Mon enfant, va travailler aujourd’hui ma vigne : Homélie du 1er octobre

travaillerAmaVigne

Mon enfant, va travailler aujourd’hui à ma vigne.
(Matthieu 21, 28)

26è dimanche ordinaire a 2017

Il y a quelque temps, un enfant me disait : une parabole, c’est une belle histoire, mais en fait c’est une belle histoire pour de vrai… Alors qu’est-ce qu’elle raconte pour de vrai cette belle parabole des 2 fils ? Elle nous parle d’une situation que les parents connaissent bien. Combien de fois disent-ils à leur enfant « viens mettre la table » et entendent « j’arrive », en attendant la réaction un bon quart d’heure après… Ou bien ils demandent à leur enfant « va ranger ta chambre », et celui-ci répond : « non, elle est bien comme ça ». Et finalement, quelque temps après, ils constatent que la chambre est parfaitement rangée.

Cette parabole, ou plutôt cette parole de Jésus nous concerne tous, car elle nous donne en ce dimanche une recette : la recette du vrai OUI. Il nous est tous arrivé, un jour, de dire oui à quelqu’un pour lui faire plaisir, mais en fait de penser le contraire. Je te dis oui pour être tranquille et pour te faire plaisir. Mais en fait, ce sera non, je ne ferais pas ce que je viens de promettre… Oui, oui, ne t’inquiète pas, ce sera fait. Et puis en fait, rien n’est fait.

Nous savons pourtant ce que Jésus a dit : que votre oui soit oui, que votre non soit non. Et parlant des scribes et des pharisiens : ils disent et ne font pas. Serions-nous comme les pharisiens ? Alors prenons l’attitude du premier enfant : il commence par dire non, puis il va à la vigne. Pourquoi ce changement d’idée ? Plutôt que de regarder l’enfant, voyons le comportement du père. Il ne rouspète pas son fils, ce qui risquerait de le conforter dans son refus, dans son obstination. Il laisse son fils devant son problème, et il continue à l’aimer, comme le père du fils prodigue : il attend qu’il revienne sur sa décision. Et devant l’amour de son père, le fils se ravise et pars à sa vigne, non pas par amour de la vigne, dont il n’a sans doute que faire, mais par amour, peut-être inconscient, et par respect pour son père.

Autrement dit, l’amour ne peut qu’entrainer l’amour. Le second enfant : il dit oui, peut-être par habitude, sans même trop savoir ce que son père lui a dit. Il répond par réflexe, mais se moque complètement de son père, il ne pense qu’à lui et à ses habitudes. Il n’y a aucun lien d’amour entre lui et son père. Nous comprenons alors que le passage à l’action est une réponse à l’amour du père. C’est une question d’amour filial. Et ceci est vrai pour nous tous. Si l’amour filial n’existe pas, notre action ne se fera pas, sinon par pur formalisme, mais qui n’est qu’une parole sans fondement, détachée du cœur.

Une fois de plus, Jésus nous montre que les paroles ne suffisent pas, mais que l’important est l’action qui en découle, par amour, par amour de l’autre, par amour du frère. L’une des accusations les plus graves qu’on peut nous faire, c’est de nous reprocher d’être riche en paroles mais pauvres en actions : grand parleur, petit faiseur. Un autre passage de l’évangile nous dit la même chose en d’autres termes : ce ne sont pas ceux qui disent Seigneur, Seigneur qui entreront dans le Royaume des cieux, mais ceux qui font la volonté de mon Père.

Ca me fait penser à quelqu’un qui, suite à un accident de voiture, ne pouvait se déplacer qu’en fauteuil roulant. Ses voisins et ses amis allaient gentiment le visiter, et en partant, plusieurs disaient : Marcel, on va prier pour toi. Et Marcel répondait : c’est bien, mais en fait je peux bien faire mes propres prières. Mais si vous voulez vraiment m’aider, lavez la vaisselle qui se trouve dans l’évier, et emmenez le bac à ordure au bout du chemin. Cet homme avait besoin d’aide, et il voulait que les prières et les bonnes paroles de ses amis soient accompagnées de gestes concrets.

Notre foi chrétienne ne doit pas être une foi de paroles seulement, mais une foi active par amour, qui influence tous les aspects de notre vie : la famille, le travail, les loisirs, les relations avec les autres… Le christianisme nous renvoie à nos responsabilités quotidiennes. Il s’agit de faire et non seulement de dire. Une simple visite à un malade compte plus qu’un beau discours sur la maladie ; un pardon donné a plus de poids qu’une dissertation sur la paix.

En ce dimanche, nous entendons la parole du Père : va travailler aujourd’hui à ma vigne. Cette vigne, c’est le Royaume de Dieu, Royaume d’amour, de justice et de paix, de tendresse et de compassion, comme le disait St Paul dans la seconde lecture, et aussi Ezéchiel. Travailler à la vigne du Seigneur, c’est participer à cette œuvre de rassemblement et d’unité, c’est témoigner de la foi et de l’espérance qui nous habitent. Nous sommes tous envoyés dans ce monde pour y être des messagers de l’Evangile. C’est à notre amour que nous serons reconnus comme disciples du Christ.

Nous célébrons ensemble cette eucharistie. Qu’elle soit pour chacun de nous le lieu où nous apprenons à dire oui à faire la volonté de Dieu, non pas en paroles seulement, mais en actes vraiment… un oui pour un engagement plus vrai dans la vigne du Seigneur. Va travailler à ma vigne : viens mettre la table, va ranger ta chambre, va emmener la poubelle au bout du chemin…

Paroisse Saint-Jean XXIII
35 rue de Brest 35000 Rennes
Téléphone : 02.99.59.01.04
Courriel :
accueilsaintjean23@gmail.com

Curé : Père Guénael Figarol
Auxiliaire pastoral : Père John Britto Amalraj
Résident : Père Bernard Heudré

Diacres
André Poullain – Jean-Michel Audureau

Accueil (7 rue du Père Lebret)
Lundi et mercredi 15h30-18h
Mardi, jeudi, vendredi et samedi 10h-12h

Site internet : rennes.catholique.fr/paroissejean23
Newsletter : jeanxxiiirennes@gmail.com

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