’est aussi une réalité ambigüe. Pour construire un adulte dans un environnement psycho-affectif équilibré il faut absolument un éclairage et une éducation spirituelle.

Comment la théologie du corps participe à améliorer la sexualité dans le couples ? Comment l’avez-vous vécu personnellement ?

Marie-Anne Yaouanc : C’est une découverte qu’on a fait il y a quelques années, à travers les ouvrages d’Yves Semen, qui sera présent au forum Wahou ! Elle a changé notre regard l’un sur l’autre. Cette théologie nous invite à découvrir notre part de féminité et de masculinité : pour être pleinement femme, j’ai besoin de la masculinité de mon mari. Aujourd’hui, on parle beaucoup de sexualité, mais cela va au-delà. Il s’agit vraiment de percevoir ce plan de Dieu sur chacun, qu’il soit marié ou non, prêtre, consacré, célibataire, étudiant… on a tous à se poser cette question : qui je suis, quelle est ma vocation profonde ?

Père Matthieu Rougée : Aux Etats Unis, dans certains diocèses on parle de cet enseignement de Jean-Paul II dans la préparation au mariage, l’éducation affective et sexuelle des jeunes, les séminaires et lieux de formation des personnes consacrées. La conséquence surprenante, c’est que, dans ces diocèses, les vocations à la vie consacrée explosent ! Cela aide donc aussi à comprendre que dans cet engagement on peut avoir une descendance spirituelle, une vraie fécondité. En travaillant cette question dans mes études, j’ai découvert des choses sur moi-même et sur l’amour humain, la beauté de ce que voulu Dieu au départ, et cela nourrit ma louange et mon action de grâce tous les jours.