Le confinement en famille
Maintenir une vie de foi en famille durant le confinement n’est pas chose aisée. La montée vers Pâques, avec la Semaine sainte, est le temps liturgique le plus riche en célébrations. Celles-ci n’étant plus possibles, chaque famille a dû faire preuve d’audace pour mettre en place une organisation qui leur soit appropriée. Temps propice pour vivre pleinement « l’église domestique ». Deux familles témoignent.
La famille Clouet, à Gaël
Nous vivons en campagne à Gaël depuis une vingtaine d’années. Mariés et parents de 4 filles âgées de 16 à 4 ans, Angélina, Marie, Paola, et Elmina
Depuis 15 jours, comme de nombreuses vies bouleversées, les nôtres ont aussi changé au travers de nos organisations quotidiennes : l’un ponctuellement de retour à la maison pour s’occuper des 4 enfants et l’autre continuant sa mission d’aumônier en milieu hospitalier. Notre nouvelle organisation comprend un nouvel emploi du temps qui inclut l’école à la maison – pour une continuité pédagogique merveilleusement bien orchestrée par les professeurs des écoles, collèges et lycées –, les tâches du quotidien pour lesquelles les enfants s’investissent davantage, façon de varier les activités pendant ce confinement, les petites sorties que nous pouvons faire dans notre jardin.
La prière s’est aussi intensifiée au regard des multiples informations, images et témoignages bouleversants reçus jour après jour. Comme une conversion, nous nous sommes davantage ancrés dans notre prière quotidienne : rendez-vous donnés par les évêques, les prêtres et le pape François, il y a aussi la messe, neuvaines, chapelet ; nous mettant à genoux pour être en communion avec tous ceux qui œuvrent de toutes leurs forces contre le coronavirus .
Le psaume 90/91 est tel un roc, entre autres, sur lequel nous nous appuyons. Dieu est là, une véritable arme, celle de l’Amour. En tant que chrétiens, nous nous sommes mis sous la protection de Dieu, sous le Manteau de Marie, leur demandant de protéger notre famille, notre village, notre commune, notre doyenné et diocèse …
Comme disait notre ami Cédric, « Sacré confinement !!! », un Carême très intense humainement et spirituellement, dans la confiance, l’abandon et la foi vers Pâques.
LIRE AUSSI : sur le site eglise.catholique.fr, « Par-delà le confinement – Foi, espérance et charité », un dossier complet sur la famille, avec des réflexions et des conseils pratiques.
La famille Briand, à Vitré
Comme pour beaucoup, l’annonce de la suspension des messes dominicales dans notre paroisse de Vitré a été brutale. Le fait de ne plus pouvoir nous rassembler en communauté pour célébrer l’Eucharistie et de ne plus communier au Corps du Christ a été très difficile à accepter. Il a pourtant fallu se résoudre à ce confinement imposé et faire différemment.
Depuis 3 dimanches, nous regardons, en famille, la messe télévisée sur France 2, dans l’émission « Le Jour du Seigneur ». Cela ne remplace pas la fréquentation de la messe dominicale mais cela nous permet de rester à l’écoute et attentifs à la Parole de Dieu. C’est une manière aussi de nous unir à d’autres, contraints de faire comme nous, et aussi aux personnes qui, chaque dimanche, ne peuvent se rendre dans une église, participant de cette façon à la célébration de l’Eucharistie.
Nos enfants de bientôt 7, 5 et 2 ans sont à nos côtés. Nous leur avons expliqué que « coco, le méchant virus » ne nous permettait pas de nous rendre à l’église pendant plusieurs semaines mais que regarder la messe à la télévision, exceptionnellement, c’était un peu pareil. Comme d’habitude, nous leur demandons d’être plus attentifs lors de l’accueil, de la consécration et de la récitation du Notre Père. Pour le reste, ils continuent leurs coloriages de dessins à partir de d’Évangile.
Nous nous efforçons de garder une ambiance priante et recueillie et nos enfants paraissent y être sensibles.
Pour le reste de la journée, le dimanche demeure un jour de fête et cela se matérialise par le repas du midi amélioré et des jeux en famille.
Pendant ce temps de confinement, notre prière familiale du soir s’est aussi davantage ouverte sur les malades, les personnes fragiles et le personnel soignant. Les enfants y prennent toute leur part.
Nous attendons les retrouvailles, un dimanche, dans notre église paroissiale. Les enfants seront aussi contents de revoir leurs copains et copines et d’assister au partage de l’Évangile. Ce temps de confinement nous a fait prendre encore plus conscience que le Pain de Dieu est précieux.
