Vocations : 200 jeunes répondent à un sondage en ligne

Des sœurs du Monastère de Beaufort, au nord de l’Ille-et-Vilaine

Après la belle fête de la Vie consacrée célébrée le 2 février, le Service des Vocations a souhaité recueillir l’avis des jeunes sur la question des vocations… par Internet : plus de 200 ont répondus !

P. Erwan Barraud, délégué épiscopal Service des Vocations
Paru dans Eglise en Ille-et-Vilaine n°295 de mars 2018 et n°296 de avril 2018

Plus de 200 jeunes de 16 à 30 ans ont répondu à un questionnaire en ligne, très rapidement et vraisemblablement avec enthousiasme. Environ 63% ont entre 18 et 23 ans et sont étudiants, 25% sont déjà dans la vie professionnelle et 12% lycéens. La grande majorité est engagée dans l’Église, souvent dans le scoutisme ou les aumôneries étudiantes, d’autres au MEJ, dans l’Emmanuel, à EVEN ou dans une chorale, quelques-uns à SILO ou d’autres pastorales des jeunes, dans « À bras ouverts » (ABO) ou d’autres services de charité (Saint-Vincent-de-Paul, maraudes, fraternité Bernadette, Lazare…), et quelques autres dans les groupes de jeunes pros.

> Site de la Pastorale des vocations du diocèse de Rennes

85% se sont déjà posé la question d’une vocation

« Vous êtes-vous déjà posé la question d’une vocation consacrée, religieuse ou sacerdotale ? » Eh bien oui, pour 85% d’entre eux ! Et il n’y a pas d’âge pour se poser la question ! Quoique l’adolescence soit le moment privilégié, la répartition paraît toutefois équilibrée : un quart s’est posé la question dès l’enfance, entre 5 et 11 ans, un tiers à l’adolescence (12-15 ans), un cinquième entre 16 et 18 ans et autant entre 19 et 25 ans. Cela signifie que tout de même 80% se sont posé la question avant 18 ans. Mais s’interrogent-ils toujours aujourd’hui ? Presque la moitié, soit 47%, le disent.

Un « appel »

Lorsqu’on leur demande ensuite ce qu’évoque pour eux spontanément le mot « vocation », c’est le terme « appel » ou « appel de Dieu » qui arrive en tête. Ils sont ensuite nombreux à citer les vocations spécifiques : vocation religieuse, monacale, sacerdoce, prêtre, sœur… Pour une minorité, le mot « vocation » inclut aussi le mariage. Après, on entend répéter le mot « engagement » et « chemin » ou « chemin de vie », et ensuite « choix » ou « choix de vie ». On comprend bien à travers ces expressions que cette question embrasse tout l’être et implique la liberté qui va orienter une personne dans une direction pour toute sa vie.

Un « don total »

Quand ces jeunes pensent aux consacrés ou aux prêtres, un seul mot caracole en tête, une seule idée : la joie ! Joie tout court, écrite en lettre capitale ou avec des points d’exclamation, mais aussi joie de vivre ou alors la joie mêlée à l’amour, à la paix, à la sérénité, au courage ou encore à la foi. On trouve aussi beaucoup l’idée de « don de soi, de don total, de vies données pour Dieu et pour les autres ». Plusieurs mots soulignent l’idée de bonheur ou constatent que ceux qu’ils ont rencontrés sont « heureux », qu’ « ils rayonnent » en allant même quelquefois jusqu’à décrire les regards lumineux qu’ils ont croisés.

C’est aussi l’idée d’une certaine « beauté », des « vies belles », qui témoignent de la « présence de Dieu » dans notre monde, à nos côtés. Mais pour certains – il faut bien des exceptions : « ça dépend ! (des personnes ou des communautés). Pour deux jeunes, ces vies n’évoquent « rien », l’un trouve qu’ « ils ne donnent pas une bonne image » ou « un choix que j’ai du mal à comprendre ».

Sur 200 jeunes, réjouissons-nous de cette image positive à 99% !

Avant tout, un jeune sur quatre rêve de « fonder une famille » ou de « mariage »

Certains veulent « construire une famille unie et aimante », d’autres une famille « heureuse » ou « réussir leur vie familiale », « être parent », « donner la vie ». À propos du mariage, il s’agit pour l’un de « partager ma vie avec quelqu’un, donner la vie et fonder une famille ancrée en Christ », pour un autre de « se donner aux autres à travers le mariage sous le regard de Dieu », un autre rêve d’une « vie missionnaire en famille », un autre voudrait « fonder un foyer chrétien rayonnant ».

« Être heureux » !

La réponse qui vient en second, ce à quoi ces jeunes aspirent profondément : « être heureux » ! Cela peut être soit « en faisant la volonté du Père », « par le service des autres », en « se donnant totalement », ou en étant « pleinement soi-même ». On entend une vraie aspiration au « bonheur » et à « trouver la vraie joie » liée chez certains à l’idée d’ « épanouissement ».

« Être saint, rien que ça ! » Arrive en 3e position, mais aussi en grand nombre, l’aspiration à la sainteté : « être saint, rien que ça ! » répond un ou une des sondé(e)s ! L’une désire pour cela être « toute petite » pour « être pleine d’amour pour les autres ». Pour eux, être saint c’est par exemple « s’unir à Dieu », avoir « une vie féconde » ou « vivre pleinement sa vie ». Quelques-uns, au passage, rêvent du « Ciel », du « Royaume de Dieu » ou de « mission ».

Au 4e rang, on découvre avec joie que cette génération aspire aussi à « aider les autres ». Cela signifie « vivre pour les autres », les « rendre heureux », « faire le bien » ou « être utile », « rendre le monde meilleur » ou encore « venir en aide aux plus démunis ».

« Aimer avec un grand A »

Quelle est l’aspiration profonde qui arrive au 5e rang ? : « Aimer ». Elle n’est pas sans lien évidemment avec les réponses précédentes, loin de là ! Saint Jean-Paul II avait d’ailleurs déclaré que c’était l’aspiration qui traversait toute l’histoire de l’humanité, et certains la formulent comme lui : « aimer et être aimé ». On rêve donc d’ « aimer à fond » ou d’ « aimer avec un grand A », d’aimer « profondément » ou « pleinement ». Comme la petite Thérèse, l’un cherche à « vivre d’amour », un autre sera « serviteur de l’amour ». Aimer, c’est « donner sa vie », voire même « donner sa vie au Christ ».

D’ailleurs, quelques-uns aspirent d’abord à « aimer Dieu » ou « aimer Jésus ». Bien sûr, certains rêvent de métiers concrets et de réussite professionnelle, souvent d’ailleurs alliés à un autre désir. Enfin, il y en a autant qui désirent avant tout « servir Dieu », en faisant « sa volonté » ou en « annonçant l’Évangile ». Un jeune rêve même d’avoir « le courage de suivre le Christ jusqu’au bout » !

On conclura avec cette belle réponse, aux accents augustiniens : « Trouver la cime de mon désir profond et m’y loger, sans perdre le mouvement. » Ce à quoi l’Évangile répond : « Cherchez, vous trouverez. » (Mt 7,7).

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