Parole de Mgr d’Ornellas : « Disciples-missionnaires » au XXIème siècle

En février, j’ai la joie d’appeler 80 catéchumènes – 40 adultes et 40 adolescents – à recevoir le Baptême à Pâques. Réjouissez–vous avec moi et rendez grâce pour ces 80 « disciples » de Jésus ressuscité. Chacun a reconnu l’amour que Dieu a pour lui. Chacun a commencé à découvrir Jésus, à tisser une amitié avec Lui, à faire l’expérience qu’Il est vivant comme un « ami », proche comme un « frère », à marcher derrière Lui sur un chemin de vie, de lumière et d’espérance.

Par le désir du Baptême et par le Baptême lui–même, ils sont appelés par Dieu à entrer dans l’Église de Jésus pour participer à sa mission. S’ils demandent le Baptême, c’est qu’ils ont été « choisis » par Dieu pour porter témoignage de Jésus, « le sauveur du monde ».

Dans le fond, tout « baptisé » est un choisi de Dieu pour être « témoin ». C’est pourquoi le Pape François parle du « disciple–missionnaire ». Le Baptême nous fait tout à la fois « disciple » et « missionnaire ». Bien sûr, on ne s’improvise pas « missionnaire » ! Il faut peu à peu grandir dans l’amour des autres et apprendre à les rejoindre là où ils en sont, à leur parler en leur disant une parole de Dieu qui descende au plus profond du cœur. Ainsi, le « missionnaire » scrute la Parole de Dieu, en fait avec joie son miel. Mais surtout, le « missionnaire » rayonne l’amour, il est un radiateur de charité qui réchauffe, console, apaise, redonne confiance, transmet la joie, la vraie.

Dans notre monde magnifique et dramatique du XXI^ème siècle, gorgé de techniques biomédicales et déséquilibré économiquement, comment être « disciple-missionnaire » ? Cette question vient d’abord d’un désir. Il habite de nombreux baptisés – jeunes et adultes – de notre Diocèse. Beaucoup se disent : nous avons un trésor entre les mains ! Nous voulons le partager ! Nous avons expérimenté la joie que ce partage procure ! Mais ce désir peut aussi être une souffrance. Je l’ai entendue : nos petits enfants ne sont pas baptisés ! Nous ne revoyons jamais ceux que nous avons accompagnés jusqu’au sacrement ! Comment pourrions-nous faire ?

C’est pourquoi, après avoir écouté ce désir, j’ai engagé chacun à vivre une Démarche synodale. Elle a commencé le 4 février 2017. Heureux celles et ceux qui se sont mis en chemin comme des frères et sœurs ! Bien des fraternités ont éprouvé la joie de partager ensemble. Nombreuses sont celles qui m’ont fait des propositions pour que nous puissions tous, chacun là où il est, mieux témoigner de l’Évangile de Jésus et mieux aimer. En ce 4 février 2018, j’ai reçu 3026 propositions. Merci infiniment !

Un groupe de 25 chrétiens ont accepté de les lire et de discerner ensemble ce que l’Esprit dit à notre Église diocésaine. Je suis heureux de partir 24 heures avec eux au Monastère de Beaufort pour écouter la voix et l’appel de l’Esprit à travers toutes ces propositions. Celles-ci viennent des Paroisses, des Mouvements, des Services, des Aumôneries de jeunes, de prison ou de santé, du Groupe des gens de la rue, et de l’Enseignement Catholique.

Continuez de prier l’Esprit Saint. Il sait ce qu’il faut à chacun. C’est Lui qui suscite les témoins, qui remplit les cœurs de charité, qui assiste l’Église. Priez-Le afin que je sache servir toutes les communautés du diocèse par des Orientations qui encouragent chacun à grandir dans la foi, l’espérance et l’amour pour Dieu et pour le prochain. Que notre Église diocésaine soit davantage confiante, joyeuse et miséricordieuse.