Ouverture du synode : être une église de l’écoute

VIDÉO : reportage de KTO à la journée d’ouverture du synode par le diocèse de Rennes à Saint-Malo

« Marcher ensemble » : ces mots si simples disent tout l’esprit de la grande rencontre diocésaine qui a ouvert le synode le 17 octobre. 300 ambassadeurs se sont retrouvés à Saint-Malo, autour de Mgr Pierre d’Ornellas, pour découvrir la phase diocésaine de consultation prés-synodale.

« C’était un peu mystérieux pour moi au début ce que veut dire ce synode sur la synodalité. » avoue Benoît, représentant du Service des Vocations. Finalement, après les multiples interventions de la journée, il constate : « J’ai pas mal cheminé aujourd’hui. Je comprends que c’est autant la démarche qui est importante que le synode en lui-même. Cette démarche de participation, de communion des fidèles doit nous aider à passer d’un état d’esprit où les choses viennent d’en haut, de façon hiérarchique, à une forme de participation où chacun est important. »

Que va-t-il se passer en Ille-et-Vilaine ?

Deux rencontres seront proposées dans les paroisses, les établissements scolaires, les services, mouvements, communautés… A organiser, à partir d’un petit document téléchargeable sur le site du diocèse, à partir d’équipes déjà existantes ou en en créant pour l’occasion. Des personnes individuelles peuvent aussi se saisir du questionnaire. Il est important d’avoir à cœur de recueillir les réactions de personnes en périphérie de l’Église et de la société. Le résultat des échanges sera à remonter à l’évêché pour le 11 février 2002, avant une célébration de clôture le 19 mars à la cathédrale de Rennes.

Ce synode est la réponse à ce drame des abus de pouvoirs

La journée s’ouvrait par une Eucharistie présidée par Mgr Pierre d’Ornellas. Dans son homélie, l’Archevêque de Rennes a tout de suite averti : « Il n’y a pas de synode si nous ne regardons pas Jésus, dans l’Écriture sainte, dans la prière, dans le regard du pauvre, dans un signe… » Puis il a pris l’exemple des apôtres Jacques et Jean qui revendiquent une place auprès du Christ : « Jésus nous a choisi comme amis, pas pour avoir du pouvoir, mais pour le suivre. Nous sommes invités à nous mettre au service les uns des autres. » Et précisant même sa pensée : « Ce synode est la réponse à ce drame des abus de pouvoirs jusqu’au abus sexuels. Quelle souffrance ! » Avant de conclure « Demandons à Jésus d’être un serviteur par amour. »

L’après-midi, les participants, réunis en tablées de 6 à 8 personnes, ont cheminés, se mettant déjà dans la démarche de « marcher ensemble », qui est une signification du mot ancien de synode. Même le plus jeune ambassadeur du jour, Noé (15 ans), de la paroisse Saint-Goulven près la Peinière, est partant : « Je prépare ma Confirmation. Ce qui m’attire c’est le fait de marcher ensemble. Ça rassemble toutes les paroisses, et faire du collectif, c’est important pour l’Église et pour tout le monde. » Murielle, de la paroisse Saint-Luc de Rennes complète : « Nous n’avons pas tous la même façon de parler et de pratiquer, mais nous avons là l’occasion de nous écouter les uns les autres. On va essayer de faire tomber les aprioris qu’on a les uns sur les autres ! »

Pour avancer ensemble, il nous faut être une Église de l’écoute

Dans son enseignement, Mgr d’Ornellas a présenté sa vision de la démarche synodale proposée par le pape François, en s’appuyant sur la Parole : « Nous sommes le peuple de Dieu. Nous sommes tous habités par l’Esprit Saint. Donc nous avançons ensemble pour témoigner de son amour dans le monde. Mais pour avancer vraiment ensemble, il nous faut être une Église de l’écoute. » Pas une écoute « moralisatrice » : « En écoutant vraiment je suis émerveillé de chaque personnes. » Enfin, l’essentiel est de « se mettre vraiment à l’écoute de l’Esprit Saint. » L’Archevêque cite le pape dans son discours du 8 octobre pour l’ouverture du synode : « Le synode n’est pas un parlement mais un moment ecclésial et le protagoniste est l’Esprit Saint. » Il rappelle les fruits de l’Esprit selon saint Paul et donne quelques conseils tirés de l’Ecriture : l’humilité devant Dieu, l’amour, la droiture de conscience.

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Cette approche intéresse Éric, de la paroisse des Rives de la Seiche « Ce qui me fait très plaisir c’est que ce ne va pas être une élucubration d’intellectuels mais on va écouter l’Esprit Saint. J’ai apprécié que cela soit à la fois ascendant et descendant. L’Église, habitée par l’Esprit Saint, à quelque chose à nous transmettre depuis les premiers apôtres, mais on a aussi à la revivifier. On ne peut pas vivre comme autrefois ! »

La synodalité ? La manière d’être de l’Église

Après deux témoignages, l’un dans un collège de Rennes et l’autre dans des paroisses malouines, montrant que l’attitude synodale est déjà à l’œuvre en Ille-et-Vilaine, la méthode pour faire vivre cette démarche a été présenté (voir encadré plus haut). Puis les participants ont pu poser des questions à Lucie Lafleur, membre équipe pilotage du synode en France et présente à Rome pour son ouverture le 10 octobre, et Mgr Alexandre Joly, évêque auxiliaire de Rennes et désormais responsable de la phase préparatoire du synode pour la France. Ce dernier insiste sur « le côté vital de la synodalité : c’est la manière d’être de l’Église. »

En sortant de cette journée, le père Joseph-Marie Tran Hong Phuc, tout juste ordonné en juin 2021, porte un regard très enthousiaste sur la proposition : « C’est un nouveau vent qui souffle, c’est une joie énorme. Malgré la formation du séminaire, j’ai besoin d’être accompagné pour ‘marcher ensemble’ dans notre Eglise. Moi aussi, je suis un baptisé ! »