Pastorale étudiante : une pastorale du lien

Rentrée étudiante, weekend d'intégration à St-Malo
Rentrée étudiante, weekend d'intégration à St-Malo

Depuis un an, Claire et Mathieu Becquart ont accepté, bénévolement, de prendre la responsabilité de la pastorale étudiante du diocèse. Responsabiliser les étudiants, cultiver l’ouverture à tous, créer du lien : Claire partage sa vision pastorale pour cette rentrée 2021.

Propos recueillis par Yann Béguin

Une nouvelle organisation

Désormais, la pastorale étudiante sera pilotée par un Conseil pastoral. Cette nouvelle instance réunit les responsables de la pastorale étudiante – Claire, Mathieu et le père Nicolas Guillou, délégué épiscopal à la Pastorale étudiante –, les aumôniers – dont trois sont nouveaux sur cinq –, trois étudiants dont la présidente de l’ACER (Association Catholique des Étudiants Rennais). Au weekend d’intégration à Saint-Malo, étaient aussi conviés : les étudiants du conseil d’administration de l’ACER, tous les résidents et délégués des Maisons Théocampus.

Les Maisons Théocampus

Ces Maisons Théocampus sont le nouveau nom des centres déjà connus de longue date. Dotés d’un logo commun, ils reprennent le nom des rassemblements nationaux de la pastorale étudiante Ecclesia Campus. Le nom d’« aumônerie faisait trop lycée et on voulait que les jeunes se sentent à la maison. » À Rennes, trois disposent d’un logement : Beaulieu à la paroisse St-Augustin, St-Yves à l’Hôtel Dieu et Villejean. Dans ce quartier, proche de la fac de Rennes 2, un nouvel appartement a été ouvert avec quatre étudiants, en plus du lieu d’aumônerie créé il y a deux ans derrière l’église St-Luc. Deux étudiants sont aussi en mission avec ces quatre jeunes pour organiser les soirées du lieu. « On a aussi missionné un couple pour nous aider sur le côté administratif de la gestion des maisons car c’est assez lourd, et cela soulage les aumôniers qui pourront, désormais, mieux se consacrer à l’accompagnement. »

À ces trois colocations étudiantes, qui partagent une vie semi-communautaire et sont en charge des temps d’animations, s’ajoutent deux autres aumôneries sans lieu de vie : sur le campus de Ker Lann à Bruz, et autour des grandes écoles (CGE).

Une pédagogie de l’autonomie

Peut-être influencés par la pédagogie active du scoutisme, Claire et Mathieu souhaitent « faire des propositions et passer régulièrement dans les groupes, mais chaque centre doit créer ce qu’il veut avec son aumônier. Cinq étudiants ont participé, début septembre, au rassemblement national des responsables d’aumôneries étudiantes de France : ils vont sans doute en ramener des idées pour rendre plus vivantes les aumôneries cette année. Les jeunes ont besoin de sentir qu’ils font partie d’un groupe… et, en même temps, on souhaite qu’ils soient autonomes. »

Au-delà de leur statut commun d’étudiant, la population qui fréquente les aumôneries est très hétérogène. « C’est une très bonne école de vie d’être attentif à l’autre dans sa culture ou sa manière de prier. On a, par exemple, des étrangers dans toutes les communautés. Toutes les maisons ont de nouveaux résidents : l’aumônerie ça bouge ! »

Weekend d'intégration à Saint-Malo - temps de partage

Des jeunes en recherche

Il y a bien sûr les jeunes qui ont été portés par la foi familiale. Mais « ce qui m’étonne, c’est qu’on voit beaucoup de jeunes qui sont en catéchuménat, des jeunes reconvertis, des recommençants. On a été impressionné par la profondeur de leur foi, mais aussi par ceux qui cherchent quelque chose pour bien vivre. La richesse : les faire travailler ensemble ! Les inviter à apprendre à travers les autres : chacun a ses charismes et ses dons. Quand on est étudiant, c’est une période où tout est ouvert, on a envie de toucher à tout, on est dans l’étonnement et la recherche ! »

Claire pointe un souci : « On voudrait vraiment les aider à lire la Bible. Ils ne la lisent pas. On voudrait qu’ils se rendent compte que la Parole est vivante, que c’est aussi comme cela que l’on se nourrit au quotidien, même si on ne connaît pas les dogmes. »

Il faut faire du lien !

Pour cette nouvelle rentrée, deux grands projets en ligne de mire : le rassemblement national des aumôneries à Rouen, fin janvier, et le pèlerinage des Rameaux au Mont St-Michel, pour les étudiants de la Province. « Les jeunes sont en attente de rassemblements ! » Mais Claire ajoute aussi quelques points d’attention : « L’année dernière, ce qui a manqué, c’est le lien social. Il faut des lieux où les jeunes peuvent se rencontrer. On a 5 000 étudiants étrangers à Rennes. Beaucoup ont passé leur année dans leur chambre : comment faire pour qu’ils ne soient pas seuls ? ». Au-delà des temps forts des mercredis soir « certaines aumôneries ont des déjeuners le dimanche, d’autres accueillent en journée, pourquoi ne pas proposer du sport à d’autres moments ? Il faut les aider à être créatifs et à mutualiser entre aumôneries. »

Enfin, les responsables de la pastorale étudiante voient plus loin que les aumôneries : « Notre volonté et notre mission est d’être en lien avec les autres groupes qui existent dans le diocèse : Even, le groupe de prière de l’Emmanuel, les foyers-logements… À Redon et St-Malo, il y aussi des étudiants : comment les aider et les mettre en lien ? Dans deux ans, il y aura les JMJ : il faut absolument qu’on arrive à toucher le maximum d’étudiants dans tout le diocèse. Ce qui serait intéressant, c’est de rejoindre les jeunes en BTS et DUT, qu’on voit peu car ils sont dans des villes moyennes du département. »