Parole de Mgr d’Ornellas : « L’Église qui aime est une Église en sortie »

Voici une nouvelle année pastorale (ou scolaire) qui nous est offerte. Accueillons ce cadeau comme une chance : en cette année à vivre, nous pouvons grandir dans l’amour. Quoi de plus beau ! En tout cas, c’est le dessein de Dieu pour nous. Alors que nous nous aimons les uns les autres, Il veut que nous fassions des progrès dans l’amour. Alors que nous L’aimons, il souhaite que nous L’aimions davantage (Voyez 1 Thessaloniciens 3,12 et 4,1).

Paru dans Église en Ille-et-Vilaine n°289, septembre 2017.

Grandir dans l’amour, n’est-ce pas le souhait que nous pouvons nous formuler les uns aux autres ? Que l’amour conjugal grandisse chez vous, cher couple ami ! Que l’amour de parents ou d’éducateurs grandisse en vous qui avez mission d’éduquer, puisque l’œuvre de l’éducation ne s’accomplit que dans l’amour ! Que l’amour familial soit de plus en plus joyeux chez vous, chère famille amie ! Que l’amour communautaire soit de plus en plus délicat entre vous, chers frères ou sœurs ! Que l’amour fraternel grandisse en toi, chère paroisse ! Que l’amour s’accroisse en vous, chers chrétiens qui allez vers les malades, les enfants de la catéchèse, les migrants et les réfugiés, les jeunes, les familles endeuillées, ceux qui cherchent Dieu ou demandent un sacrement, etc.

Que ce souhait est beau : que l’amour présent dans ton cœur augmente, pour ta joie et celle d’autrui ! C’est la grande prière à l’Esprit Saint (voyez Romains 5,5) : que l’amour grandisse en moi et chez les autres, afin que chacun aime selon sa vocation, d’un amour de plus en plus évangélique, c’est-à-dire semblable à celui de Jésus. Ne nous a-t-Il pas donné « son » commandement : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »

Comment n’aurions-nous pas cette aspiration à nous aimer les uns les autres puisque nous sommes destinés à avancer ensemble ? Oui, l’Église est synodale, comme le souligne le pape François. Comme l’explique le dossier de Église en Ille-et-Vilaine, « synode » signifie marcher ensemble. Eh bien, dans notre diocèse, les chrétiens sont invités à faire un bout de chemin ensemble : partager et rechercher entre frères quelles propositions pourraient être faites afin que la beauté de la foi soit mieux annoncée. Voilà le but des « fraternités synodales » : que chacun donne son avis !

Quelle joie et quelle espérance de se savoir aimés gratuitement pour toujours !

Si nous aimons nos contemporains, nous sommes désireux de leur partager le trésor qui nous a été dévoilé : la miséricorde infinie de Dieu. Quelle joie et quelle espérance de se savoir aimés gratuitement pour toujours ! La miséricorde, c’est la révélation la plus haute de l’amour. Comment le transmettre aux autres qui ne savent pas ? Voilà la « question qui préoccupe saintement », selon le mot du pape François, chaque « fraternité synodale ».

Dans ce sens, le Pape parle d’une « Église en sortie ». Si nous aimons vraiment, alors nous sortons de nos conforts, désirs, intérêts, bref de nous-mêmes, pour aller vers. « Dieu est amour », c’est pourquoi il est « sorti » en envoyant son Fils qui est venu dans notre monde (voyez Marc 1,38). L’Église miséricordieuse est « en sortie » pour porter témoignage de Dieu et de sa miséricorde pleinement manifestée en Jésus. Sainte Mère Teresa en est le signe lumineux.