« C’est la miséricorde que je veux » : un livre de Mgr Pierre d’Ornellas

C'est la miséricorde que je veux_Pierre d'OrnellasEn cette Année jubilaire, nous pouvons lire, en livre de poche, l’ouvrage de notre Archevêque sur la Miséricorde paru d’abord en 2006. Le fil conducteur de sa réflexion est l’encyclique  Dives in misericordia, Dieu riche en miséricorde, parue en 1980. Saint Jean-Paul II y dit cette phrase qui est le sous-titre du livre : « La Miséricorde dessine l’image de mon pontificat. »

Et le titre lui-même est une citation du prophète Osée, rappelée deux fois dans l’évangile de saint Matthieu. Mgr d’Ornellas mêle deux questions qui n’en font qu’une. D’abord, dès le début du livre : « Miséricorde, que dis-tu de toi-même ? ». Mais pour répondre à la question, il demande aussi : « Qui sont les miséricordieux ? ».

Il convient donc de garder précieusement en tête ces deux questions. Il nous invite alors à relire l’encyclique qui nous conduit aux révélations faites à sœur Faustine Kowalska, canonisée en 2000, et qui a dit que le Christ lui avait permis d’être « une interprète particulièrement éclairée de la vérité sur la Divine Miséricorde ». Et dans la même ligne, Jean-Paul II instituera la fête de la divine Miséricorde le dimanche après Pâques.

Le parcours biblique est long et très riche. D’abord pour découvrir que Dieu est Miséricordieux dès l’Ancien Testament. Pour cela, l’auteur nous fait entrer dans le vocabulaire hébreu ; il analyse de près l’usage des deux mots ‘hesed’ et ‘rahoum’ qui forment une sorte de couple signifiant l’Alliance d’un Dieu d’amour éternel : « L’amitié divine exprime dorénavant la miséricorde bienveillante de Dieu mis devant le péché. Dieu est plein d’amitié. » Et il nous invite à visiter les nombreux psaumes qui nous font pénétrer dans la miséricorde de Dieu, ainsi le psaume 89 : « Je chanterai sans fin les miséricordes du Seigneur. »

C’est Jésus, bien sûr, qui nous découvre pleinement la miséricorde divine ; elle culmine dans la parabole du Fils prodigue (Luc 15) qui devrait s’appeler « la parabole du Père ému jusqu’aux entrailles ». Jean-Paul II écrit qu’elle constitue « le contenu fondamental du message messianique du Christ et la force constitutive de sa mission » (p. 103). Mais il faut contempler la croix et affirmer que le crucifié sur la croix parle de la Miséricorde. En allant jusqu’à dire : « Qui me voit sur la croix voit la miséricorde » (p. 111). Au bout du développement, nous découvrons que la miséricorde se vit jour après jour dans le temps de l’Église, en observant la béatitude : « Heureux les miséricordieux ».

En conclusion de son ouvrage, Mgr d’Ornellas affirme deux convictions fortes : tout d’abord, si Dieu nous a créés à son image et à sa ressemblance (Gn 1, 27), alors, face au mal, nous avons à devenir miséricordieux comme Dieu ; ensuite, il nous invite à faire nôtre la parole de saint Jean-Paul II : « Le Message de la divine Miséricorde m’a toujours été cher et familier. ».

C’est la miséricorde que je veux
Éditions Parole et Silence, 2016. 8 €