A Rennes, le Séminaire Saint-Yves est marqué par la diversité

Photo de rentrée de la promo 2017-2018 du Séminaire St Yves : 49 séminaristes et 5 prêtres accompagnateurs, originaires de 7 départements

Arnaud Wassmer reçoit le père Romain Drouaud, CJM, supérieur du séminaire Saint-Yves de Rennes, à l’occasion de la journée portes-ouvertes du lieu de formation des futurs prêtres de Bretagne et Basse-Normandie, le 9 juin 2018.

EN SAVOIR PLUS sur la journée portes-ouvertes du samedi 9 juin 2018 (10h-17)

Écoutez les émissions

Partie 1 : à quoi sert un séminaire ?

L’INVITÉ DU MIDI
MERCREDI 6 JUIN À 12H04
DURÉE ÉMISSION : 7 MIN

Partie 2 : la formation des séminaristes face aux enjeux contemporains

L’INVITÉ DU MIDI
JEUDI 7 JUIN À 12H04
DURÉE ÉMISSION : 7 MIN

Le séminaire Saint-Yves de Rennes accueille les séminaristes envoyés par les quatre évêques bretons, mais aussi depuis octobre 2015 ceux des trois diocèses bas-normands : Bayeux, Coutances et Séez.

Un séminaire marqué par la diversité

« Cette diversité aide à comprendre comment nous sommes chacun façonnés par une culture, par une terre et par un diocèse. Il y a des cultures ecclésiales, diocésaines. L’enjeu c’est de faire de cette diversité, non pas un motif de division, mais d’enrichissement. » A noter qu’un séminariste fait partie de l’ordre des Prémontrés, qui est à la fois contemplatif et apostolique, et d’autres sont membre de la Société des Prêtres de Saint-Jacques, qui sont des missionnaires.

« Un chemin que nous avons pris cette année c’est celui de la synodalité. C’est d’abord une Église qui est en chemin à la suite de son Seigneur, et qui se met à l’écoute de ce que l’Esprit Saint dit à son Église pour qu’elle continue son chemin. Le vivre au quotidien dans une communauté qui, effectivement, est traversé par une communauté de culture, de sensibilités… ou d’âges : il y a des séminaristes qui ont juste 19 ans et d’autres plus de 45 ans. Comment nous nous mettons à l’écoute les uns des autres en faisant chacun des petits pas ? »

Qu’est-ce qu’un prêtre ?

« On peut définir le prêtre avec un regard un peu sociologique : ceux d’aujourd’hui ne sont pas les mêmes qu’il y a 50 ans. Il y a une autre manière : telle que l’Église regarde les prêtres, avec un regard de foi. Ce sont des hommes qui sont appelés par le Seigneur à être serviteurs d’un peuple, à l’image du Christ Bon Pasteur. Un séminariste découvre vite qu’il n’a rien d’autre à offrir que sa propre humanité, au service d’un peuple qui n’est pas fictif, qui n’est pas rêvé, qui est réel ! »

EN SAVOIR PLUS

La pression des attentes sur les prêtres

Le père Romain Drouaud, eudiste, est supérieur du Séminaire Saint-Yves

« Une chose qui me frappe depuis que je suis supérieur du séminaire, c’est le nombre d’attentes sur la formation des séminaristes, qui sont le reflet des attentes nombreuses, voire contradictoires, que les gens ont à l’égard des prêtres. On me demande : comment vous formez les séminaristes sur les questions économiques, sur le management, sur les lois de la République française, sur l’expression en publique, les sciences humaines… J’entends bien à travers cela : « les prêtres ils ne correspondent pas à toutes nos attentes » ! C’est vrai. Chez les séminaristes – chez qui il y a un vrai désir de se donner, sincère – c’est vécu comme une pression. » « Chacun ne peut offrir que sa propre humanité… et par définition elle est limitée. »

Une formation sur le terrain

« Les séminaristes sont en insertion dans des paroisses de leurs diocèses d’origine à peu près deux fois par mois et plus ils avancent dans leur formation, plus ils y sont présents. On assure le suivi en allant sur place. C’est important la relecture : ce qui compte ce n’est pas les expériences mais ce qu’on en fait et ce que ça fait grandir en nous. »

Et après l’ordination ?

« Quand un séminariste est envoyé dans une communauté, il est dans une équipe de prêtres. Et je ne connais pas un jeune prêtre qui a été ordonné, qui n’a pas été nommé dans un presbytère où il est en équipe de prêtres. Il y a une prise de conscience de plus en plus large que les premières années du ministère font partie de la formation initiale. » « La formation continue aussi ensuite, mais ce n’est pas la mission du séminaire. »

Une formation intégrale, intérieure, unifiante

« On rentre au séminaire parce qu’on veut être prêtre… ils en sortent avec un désir de se donner. Il se décentrent d’eux-mêmes par ces années qui sont des années de discernement et de formation. Je ne sais pas si on réalise : dans la société, c’est l’unique lieu où la formation s‘adresse à toutes les dimensions de la personne. C’est une formation intégrale : il s’agit de former « l’homme intérieur » dit saint Paul, unifier toutes les dimensions de son être. »

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