Mgr Alexandre Joly : « C’est avec beaucoup de joie que je retrouve le diocèse de Rennes »

Le 14 décembre 2018, le Pape François a nommé Mgr Alexandre Joly, évêque auxiliaire de Rennes. L’ancien vicaire général du diocèse de Rouen présente ici son parcours. Il réponds aux questions de Maurice Thuriau pour RCF Alpha.

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Maurice Thuriau pour RCF Alpha : Père Alexandre Joly, bonjour, vous êtes nommé évêque auxiliaire de Rennes, le pape François a pris cette décision pour seconder Mgr d’Ornellas, qui est aussi à la tête de la province ecclésiastique de Rennes qui regroupe 9 diocèses. Quelle est votre première réaction à cette nomination ?

Mgr Alexandre Joly : Bonjour à vous et bonjour à tous les auditeurs, c’est beaucoup d’émotion et beaucoup de joie, émotion car il y a quelque chose qui dépasse complètement d’être ainsi appelé à servir l’Église d’une autre manière et en même temps dans la fidélité à ce qui est déjà du choix du service de l’Église et puis également la joie de découvrir une autre Église que je connais un petit peu car je suis né à Saint-Malo il y a 47 ans, j’ai été baptisé dans le diocèse de Saint-Malo [NDLR : à Saint-Malo dans le diocèse de Rennes], dans l’église Sainte-Croix de Saint-Servan. Donc c’est avec un petit sourire et beaucoup de joie que je retrouve le diocèse de Rennes.

Vous avez vécu un peu en Ille-et-Vilaine ou vous êtes parti rapidement ?

J’y ai vécu uniquement pendant mes 2 premières années, mes parents sont revenus s’installer il y a quelques années sur St-Malo, donc je viens assez souvent à St-Malo et donc dans le diocèse de Rennes.

Vous étiez vicaire général du diocèse de Rouen, vous allez devenir évêque, et donc bien évidemment c’est une étape très importante dans votre vie de foi de chrétien ?

Exactement, c’est aussi une étape pour le diocèse de Rouen car je sers le diocèse depuis de nombreuses années. C’est toujours aussi difficile quand un prêtre quitte le diocèse pour servir un autre diocèse, c’est beaucoup de transition, c’est une manière d’être un peu dessaisit, aussi bien le diocèse qui est dessaisit que moi qui est dessaisit de ce qu’était ma vie de prêtre jusqu’à présent pour qu’elle soit vécue autrement et ailleurs.

C’est aussi une étape pour le diocèse de Rouen car je sers le diocèse depuis de nombreuses années. C’est toujours difficile quand un prêtre quitte le diocèse pour servir un autre diocèse, c’est beaucoup de transition. »

Vous serez évêque auxiliaire, aussi vicaire général du diocèse de Rennes, pouvez-vous nous expliquer en quoi cela consiste pour les personnes qui ne connaissent pas complètement le fonctionnement de l’Eglise ?

Je vais surtout le découvrir car je comprends un peu intellectuellement les choses mais certainement que je vais apprendre à être cet évêque auxiliaire, c’est donc à la fois en tant qu’évêque et secrétaire des apôtres que je vais servir dans le diocèse de Rennes et puis c’est pour aider l’archevêque dans ce qu’il met en place, dans ce qu’il fait vivre dans le diocèse de Rennes, donc une sorte de soutien j’imagine, d’accompagnement, pour que toutes ses intuitions puissent aussi se mettre en place par cet intermédiaire de l’évêque auxiliaire.

Actuellement, vous êtes prêtre mais vous serez ordonné évêque le dimanche 10 février à 16h à la Cathédrale Saint-Pierre de Rennes. Un événement auquel on invite tous les fidèles du diocèse de Rennes. Vous-même, dans votre vie de prêtre, en tant que vicaire général, vous avez suivi l’ensemble de la pastorale du diocèse de Rouen, mais auparavant vous avez travaillé dans quel secteur, rural, urbain, un certain type de pastorale ?

J’ai eu la chance d’exercer des ministères assez différents, j’ai été vicaire de paroisses, curé de paroisse, curé d’une paroisse plutôt bourgeoise et une autre plutôt populaire, j’ai aussi été aumônier des étudiants pendant de nombreuses années, j’ai eu l’occasion d’avoir des responsabilités pour des services diocésains comme la catéchèse, la liturgie, de participer comme adjoint de l’évêque comme vicaire général mais déjà comme vicaire épiscopal pour l’accompagnement des laïcs en responsabilité, ce que nous appelions les ministères laïcs dans le diocèse de Rouen, et puis également comme secrétaire général du synode pour conduire la grande démarche du synode diocésain de Rouen qui a eu lieu en 2009/2010, et donc du coup, c’est avec émotion que je découvre, dans le diocèse de Rennes, la démarche synodale auquel tient beaucoup Mgr d’Ornellas et qui est certainement une des grandes grâces, une grande force de l’Église.

J’ai eu la chance d’exercer des ministères assez différents, j’ai été curé de paroisse… j’ai eu l’occasion d’avoir des responsabilités pour des services diocésains… j’ai été secrétaire général du synode pour conduire la grande démarche du synode diocésain de Rouen qui a eu lieu en 2009/2010

Vous aurez comme mission de mettre en pratique, en application cette lettre pastorale qui a donc suivie la démarche synodale ?

Ce sera une de mes missions au côté de l’archevêque et avec toutes les autres personnes dont l’actuel vicaire général, le Père Henri Chesnel, qui travaille à cette mission aujourd’hui.

L’église, vous le savez, est secouée par beaucoup de turbulences en ce moment, depuis des mois, depuis quelques années. Vous-même, dans le diocèse de Rouen, vous avez traversé des périodes très difficiles, quel message vous avez à donner aux chrétiens ?

Ce qui était très beau dans notre épreuve, c’était la communion, de garder la communion entre les prêtres, la communion avec l’évêque, la communion avec les fidèles, les fidèles entre eux dans les paroisses et je sais que la question de la communion est aussi un des grands points d’appui du diocèse de Rennes. Je pense que veiller à cette communion, cette attention aux personnes, la capacité à écouter, à pardonner aussi, tout ce qui finalement fait de nous un peuple de frères et de sœurs.

Dans nos épreuves, il y a des lumières, de fortes lumières. C’est très étonnant quand on lit la Parole de Dieu, de voir tous les encouragements à la joie et à l’espérance qui sont plutôt donnés dans les périodes d’épreuves, de difficultés… certainement que Dieu nous invite à la joie, à l’espérance et ça c’est un des fruits dans nos épreuves de ce que le Seigneur nous donne.

Dans le diocèse de Rouen, c’était vraiment un des grands défis qui s’est vécu. Et puis, dans nos épreuves, il y a des lumières, de fortes lumières. C’est très étonnant quand on lit la Parole de Dieu, de voir tous les encouragements à la joie et à l’espérance qui sont plutôt donnés dans les périodes d’épreuves, de difficultés. Donc si dans la Parole de Dieu, Dieu nous bouscule dans les moments d’épreuves, si on est parfois dans des moments d‘épreuves aujourd’hui dans l’Église, certainement que Dieu nous invite à la joie, à l’espérance et ça c’est un des fruits dans nos épreuves de ce que le Seigneur nous donne.

Dernier point, Mgr Alexandre Joly, vous serez ordonné évêque le dimanche 10 février 2019, à 16h à la Cathédrale de Rennes, mais quand arrivez-vous dans le diocèse ?

Je vais certainement arriver au début du mois de février, même si je viendrais faire des petites visites entre deux, mais je vais continuer ma mission de vicaire général du diocèse de Rouen jusqu’au 1er février puisque l’actuel archevêque de Rouen sera absent notamment pour les JMJ à Panama qu’il accompagne pour la Normandie. Donc pour éviter de trop déstabiliser le diocèse, je vais ainsi rester dans ce poste actuel jusqu’au 1er février, et puis ensuite j’aurais l’occasion de venir à Rennes, notamment pour la rencontre provinciale du Conseil épiscopal qui a lieu début février et donc me préparer aussi, c’est un vrai défi, à cette ordination épiscopale.

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