Parole de Mgr d’Ornellas : Le Ressuscité nous engage dans le monde

La Résurrection ! Quel événement a autant bouleversé l’humanité ? Elle manifeste pleinement qui est notre Dieu. « Dieu n’est pas le Dieu des morts mais des vivants. » Il est aussi « riche en miséricorde » !

Paru dans Église en Ille-et-Vilaine n°285, avril 2017.

Comme je l’ai expliqué à Notre-Dame de La Peinière le 11 septembre dernier : en ressuscitant son Fils mort, le Père fait acte souverain de miséricorde qui valorise, qui redonne vie. Si Dieu est ainsi, alors il nous crée pour la vie.

Nous sommes destinés à la vie éternelle. Nous portons en nous un « germe d’éternité ». Nous sommes habités par le « désir d’une vie ultérieure », qui demeure après la mort. Et si la mort existe, c’est pour nous montrer que nous sommes faits pour aimer. Notre vie s’épanouit dans la vraie liberté et dans la joie quand nous aimons, quand nous faisons les œuvres de miséricorde. Oui, l’amour est éternel. Il ne passe pas. Il triomphe de la mort.

À chaque difficulté ou épreuve, nous sommes invités à un surcroît d’amour. Ce surcroît peut être un pardon donné, une confiance plus pure, ou une action qui nous sort de nous-mêmes afin d’aller vers l’autre, pour son seul bien. En croissant dans l’amour, nous nous acheminons vers un amour plus grand qui, au moment de notre mort, nous emportera dans un surcroît pour vivre dans l’amour avec le Dieu vivant.

Où se voit le Ressuscité ? Dans l’amour vrai, gratuit, désintéressé, vécu dans le don de soi et le pardon, en nous et chez les autres. Les saints sont les témoins privilégiés de la résurrection.

La politique est une forme éminente de la charité.

Et où mène cet amour ? À l’engagement effectif dans la société pour servir. Oui, la politique est une forme éminente de la charité. Elle est un service du « bien commun » qui est l’ensemble des conditions grâce auxquelles toutes les personnes et tous les groupes peuvent librement grandir dans le bien.

Parmi ces conditions, il y a la justice et la solidarité. Il y a aussi le travail adapté à chacun et l’éducation qui offre l’apprentissage nécessaire à la vie en société. Il y a le respect de la planète et de ses écosystèmes qui nous instruisent sur le juste style de vie. Enfin il y a le droit à la liberté religieuse sans laquelle la laïcité est un vain mot, pire un slogan qui opprime.

Parmi ces groupes, il y a la famille, cellule de base de la société, et l’entreprise qui, quelles que soient sa forme et sa taille, est une communauté humaine et économique.

Enfin, la démocratie est une valeur précieuse si elle est habitée par des valeurs. Au fronton de notre société, brille en lettres d’or : fraternité. C’est elle qui donne sens à la liberté et à l’égalité. Sans la fraternité, la liberté s’étiole en individualisme égoïste et l’égalité en égalitarisme dont la seule vertu face aux différences est la tolérance molle.

La politique qui met au centre la personne et la famille sait promouvoir une économie humaine qui engendre la fraternité ouverte à l’accueil de l’autre. Gageons que cette lumière guidera le vote que tous les citoyens sont invités à faire.

Belle et joyeuse fête de Pâques. Laissons le Ressuscité nous engager, par sa charité, dans le monde. Voter pour un programme – et non pour une personne qui séduirait – c’est poser un acte qui engage par amour de tous nos concitoyens.

 

 

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