La Diaconie Brétillienne : une coordination diocésaine de la solidarité

Le départ des familles avec leurs hôtes
Les familles ukrainiennes et leurs maigres bagages accueillies à la Maison diocésaine de Rennes

L’association de la Diaconie Brétillienne vient de s’illustrer par l’accueil dune cinquantaine de réfugiés ukrainiens en Ille-et-Vilaine. Créée par le diocèse de Rennes en 2016, elle a pour mission de stimuler et d’accompagner la solidarité mise en œuvre dans les paroisse du département.

Une mobilisation exceptionnelle pour l’Ukraine

Lorsque Vincent Massart, diacre permanent et délégué général de la Diaconie Brétillienne, lance un appel juste après le début de la guerre pour trouver des logements afin d’accueillir des Ukrainiens, il ne s’attend pas à recevoir autant de propositions : « En 15 jours, nous avons eu plus de 100 propositions, de quoi loger 200 personnes soit dans des logements individuels soit chez l’habitant, c’est extraordinaire ! Ensuite des équipes se sont constituées très rapidement. C’est cette charité commune mise en œuvre qui est une nourriture pour notre Église. »

Les familles hôtes et les interprètes attendent le bus
Les familles hôtes et les interprètes attendent le car sur les marches de la Maison diocésaine

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Urgence Ukraine avec la Diaconie Brétillienne

Particuliers, entreprises, dons avec déduction fiscale IFI… votre aide sera redistribuée directement aux collectifs paroissiaux qui accueillent des réfugiés ukrainiens dans le diocèse de Rennes, en fonction de leurs besoins.

En répondant à cette situation d’aide d’urgence, la Diaconie Brétillienne illustre pleinement son cœur de mission pour le père Olivier Gazeau, Vicaire général et vice-président de l’association : « Sa mission, c’est vraiment d’encourager le développement de la diaconie dans les paroisses, dans les communautés chrétiennes, en favorisant des réseaux d’associations, de collectifs, de paroisses pour vivre le service et la charité ; c’est aussi et bien sûr, accompagner et soutenir ces différentes équipes dans le temps. »

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VIDÉO : présentation d’une diaconie paroissiale, à Fougères

De la Diaconie Brétillienne aux diaconies paroissiales !

L’association a été crée par le diocèse de Rennes en 2016. C’est déjà un besoin de coordination autour de l’accueil de réfugiés qui se faisait alors sentir, celui des syriens, encouragé par le pape François. Mais le projet vient de plus loin. De 2011 à 2013, l’Église catholique de France lance une démarche nationale qui aboutira au rassemblement Diaconia 2013 à Lourdes, sorte d’assises nationales de la charité. Il sera suivi en 2017 d’un nouveau rassemblement national, la première Université de la solidarité et de la diaconie.

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Témoignage de personnes en précarité lors du rassemblement diocésain des diaconies paroissiales de 2020

En Ille-et-Vilaine, après la mise en place de la Diaconie Brétillienne, sous la houlette de son président Benoît Mangenot, une « Charte des diaconies paroissiales » est diffusée à partir de 2019 et une journée diocésaine réuni pour la première fois en octobre 2020 les acteurs de la charité du diocèse. Elle rassemble les « diaconies paroissiales », cellules chargée de « refonder l’action solidaire aux sources de l’Évangile » selon Benoît Mangenot. Une équipe peut être mise en place dans chaque paroisse, s’appuyant sur les réalités solidaires existantes, avec pour mission de relier les acteurs avec la paroisse, d’impulser un vrai souci des pauvres dans toute leur diversité et dans toutes les activités, y compris dans la célébration.

« La diaconie paroissiale, c’est ce mystère de la rencontre des plus pauvres au cœur de la vie paroissiale. » pour Mgr Pierre d’Ornellas. Le secrétaire de l’association, Willy Patsouris, insiste lui sur la nécessaire complémentarité « des 3 piliers de la communauté paroissiale : célébrer, évangéliser… et charité ! Une fois que les paroissiens commencent à s’impliquer, ils ne font plus machine arrière » s’enthousiasme t-il.

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Une nouvelle étape pour la Diaconie Brétillienne

L’opération pour l’Ukraine est clairement un nouveau coup d’accélérateur pour cette dynamique de la charité dans le diocèse de Rennes. Au niveau diocésain, une autre coordination agit en lien avec la Diaconie : le Réseau migrant, émanation de la Pastorale des migrants du diocèse de Rennes. Créé en même temps que la Diaconie Brétillienne, il fédère une trentaine de structures liées à l’Église. Quelques semaines avant la guerre en Ukraine, l’association avait d’ailleurs commandité, à une stagiaire, un rapport sur l’activité des diaconies paroissiales. 13 collectifs et associations ont été sondées afin de réaliser une base d’information précise sur les actions menées et les ressources humaines disponibles, qui va faciliter la coordination à l’échelle départementale.

Mais l’action de la Diaconie Brétillienne ne se limite pas à la questions des réfugiés : elle prône l’ouverture à toutes les « pauvretés ». Pour cela, elle œuvre au sein d’un réseau plus vaste : synergie avec les équipes des associations déjà implantées, comme le Secours Catholique ou le CCFD, lien avec les CCAS des communes, les services de la Préfecture, d’autres associations… Il ne s’agit pas non plus de rester centré uniquement sur les acteurs confessionnels.