L’Ascension du Christ

Quarante jours après être ressuscité, le Christ monte au ciel devant ses Apôtres, d’où le terme d’« Ascension ». Ces quarante jours (cf. Ac 1,3) rappellent bien sûr les quarante jours de Moïse au Sinaï, ceux du prophète Elie et ceux de Jésus au désert (cf. Ex 24, 18 ; 1 R 19, 8 ; Mt 4, 2). Au terme de ce délai, Jésus « monte » au ciel pour s’asseoir à la droite de Dieu, d’où il enverra avec le Père l’Esprit Saint sur ses Apôtres, dix jours plus tard, à la Pentecôte.

Le mystère de l’Ascension représente les prémices de l’entrée de tous les chrétiens dans la gloire, comme le souligne la prière d’ouverture de la messe : « Dieu qui élèves le Christ au-dessus de tout, ouvre-nous à la joie et à l’action de grâce, car l’Ascension de ton Fils est déjà notre victoire : nous sommes les membres de son corps, il nous a précédés dans la gloire auprès de toi, et c’est là que nous vivons en espérance. »

L’Ascension est une des composantes du mystère pascal dont nous faisons mémoire à chaque messe, lorsqu’après l’anamnèse, le célébrant dit : « En faisant mémoire de ton Fils, de sa Passion qui nous sauve, de sa glorieuse résurrection et de son ascension dans le ciel. » Elle marque le passage définitif du Christ de ce monde au Père. Désormais, les Apôtres ne verront plus le Seigneur Ressuscité et deux anges les interpellent alors qu’ils cherchent encore Jésus du regard, après sa montée au ciel : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? » (Ac 1,11).

Pour autant, s’il leur est devenu invisible, Jésus ne se sépare pas des siens. La première préface de l’Ascension dit ainsi : « il ne s’évade pas de notre condition humaine : mais en entrant le premier dans le Royaume, il donne aux membres de son corps l’espérance de le rejoindre un jour. » C’est en entrant avec toute son humanité à la droite du Père que le Christ permet à ceux qui lui sont unis d’être eux-mêmes rendus participants de la nature divine : « il est monté au ciel pour nous rendre participants de sa divinité. » (2e préface) Car « ayant pris notre nature avec sa faiblesse, (Il) la fit entrer dans ta gloire, auprès de toi », affirme le Canon Romain (propre de l’Ascension).

C’est cette gloire qui nous est déjà donnée en partage dans la venue du Saint Esprit répandu en nos cœurs. Ne cessons jamais de l’invoquer alors que nous entrons dans le temps ordinaire afin qu’il nous donne à tous de vivre, nous aussi, le passage avec le Christ de ce monde au Père, des ténèbres à la lumière, du péché à la sainteté, de la mort à la vie.