Une nouvelle traduction du Missel

À compter du premier dimanche de l’Avent, le 28 novembre prochain, une nouvelle traduction du Missel pourra être utilisée pour la célébration de la messe dans tous les pays francophones. Elle devrait être la seule traduction en usage à partir du lundi 6 juin 2022, jour où nous ferons mémoire de la Vierge Marie, Mère de l’Église, au lendemain de la Pentecôte.

Certains peuvent s’interroger. Pourquoi donc avons-nous besoin d’une nouvelle traduction ? La précédente n’était-elle pas correcte ? Il y a quelques années, la nouvelle traduction du Notre Père a été bien accueillie par l’ensemble des chrétiens car beaucoup percevaient bien l’ambiguïté de la demande « ne nous soumets pas à la tentation », heureusement remplacée par « ne nous laisse pas entrer en tentation ». Mais pour ce qui concerne la célébration de la messe, personne, ni parmi les prêtres, ni parmi les fidèles, ne semble faire état d’une quelconque difficulté…

Pour comprendre la raison de cette nouvelle traduction, il faut savoir que le Missel de saint Paul VI, fruit de la réforme liturgique du concile Vatican II et publié dans sa première édition en 1970, a été ensuite ajusté dans deux nouvelles éditions : une première fois en 1975, à la demande de Paul VI lui-même, et une seconde fois en 2002, à la demande de Jean-Paul II.

Cette dernière édition latine a mis du temps à être traduite en français, presque 20 ans si l’on fait le calcul ! Ce fut un travail de longue haleine qui regroupa des spécialistes de différents pays (liturgistes, latinistes, linguistes…) qui soumettaient ensuite leur traduction aux différentes conférences épiscopales des pays francophones qui elles-mêmes devaient ensuite recevoir l’approbation de la Congrégation pour le Culte divin, à Rome. De multiples allers-retours ont été nécessaires entre ces diverses instances avant que cette traduction ne soit validée. La difficulté essentielle était que cette traduction devait obéir à deux impératifs en apparence contradictoires : être la plus fidèle possible au latin et employer une formulation accessible à tous. Il serait trop long de détailler toutes les péripéties qui expliquent que nous ayons dû attendre si longtemps pour bénéficier de cette nouvelle traduction, mais ça y est : nous pouvons enfin disposer dans notre langue de la dernière édition du Missel romain.

Pape Paul VI

Il nous faudra de toute évidence quelque temps pour nous familiariser, prêtres et fidèles, avec cette nouvelle traduction. De dépliants spécifiant les changements pour les paroles dites par l’assemblée pourront être mis à disposition des fidèles. Des formations peuvent également être organisées en paroisse pour mieux s’approprier ensemble cette nouvelle traduction. Diverses ressources proposées par le Service national de Pastorale liturgique et sacramentelle sont également disponibles sur le lien suivant : liturgie.catholique.fr/la-messe/missel-romain/#formation, notamment les vidéos de la formation donnée à Paris en mars dernier dans lesquelles sont expliquées en détail les éléments essentiels de cette nouvelle traduction.

Cette nouveauté pourra exciter les curiosités, bien sûr. Mais il faudrait surtout qu’elle nous permette de mieux entrer dans l’intelligence de la liturgie, de mieux comprendre ce grand mystère que notre Seigneur accomplit chaque dimanche, chaque jour, pour nous faire entrer toujours plus en communion avec lui. Ce grand mystère, lui, ne change pas. Depuis la naissance de l’Église, Dieu ne cesse de la nourrir du pain de vie pour aider les disciples de son Fils à avancer sur le chemin du Royaume…