Le Secours catholique se réorganise pendant la crise sanitaire

Le Secours catholiques aident les personnes les plus précaires grâces aux "chèques services"
Le Secours catholiques aident les personnes les plus précaires grâces aux "chèques services"

Emmanuelle Hérin, déléguée départementale du Secours catholique, était l’invitée de Maurice Thuriau pour le « Mag Actu » le 16 avril dernier. Elle revient sur les actions et les services qui fonctionnent actuellement en Ille-et-Vilaine.

Après un temps de fermeture des services aux personnes, vous réouvrez des activités ?

A l’annonce du confinement le 16 mars dernier, on a décidé au niveau national, et donc régional, de fermer tous nos lieux d’accueil (40 en Ille-et-Vilaine) et le gros accueil de jour de personnes en errance à Rennes. Il a fallu du temps pour repenser les activités avec les conditions sanitaires nécessaires. Et après 2 semaines de réflexion, que ce soit en interne ou avec nos partenaires de la ville de Rennes : le Conseil départemental, le Siao115 et le CCAS, nous avons décidé de rouvrir quelques activités : la bagagerie, des aides d’urgence, de distribution de « chèques services », grâce à une centaine de bénévoles (sur les 1100 habituels), dans une trentaine de communes.

Et une bonne part du réseau – notamment les bénévoles de plus de 70 ans qui doivent respecter strictement le confinement – reste mobilisé pour garder un lien social par téléphone avec les personnes que nous accompagnons habituellement, pour accueillir toutes les demandes d’aide.

Les colis alimentaires se font en lien avec les centres communaux d’action sociale ?

Ce sont eux qui coordonnent mais en lien avec la Banque Alimentaire, les Épiceries sociales, la Croix-Rouge, le Secours Populaire, les Restos du Cœur et autres opérateurs d’aides alimentaires locaux, auxquels nous nous sommes associés, à certains endroits, pour assurer la distribution des colis alimentaires.

Le Secours Catholique habituellement propose des ateliers d’apprentissage du français pour les migrants, vous allez continuer d’une autre manière ces cours de français et d’autres activités ?

S’il existe des solutions pour les besoins primaires, se pose la question des autres besoins qui ne sont pas nécessairement vitaux mais qui restent indispensables, notamment ces cours de français, comme à Rennes ou Vitré. Là, les bénévoles ont mis en place des cours sur Whatsapp. Mais au-delà des cours de français, c’est bien plus le besoin de lien social qui est gardé. La même chose est proposée pour une équipe de foot solidaire avec des petits exercices virtuels et des défis que chacun s’envoie en vidéo. C’est aussi un moyens de leur faire comprendre, dans la mesure où beaucoup ne parlent pas bien français, la situation sanitaire en France, les gestes barrière à respecter, ….

Aider pour faire les courses, une des actions accomplies par le Secours catholique
Aider pour faire les courses, une des actions accomplies par le Secours catholique

Il y a aussi d’autres initiatives, comme par exemple dans le quartier de Villejean à Rennes : un réseau d’entraide pour les courses s’est mis en place avec le Secours Catholique, le Centre Social et l’association « ESS Cargo » (association d’étudiants).

Il y a donc une multitude de petites initiatives en train d’émerger et qui continuent la mission du Secours Catholique.

On est actuellement en train de réfléchir au déconfinement et à la réouverture de tous les lieux. On craint que pour l’accueil de jour, par exemple, il y ait un afflux de personnes qu’il va falloir bien encadrer.

Pour pouvoir continuer à distribuer des « chèques services » nous faisons un appel aux dons exceptionnels !

  • Dons en ligne : secours-catholique.org
  • Envoi postal d’un chèque : 10 rue Louis-Guilloux, CS 61139, 35011 Rennes Cedex