Futurs prêtres : Paul et Joseph-Marie se présentent

Paul David et Joseph-Marie Tran

Les quatre séminaristes ordonnés le 27 juin prochain ont dévoilé leur parcours au micro de Maurice Thuriau sur RCF Alpha. Découvrez le 14 juin, Paul David et Joseph-Marie Tran Hong Phuc. Extraits de l’interview.

Paul David

Paul David 

« Le prêtre doit prendre soin de sa relation avec Dieu »

J’ai 31 ans. Je viens d’une famille de 4 enfants et j’ai grandi à Boisgervilly. Mon papa était agriculteur et ma mère institutrice. Ma famille est pratiquante.

Le désir de devenir prêtre s’est précisé au lycée. Je fréquentais différents groupes de prière, je suis allé aux JMJ. J’ai fait une expérience où j’ai eu en moi cette question qui m’est venue et que j’ai identifiée comme un appel à devenir prêtre et qui m’a accompagné pendant toutes mes études à l’INSA. J’ai mis beaucoup de temps à en parler. Je m’en suis ouvert à mon frère, à la fin de mes études : je ne savais plus comment avancer. Il m’a alors parlé de prendre une année pour Dieu. Je l’ai fait dans le cadre de « Philanthropos ». À mon retour, j’ai trouvé du travail. Mon accompagnateur spirituel m’a demandé de poser des jalons pour avancer. Le 1er : aller rencontrer le Service des Vocations qui m’a proposé d’aller passer des weekends à la Maison Charles de Foucauld. 2: fixer une date pour décider pour l’année qui venait. Je ne me sentais pas encore capable d’aller directement au séminaire. J’ai donc fais le choix de la Maison Charles de Foucauld. Puis le Séminaire Saint-Yves !

Comme futur prêtre, ce qui m’attire c’est la mission.

Comment je vois mon ministère de prêtre dans notre société sécularisée ? Il y a peut-être de l’indifférence mais moins d’animosité que par le passé. On peut avoir une annonce de l’Évangile un peu à frais nouveaux : les gens peuvent être à nouveau interpellés par le message chrétien.

Comme futur prêtre, ce qui m’attire c’est la mission. Ce désir de porter la Bonne Nouvelle à tous avec des manières de faire nouvelles pour aller à la rencontre des personnes, comme celles proposées par Anuncio, ou le Congrès Mission. Je remarque que ces expériences transforment la manière de nous positionner dans le quotidien vécu en paroisse. Par exemple, cela ne m’intéresse pas d’être un animateur de cérémonies si cela n’est pas une occasion pour évangéliser. C’est cette dynamique missionnaire que je trouve intéressante et elle devrait être stimulée par cette incroyance qui baigne notre culture contemporaine.

Écouter les interviews

« Forum de la rédaction »
Lundi 11 h, mercredi 19 h 30, samedi 9 h 30
Joseph- Marie Tran Hong Phuc

Joseph- Marie Tran Hong Phuc

« Pour moi la vie du prêtre est une vie dans le Christ. »

J’ai eu la chance de naître dans une famille pratiquante. Ma famille est le berceau de ma foi et de ma vocation. Au Vietnam, il y a 7 millions de catholiques et tous sont pratiquants.

Comme tous les enfants, j’allais à la messe tous les matins, vers 4 h 30. À l’âge de 12 ans, j’ai été touché par la vie apostolique des religieuses de ma paroisse. Pour moi, la vie consacrée est quelque chose de beau. Alors, j’ai voulu être moine ou missionnaire au Vietnam. J’ai passé 9 ans dans un institut religieux, mais la communauté a fermé. L’évêque m’a proposé alors de partir missionnaire à l’étranger. Je lui ai répondu après avoir prié : « Si Dieu le veut. » Arrivé à Rennes, au Séminaire St-Yves, il y a 5 ans, j’ai suivi des cours de français à Rennes II. J’étais alors en paroisse le week-end et depuis 3 ans à plein temps à Betton.

La prière est très importante dans la vocation de prêtre : si un prêtre ne prie pas, il ne peut pas continuer sa vocation.

J’apprends la culture française qui est différente de celle du Vietnam. Au Vietnam, tout le monde va à la messe, ici ce n’est pas le cas ! Dans la pastorale, il faut prendre en compte les situations de divorces qui font des ravages dans les familles. Il y a l’exemple de cette petite fille de 6 ans qui allait à la messe et aimait chanter les Psaumes. Quand ses parents se sont séparés, elle n’a plus voulu préparer sa 1re Communion et n’est plus venue à la messe. Cela a été très dur pour moi.

Ce qui me donne confiance dans ma mission, c’est la force de Dieu. Pour Dieu, tout est possible! J’ai beaucoup prié et c’est en Dieu que l’on peut trouver l’espérance.

Pour moi la vie du prêtre est une vie dans le Christ : il faut la vie spirituelle et la vie apostolique, l’une ne va pas sans l’autre. La prière est très importante dans la vocation de prêtre : si un prêtre ne prie pas, il ne peut pas continuer sa vocation.