1200 pèlerins du diocèse reviennent ressourcés de Lourdes
Le pèlerinage diocésain au sanctuaire de Lourdes, du 17 au 23 avril 2023, a rassemblé 1200 participants, valides et handicapés. Lors de cette expérience de foi profonde, vécue dans la simplicité et la fraternité, les pèlerins ont été appelés à bâtir leur « chapelle intérieure », selon le thème de l’année.

« J’ai redécouvert des gestes simples : déposer un cierge pour accompagner ma prière, me laver avec l’eau de la source pour me remettre en lien avec mon Baptême » a constaté une pèlerine. Un pèlerinage à Lourdes est vraiment une expérience à vivre ! Cette autre participante confie : « J’ai reçu une grâce de réconfort. Je ne voulais pas aller toucher le rocher de la Grotte. J’ai osé le faire et en sentant la pierre humide, je me suis dit que je devais être purifiée. Cela m’a permis de revivre la grâce de mon Baptême, reçue il y a 80 ans exactement, le 15 avril 1943. »

Les pèlerins sont venus individuellement, en famille ou en paroisse, grâce au Service diocésain des Pèlerinages. Un groupe de 50 jeunes était aussi accompagné par la Pastorale des Jeunes. 200 personnes malades ou handicapées étaient enfin pris en charge par 600 membres de l’Hospitalité diocésaine Notre-Dame de Lourdes.
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Les gestes de Bernadette
Avec Mgr Pierre d’Ornellas, 25 prêtres et une dizaine de diacres, les pèlerins ont suivi toute la semaine un parcours spirituel très ancré dans l’histoire du sanctuaire : prière, chapelet et messe devant la Grotte, geste de purification avec l’eau de la source que la Vierge a fait découvrir à Bernadette, Chemin de Croix dans la montagne, dépôt d’un grand cierge diocésain pour porter toutes les prières des pèlerins, de leurs proches et leurs communautés restées en Ille-et-Vilaine…



Un des chapelains du sanctuaire, Don Anne Guillaume, a expliqué la symbolique de ces gestes, liés aux apparitions. À Lourdes, « on fait cette expérience, comme si Marie nous ouvrait son cœur. » « Retenons ces trois signes : le rocher, l’eau, la lumière. Le Rocher évoque la présence de Dieu dans notre existence. Puis le rocher devient source. Dieu, pour se donner à nous, se liquéfie littéralement ! » Le geste du cierge, qui nous vient des apparitions de Lourdes, est enfin la lumière que Dieu apporte dans nos obscurités.
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« Je suis venue chercher l’apaisement »
Cette démarche communautaire et spirituelle, c’est ce qu’était venue chercher Marie-Elise : « Mon mari est décédé et je suis venue ici chercher l‘apaisement. Mais j’ai du mal à en parler. Je voulais me sentir dans un groupe. Je suis déjà venue à Lourdes quand j’étais enfant, en famille. » Murielle accompagnait la démarche de sa mère et venait pour la première fois : « Avant j’allais à la messe tous les samedis, mais depuis la mort de mon père j’ai plus de mal. J’ai des questions : pourquoi est-il parti ? »

Martine, elle, avait promis à sa sœur de venir à Lourdes « car elle a été guérie d’un cancer qui a récidivé, alors j’ai tenu ma promesse. » On ne vient pas par hasard au sanctuaire de Lourdes. Beaucoup de pèlerins ont un lien familial avec le lieu, viennent y déposer une intention particulière, confier une souffrance. Marie-France est déjà venue « il y a 45 ans, avec le festival des jeunes ! J’avais accompagné ma grand-mère, j’avais 17 ans. Je suis contente d’être revenue. J’accompagne ma maman, qui était hospitalière de Lourdes avec mon père. Il est décédé il y a un an tout juste. Moi j’ai une ferme, donc ce n’est pas facile de me libérer, il faut que l‘entourage soit prêt aussi à ce que je parte une semaine. Mais j’ai essayé d’accomplir, depuis 45 ans, ce que Lourdes m’a apporté à l’époque : la foi, l’amour des autres, le service. »

« Chacun est irremplaçable ! »
Mgr Pierre d’Ornellas a proposé un cheminement au travers de ses homélies et interventions. Dans une catéchèse, il a incité les pèlerins à élargir leur prière personnelle vers Marie à tous ceux qui prient autour : « c’est aussi la mère de tous nos frères et sœur. Voilà comment nous pouvons être membres de l’Église. » Il a précisé ensuite le sens de la prière mariale : « Marie ne se prétend pas la lumière du Monde. Elle prend nos prières et prie Jésus pour nous. »
Il a invité chaque pèlerin à trouver sa mission, le don qui lui est confié par Jésus, « au service du bien de tous ». « Chacun est irremplaçable ! » Pourtant « nous avons tous une faiblesse personnelle ». Mais « Jésus nous donne la force de l’Esprit Saint pour que, dans l’humilité, nous accomplissions chacun notre mission, tels que nous sommes. »
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Lors de la dernière messe, il a recommandé : « Remercions Jésus de s’être approché de nous et d’avoir allumé une flamme en notre cœur, celle de la joie très spéciale du Ressuscité ! N’hésitons pas à prier pour le remercier, à être fidèle à l’Eucharistie, au chapelet… »

Des jeunes au service des malades
La trentaine de lycéens a pu vivre cette rencontre avec les personnes malades et handicapées. « On fait partie d’une équipe de six hospitaliers qui s’occupe d’une vieille dame, Paulette. » explique une adolescente, membre du MEJ. « Elle est très sympa, elle nous raconte des choses de sa vie. On essaye de lui donner le sourire ! On aide les hospitaliers à conduire les malades. On sent qu’on sert à quelque chose ici ! »

« C’est incroyable comment les gens sont accueillants et heureux ici ! C’est un peu un autre monde que là où on vit. » s’étonne une autre lycéenne de Saint-Malo, engagée aussi dans le service des malades. Elle connaît déjà Lourdes : « Avant que je vienne la première fois, j’avais du mal à me concentrer pour entrer en prière. Depuis, j’ai découvert ici des façons de prier et j’y arrive. »

Marie nous appelle à bâtir notre « chapelle intérieure »
Le thème du pèlerinage, donné par le sanctuaire, reprenait la demande de la Vierge à Bernadette : « Allez dire aux prêtres que l’on bâtisse ici une chapelle ». Le recteur de Lourdes, le père Michel Daubanes, a proposé une réflexion en début de séjour : « quelle est la communauté à construire aujourd’hui ? Nous avons tous un rôle à y jouer ! »
« Pour bâtir la chapelle d’aujourd’hui, nous avons tout ce qu’il faut pour construire. Les artisans : malades, hospitaliers, jeunes, aînés dans la foi, consacré, fidèle laïque, prêtre, diacre permanent, évêque… Les matériaux : l’amour, la foi, le sens du service, la prière et les sacrements, la parole de Dieu… Bref, nous avons le bonheur de vivre ce temps privilégié. Ne le laissons pas passer ! »
Cette joie, Mgr d’Ornellas l’appelle « le mystère de Lourdes » : c’est « la pureté » de Marie, par Bernadette, qui se diffuse. Ça nous décrasse et nous donne la joie ! Jésus aussi est infiniment pur et joyeux. Au contact des personnes en fragilité, on fait l’expérience de la pureté : ces personnes n’ont que leur cœur pour s’exprimer !