Grand soulagement pour les 50 ukrainiens accueillis par les paroisses d’Ille-et-Vilaine

Des femmes chantent l'hymne ukrainien à la descente du bus
Des femmes chantent l’hymne ukrainien à la descente du bus

Jeudi 7 avril, 20h20, le bus affrété par le Diaconie bretillienne arrive devant la Maison diocésaine de Rennes après 28h de route. Cinquante réfugiés ukrainiens en descendent sous les applaudissements des familles qui vont les accueillir chez elles. Depuis l’Est de l’Ukraine, puis la Pologne et Varsovie où elles ont choisi de venir en France, ces 12 familles trouvent un refuge dans le diocèse de Rennes, loin des atrocités de la guerre.

« Vous nous accueillez comme votre famille ! »

Luba vient de la ville de Dnipropetrovs’k : « Les bombes sont tombées sur la ville. Nous nous sommes cachés dans les caves. Nous avons prié pour la fin de la guerre. Dès le commencement de la guerre, nous avons aidé les soldats pour les encourager mais nous avons été obligés de quitter notre pays. Nous sommes 7 : moi, mon mari, mes deux filles et 3 enfants. »

Urgence Ukraine avec la Diaconie Brétillienne

Particuliers, entreprises, dons avec déduction fiscale IFI… votre aide sera redistribuée directement aux collectifs paroissiaux qui accueillent des réfugiés ukrainiens dans le diocèse de Rennes, en fonction de leurs besoins.

VIDÉO : les images de l’arrivée des ukrainiens à Rennes, par Les Productions du Regard

Luba, comme tous ses compatriotes, bien qu’épuisée, est soulagée de pouvoir poser sa valise et ses sacs dans la salle Saint-Melaine et faire la connaissance de la famille qui va l’accueillir avec les siens. Une dizaine d’interprètes russes sont présents. Ainsi, chaque famille ukrainienne rencontre leurs hôtes, se présente, avant de partir et s’installer dans un logement individuel préparé à leur intention dans différentes villes du département. « C’est très touchant ce que vous faites pour nous, nous vous remercions. Nous vous sommes reconnaissants pour votre accueil : vous nous accueillez comme votre famille ! » confiera Luba.

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Rennes-Varsovie-Rennes

Le père Olivier Gazeau, vicaire général, Vincent Massart, diacre permanent et délégué général de la Diaconie bretilienne, et le père Michal Misiuda, vicaire à Janzé, Polonais parlant russe, sont partis le lundi 4 avril, direction Varsovie, pour porter du fret humanitaire et ramener 50 personnes.

Le père O. Gazeau remercie M. Duboullay et les deux autres chauffeurs
Le père O. Gazeau (au centre) remercie M. Duboullay et les deux autres chauffeurs

Une « expédition » qui a été rendue possible grâce l’aide de plusieurs partenaires : l’entreprise Duboullay qui a mis à disposition un bus, une remorque et trois chauffeurs ; l’association « All behind Ukraine » à Rennes qui a fourni 30m3 de fret humanitaire ; la Banque alimentaire qui a permis de prévoir l’alimentation pour nourrir les passagers pendant le retour en car (30 h de trajet) ; l’association « Team 4UA » à Varsovie qui a réceptionné le fret pour le transférer rapidement en Ukraine ; l’association « les Français à l’étranger » qui a accompagné l’équipe au Parc des Expositions de Varsovie, pour organiser la prise en charge des 50 passagers pour le retour, et enfin l’association des traducteurs russes à l’arrivée.

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« En quelques minutes, ils choisissent un bus qui part pour la France »

À Varsovie, le Parc des Expositions est un des lieux de transit où arrivent tous les jours entre 4 000 et 10 000 Ukrainiens, qui ont passé la frontière, pour être dispatchés dans toute l’Europe. Le Père Gazeau a été impressionné par la situation :« Il y a une salle d’embarquement avec des guichets : Espagne, Hollande, France… et les réfugiés choisissent un peu comme ça ! Je leur ai demandé pourquoi ils avaient choisi la France, ils m’ont répondu :  » Eh bien, il y avait un car qui partait, alors nous l’avons pris ! » C’est absolument incroyable ! »

La plus jeune voyageuse et sa maman
La plus jeune voyageuse et sa maman

Ils partent pour une destination inconnue en quelques minutes après avoir fui des situations épouvantables : « Certains d’entre eux ont commencé leur périple à travers toute l’Ukraine il y a trois semaines, un mois, d’autres sont partis de Mykolaïv par exemple, pas loin d’Odessa, il y a une semaine, voyant que les bombardements s’intensifiaient. Les situations sont très variables. »

Un grand soulagement pour ces familles arrivées à Rennes

Pour le père Gazeau, ce voyage a été très émouvant : « Une fois qu’ils sont montés dans le car, ils se sont endormis très rapidement. On sentait qu’après un tel épuisement, un tel stress, ils avaient pris une décision, ils allaient à Rennes, sans savoir où c’était, (on leur a montré sur une carte) mais on sentait une sorte de soulagement. Et puis en arrivant près du Mont-St-Michel, il y avait du soleil, c’était magnifique, ils se sont mis à chanter dans le car, on sentait une vraie joie et dire : voilà, on arrive, on ne sait pas où l’on est mais on sait qu’on est attendu, accueilli ! »

Un interprète russe fait le lien avec les familles d'accueil
Un interprète russe fait le lien avec les familles d’accueil

Les 50 ukrainiens représentent une douzaine de familles, dont 2 femmes seules, 4 maris, une trentaine d’enfants ou de jeunes (dont certains jeunes adultes). Chaque famille est accueillie en Ille-et-Vilaine par un collectif, parfois constitué en association, lié à une paroisse et à la coordination Diaconie Brétillienne. Cet accueil, très organisé, doit effectivement se préparer à un accompagnement sur quelques mois, peut-être même de plusieurs années.

VIDÉO : Départ du car de Rennes vers la Pologne, par Les Productions du Regard