Parole de Mgr d’Ornellas : N’oublions pas la miséricorde !

Le 20 novembre, le Jubilé de la miséricorde s’achève. Le pape François refermera la Porte Sainte de la Basilique Saint­Pierre. Ce Jubilé nous a réveillés ! Il a mis en lumière l’attitude fondamentale du chrétien que Jésus proclame : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. »

> Voir L’Année de la miséricorde se referme le 20 novembre à Rennes et dans le monde

Paru dans Église en Ille-et-Vilaine n°280, novembre 2016

La gratuité de l’amour est notre joie !

À ND de La Peinière, le 13 septembre 2015 et ce 11 septembre 2016, nous avons médité sur la miséricorde. Tout d’abord celle de Dieu, telle que l’Écriture nous la révèle (1). Ensuite dans les « œuvres de miséricorde » auxquelles l’Évan­gile nous invite (2).

Le Jubilé s’achève. Mais demeurons at­tentifs aux belles et délicates exigences de la miséricorde. Aimons redire la prière de sainte Faustine. Gardons le souvenir de notre icône de la miséricorde. Je rêve que cette icône émaille le département en étant fixé dans une église de chaque paroisse, pour que notre diocèse garde toujours le cap de la miséricorde.

> La prière de sainte Faustine (en toute fin de page)

Oui,  n’oublions  pas  la  miséricorde  de Dieu ! Elle se rencontre si fortement dans le  beau  sacrement  de  Réconciliation. N’oublions pas de croire en elle, pour nous et pour le monde.

Ce 19 novembre, veille de la clôture du Jubilé, sera béatifié un apôtre de la miséricorde, le père Marie­-Eugène. Il explique : « Qu’est-ce que la miséricorde, comparée au simple amour de justice ? Cet amour de justice obéit à une loi de justice, à ce que l’âme a le droit de recevoir. La miséricorde, c’est l’amour qui renverse toutes les barrières de la justice, qui se donne à la mesure des déficiences et des besoins de l’âme, qui se donne surtout à la mesure du choix de Dieu, de la volonté de Dieu. Dieu déborde toute mesure de justice. Pourquoi ? Parce que la miséricorde a choisi de donner parce qu’elle aime, parce que les profondeurs de misère, de faiblesse, d’humilité l’attirent. […] Dieu demande que nous croyions à la gratuité de son don, à son besoin de nous combler. Il faut que nous connaissions la nature de notre Dieu. Il faut que nous ouvrions notre âme et que nous croyions à la folie de l’amour qui est en Dieu, à cette joie immense que l’amour de Dieu trouve à dépasser toutes les mesures de la justice, toutes les barrières de nos mérites insuffisants. Il veut donner gratuitement (3). »

> Lire le dossier sur le Père Marie-Eugène dans Église en Ille-et-Vilaine n°280 (nov. 2016)

Et n’oublions pas notre mission de mi­séricorde !  De  notre  regard  sur  Dieu, découlent  «  nos  démarches,  nos  atti­tudes » au milieu du monde. Il nous a donné la foi afin que nous agissions comme lui. Notre vocation à l’amour gratuit s’exprime d’autant plus vers les plus pauvres et les plus fragiles qu’«  ils  n’ont  rien  à  nous  rendre  » (Luc 14,14), et nous serons « heureux », dit l’Évangile. C’est que la gratuité de l’amour est notre joie !

Par votre regard rempli de confiance et d’espérance  pour  chaque  personne,  en particulier  pour  celles  qui  désespèrent d’elles-mêmes, vous êtes signes de Dieu. Merci à vous qui l’êtes auprès des détenus, des malades, des migrants, des personnes âgées ou handicapées, des familles en deuil ou brisées, des chômeurs, des sans domicile, des enfants et des jeunes. Merci au Secours Catholique d’être un « oasis de miséricorde ».

1   Voir catéchèse : « Que celui qui pratique la miséri­corde, qu’il ait le sourire »
2   Voir catéchèse : « Les œuvres de miséricorde »
3   Croyez à la folie de l’Amour qui est en Dieu, Éd. du Carmel, 2004.