Du 6 au 8 mars 2020 : le jubilé missionnaire du séminaire Saint-Yves de Rennes

Le séminaire de Rennes fête ses 350 ans sous le signe de la mission. En effet, fondé dans le cadre d’une mission de saint Jean Eudes, il forme aujourd’hui des prêtres envoyés dans un monde largement déchristianisé. Explications du supérieur de l’établissement, le père Pierre de Cointet.

Il y a 350 ans, Jean Eudes parcourait toute la ville de Rennes, du 1er décembre 1669 au 13 avril 1670, prêchant et confessant avec d’autres prêtres, du matin au soir. Il n’en était pas à sa première : alors âgé de 69 ans, il a déjà mené plus de 90 missions populaires en Normandie et en Bretagne ! Comme il l’avait fait en d’autres lieux, celui qui signait ses lettres « Jean Eudes, prêtre missionnaire » voulut établir un séminaire afin de déployer dans le temps les effets de cette mission.

Le séminaire de Rennes fut ainsi fondé le 8 mars 1670, pour le diocèse de Rennes, par les pères de la Congrégation de Jésus et Marie, ou Eudistes. Tout cela s’est accompli dans le contexte de la forte impulsion de conversion missionnaire que le concile de Trente a donnée à l’Église de cette époque.

En 2020, cette « mémoire » est riche de sens pour la communauté du Séminaire de Rennes !

Elle invite à jubiler, à rendre grâce. Elle appelle aussi à suivre résolument la forte impulsion de conversion missionnaire que le concile Vatican II a donnée à l’Église de notre temps.  Pour inscrire cet anniversaire dans une dynamique missionnaire, ce Jubilé sera précédé d’un temps de mission, animé par le Séminaire avec des paroisses de Rennes. Puis le Séminaire ouvrira ses portes à tous. Enfin, le Jubilé sera célébré à la cathédrale de Rennes, dimanche 8 mars, autour de l’archevêque et des prêtres – la plupart anciens du Séminaire –, avec tout le peuple de Dieu, du diocèse de Rennes mais aussi des autres diocèses dont proviennent les séminaristes : St-Brieuc, Quimper, Vannes, Bayeux-Lisieux, Coutances, Séez-Alençon, le diocèse aux Armées Françaises et le diocèse de Reims.

Qui étaient les séminaristes de 1670 ?

Les historiens nous le diront lors de la préparation de ce Jubilé. Qui sont les séminaristes de 2020 ? En ces temps difficiles pour l’Église qui est en France, les jeunes hommes qui entrent au Séminaire font un choix courageux. Portés par la grâce de l’Esprit Saint, ils renoncent à une carrière souvent enrichissante et à beaucoup de satisfactions, pour se faire disciples de Jésus et témoigner de sa Résurrection auprès de leurs contemporains.

Durant l’année propédeutique de fondation spirituelle, sous le patronage du Bx Charles de Foucauld, ils vont au désert, vivent en frères et servent les pauvres. Ces trois dimensions – prière silencieuse, charité joyeuse, vie proche des pauvres – habitent leur cœur tout au long de leur formation. Elles irriguent leurs études, leur formation humaine et leurs premières expériences pastorales. Ils sont lucides sur les pauvretés des diocèses français, aujourd’hui et dans les prochaines décennies.

Envoyés par le Père des miséricordes pour distribuer les trésors de sa miséricorde (saint Jean Eudes)

Accompagnés par leurs formateurs, ils apprennent à cultiver l’art du discernement. Portés par la bienheureuse espérance, ils veulent vivre sincèrement le dernier chapitre de Evangellii Gaudium, du pape François, pour devenir des « Evangélisateurs avec Esprit », non de manière péremptoire mais pour témoigner de la douceur de la miséricorde envers tous ceux et toutes celles qu’ils rencontrent. Saint Jean Eudes ne voulait-il pas que les prêtres soient « les missionnaires de la divine miséricorde, envoyés par le Père des miséricordes pour distribuer les trésors de sa miséricorde » ?