Assemblée des évêques de France : l’Église se soucie de la politique et de la société

L’assemblée plénière de printemps de la Conférence des évêques de France (CEF) se déroule du mardi 28 au vendredi 31 mars 2017 à Lourdes. Des sujets importants sont au programme.

Les sujets de travail principaux : le rôle de l’évêque et les évêques émérites, les « ritualités civiles », l’unité de l’Église et la diversité des catholiques, le volontariat catholique, la Mission de France, la catéchèse, les structures de la Cef.

Discours d’ouverture de Mgr Georges Pontier, président de la Conférence des évêques de France

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Dans son discours d’ouverture, Mgr Georges Pontiera d’abord partagé sa joie de voir, cette année en France, plus de 4000 catéchumènes recevoir le Baptême à Pâques.

Il est revenu sur les mesures prises par l’épiscopat pour lutter contre la pédophilie, rappelant : « Au mois de novembre dernier, nous avons ici-même demandé pardon au Seigneur et à ceux et celles qui ont été victimes d’actes inqualifiables de la part de prêtres et de consacrés ou d’erreurs de décisions de notre part. » Il a insisté : « Nous invitons les victimes à porter plainte auprès des autorités judiciaires auxquelles, pour notre part, nous signalerons les faits qui nous seraient révélés. Mais qu’on veuille bien cesser de laisser entendre que tout prêtre est un pédophile potentiel. »

Élections, fraternité, accueil du handicap…

Le président de la Conférence des évêques de France a ensuite parlé de la campagne électorale en cours en France et a fait allusion au document publié par la Conférence des évêques de France. Il a précisé : « L’exercice du pouvoir est exigeant. Il nécessite une vigilance de tous les instants pour demeurer au service du bien commun et ne pas en tirer un profit personnel aux effets désastreux. Vivre dans une démocratie est une chance ; c’est aussi une responsabilité. »

Voir : Dans une lettre aux français, les évêques alertent avant les prochaines élections

Dans le sillage de ce sujet, il a voulu rappeler « Les exigences de la fraternité » : « Non pas la fraternité affichée comme un vague sentiment qui donne bonne conscience, mais celle qui se transforme en engagement concret en faveur des plus défavorisés, des chômeurs et aussi des migrants, des réfugiés venus en France »

Faisant allusion à l’intervention récente de Mélanie Ségard, jeune femme trisomique, sur une grande chaîne nationale, Mgr Pontier a enchaîné sur la fraternité vis à vis des plus fragiles, comme les personnes handicapées : « Nous déplorons une fois de plus que notre société aille vers des pratiques eugéniques et ne puisse prendre en compte les démarches de soutien et de réflexion auprès des couples qui découvrent le handicap prévisible d’un de leurs enfants à naître. »

Quelques phrases fortes ont ensuite mis en valeur la famille, en tirant les leçons du synode sur la famille  : « il n’y a pas de droit à l’enfant et brouiller les repères de la filiation devrait apparaître comme une limite à ne pas franchir. »

Place des musulmans et confiance en l’Europe

Un long paragraphe a évoqué « La place des musulmans dans notre société » – le défi d’une « pratique de l’Islam dans notre République », la formation des imams, l’insistance sur « le dialogue et la rencontre » – avant de préciser sur la laïcité : « On ne peut accepter l’idée d’une neutralisation progressive de l’espace public souhaitée par certains. La laïcité dans laquelle nous voulons vivre est celle qui promeut la liberté de conscience, celle de croire ou de ne pas croire, celle de pouvoir exprimer et vivre ses convictions d’une manière qui ne provoque pas un trouble à l’ordre public. »

Enfin, Mgr Pontier a conclu son intervention en demandent à « Regarder l’avenir de l’Europe avec confiance », citant le Pape François qui a reçu ses 27 chefs d’État : « L’Europe retrouve l’espérance dans la solidarité qui est aussi le plus efficace antidote contre les populismes modernes ».

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