Europe : quels fondements philosophiques et religieux ?

A Rennes le 21 octobre (de g. à d.) : Jeanne-Françoise Hutin, présidente fondatrice de la Maison de l’Europe de Rennes et Haute-Bretagne ; Edmond Hervé, ancien ministre et maire de Rennes ; Maurice Thuriau, journaliste à RCF Alpha ; Mgr Pierre d’Orneklas, Archevêque de Rennes

Dans un contexte de polémique et d’incertitude autour du Brexit, la Maison de l’Europe de Rennes et de Haute-Bretagne et RCF Alpha se sont associés afin de prendre de la hauteur par rapport à l’actualité, le lundi 21 octobre 2019, pour  une soirée débat avec Monseigneur Pierre d’Ornellas, Archevêque de Rennes, et Edmond Hervé, ancien maire de Rennes, à l’Espace Ouest-France, rue du Pré-Botté à Rennes. Thème : « Quels sont les fondements chrétiens et philosophiques de l’Union Européenne ? »

Suite : les réponses aux questions du public

Mgr Pierre d’Ornellas a introduit la soirée en citant sa propre expérience familiale où ses ancêtres ont vécu à travers plusieurs pays. « En Europe, il s’est passé une assimilation extraordinaire du mot « conscience » qui vient directement de la Bible juive et chrétienne : il apparait pour la première fois comme un élément positif. Il est juste de parler de la liberté de conscience comme étant la colonne vertébrale de l’Europe. » M. Edmond Hervé a insisté pour que chacun puisse remonter aux textes sources de l’Europe, comme le Traité de Maastricht (1992) dont il cite le passage : les références de l’Union Européenne sont « les héritages culturels, religieux et humanistes à partir desquels se sont développés des valeurs universelles. » Puis il mentionne une trilogie fondamentale en s’inspirant de Victor Hugo : la démocratie, la nation et la recherche de la paix dans le monde.

Des sources plurielles

L’Archevêque relève les propos du moine saint Colomban – au 7e siècle ! – qui écrit au Pape en mentionnant déjà l’Europe, après y avoir voyagé. C’était déjà « un regard de l’Esprit qui voit la dignité de la personne humaine » sur « l’unité du continent européen », ce qui n’allait pas de soi à l’époque. Un exemple du « regard prophétique qui a du lutter contre la barbarie, le fait de se dominer les uns les autres. »

« Lorsque l’on recherche des origines, il ne faut pas le faire dans un esprit d’enfermement dans le souvenir, mais chercher ce qui peut dans le passé éclairer le passé et le futur. » énonce l’ancien maire de Rennes. « Nous avons trouvé une synthèse en disant que les sources de l’Europe sont plurielles. » Edmond Hervé avoue que « l’un des textes de Rome que je considère comme le plus important pour le vivre ensemble, c’est Nostra aetate (déclaration du Concile Vatican II sur les relations de l’Église catholique avec les religions non chrétiennes) avec la reconnaissance des autres religions. C’est un rennais qui a plaidé la cause devant le Pape, Jules Issac. »

Mgr d’Ornellas évoque 3 axes : « Il y a quelque chose de très profond qui fait que l’Europe tient et que l’avenir n’est possible que si on remets en lumière la dignité de la personne, l’accueil du plus fragile et la réconciliation. »

 

 

Approfondir votre lecture