Chrétiens et musulmans : une fraternité paisible !

Communauté Chrétienne n° 215 – Décembre 2020

Le samedi 31 octobre, Nacéra, une femme musulmane a assisté à la messe à St Luc avec des chrétiens de Beauregard ; elle tenait à nous apporter son soutien dans les événements difficiles que nous vivions : assassinats dans la basilique de Nice de Nadine, Simone et Vincent…

A la question posée à Mgr Eric de Moulins-Beaufort, président de la conférence des évêques de France « comment aller plus loin dans la rencontre avec les Français musulmans ? » (journal La Croix du 02-11-2020), voici sa réponse :

« Ce qui manque aujourd’hui, ce sont de vraies relations entre des familles chrétiennes et des familles musulmanes, une vraie connaissance mutuelle quotidienne. Pour des raisons sociales, notamment, nous vivons bien souvent juxtaposées. Nous avons des contacts au sommet, nous apprenons à nous estimer entre responsables. Mais le plus important, c’est que des enfants, des jeunes, des familles se découvrent en profondeur. Des chrétiens enracinés dans leur foi peuvent témoigner paisiblement »

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Merci pour les témoignages reçus de ce « vivre-ensemble paisible«  « d’une vraie connaissance mutuelle quotidienne« ’ que vous avez avec des musulmans(es) par le biais de la vie familiale, de voisinage, associative ou autre. En voici quelques-uns :

 « Nous recevons depuis quelques temps, parfois même de nos proches, tellement de messages racistes et islamophobes que cette initiative me semble très, très importante !

Nous pourrions témoigner de relations vraiment sympathiques avec notamment les familles des camarades de nos filles au collège Rosa Parks de Villejean. Un exemple parmi d’autres : chaque année, à la fête principale des musulmans (Aïd), 2 copines de Fl. nous apportent systématiquement des pâtisseries confectionnées par leurs familles à l’attention de leurs voisins et amis ; la dernière fois c’était au moment du déconfinement.

De même, on parle beaucoup des incidents et problèmes rencontrés dans certains collèges et autres. On oublie que dans l’immense majorité des cas, le collège est, pour tous les élèves, un lieu où règnent la paix et la sécurité entre les élèves, indépendamment de leur confession, et où les dialogues se font de façon plus facile parfois qu’ailleurs ! »

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« Moi aussi, je viens apporter mon témoignage concernant les musulmans.

C’est beau ce qu’a fait Nacera ; elle a assisté à la messe la semaine dernière ; elle s’est mélangée parmi les chrétiens.  Moi aussi, mon beau fils est algérien ; j’ai accueilli toute sa famille pour la troisième année pour les fêtes de Noël. Sa maman m’a beaucoup soutenue dans mon cancer ; ce sont des gens très bien. Henri et moi, nous sommes invités à aller à Tizi-Ouzou. Il parait que l’Algérie, c’est un très beau pays ! Tous les musulmans ne sont pas des terroristes ; il y a beaucoup de français racistes : c’est la peur de l’autre »

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« Hanan fut notre assistante maternelle pendant presque deux ans. Nous lui avons confié chaque jour notre fille dans une grande confiance. Les grandes fêtes religieuses furent l’occasion d’échanges réciproques. Des petits jeux pour les enfants à Noël, des confiseries ou des pâtisseries à Pâques ou à la fin du Ramadan. Ce n’était vraiment pas grand-chose ; nous n’avions pas de grands débats, mais nous partagions notre joie de ces fêtes, dans un respect mutuel. Et encore aujourd’hui, alors que nos filles sont à l’école, nous nous envoyons des messages à l’occasion de nos grandes fêtes respectives. »

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« Parmi mes amis et relations, je partage avec des musulmans. Dans la pratique, il m’arrive de leur venir en aide pour des docs administratifs, des échanges de recettes, leur rendre de menus services. Lorsqu’il y a des fêtes chez eux, ils pensent à nous : ils nous apportent un repas ou nous convient chez eux. Il m’arrive ainsi de parler de leurs coutumes et même d’échanger sur nos religions. Dans l’associatif, ce sont des partages et des échanges culinaires, des accompagnements au français… L’écoute est réciproque et bienveillante. Il n’y a pas de jugement mais un échange constructif, fait de découvertes mutuelles et tout ceci sans aucune arrière-pensée. »

« Quand nous naissons, nous sommes l’innocence et la pureté. Nous n’avons aucun a priori ni sur la couleur de peau, ni sur la culture, ni sur la religion.

L’une de mes meilleures amies est musulmane. Nous nous sommes rencontrées lorsque nous avions 15 ans. Nous venions toutes les deux d’emménager dans le même quartier avec nos parents. Nous nous sommes liées d’amitié depuis le début et nous ne nous sommes jamais quittées depuis.
Cela fait 22 ans que ça dure. Elle est comme une sœur pour moi. Nous sommes là l’une pour l’autre dans les bons comme dans les mauvais moments. Elle est maman de 3 enfants que j’ai vu grandir et qui sont comme mes propres neveux et nièces. Comme on dit, nous avons 2 familles. Il y a les liens du sang et les liens du cœur.
Nous avons traversé des épreuves ensemble main dans la main.
Elle a toujours été une femme respectueuse, avec un grand cœur aimant les gens pour ce qu’ils sont, peu importe leurs religions ou origines. Une femme tolérante avec des valeurs.
J’ai été baptisée à la Veillée Pascale 2019. Elle est venue pour moi à l’Eglise car elle savait l’importance que ça avait à mes yeux. Et moi je ferai de même pour elle si elle me demandait de l’accompagner à la Mosquée.
J’ai vécu le sacrement de Confirmation en septembre dernier à la Peinière ; événement qui a été fort en émotion.
J’avais envie par la suite, de faire une action pour accomplir un acte de bienfaisance, en faisant quelque chose pour aider les gens dans le besoin.
Mon amie a commencé à effectuer des collectes de dons alimentaires en début d’année 2020 lors du premier confinement. Ayant envie de faire quelque chose de mon côté, elle m’a permis de rejoindre l’association pour aider les gens démunis. Et ça fait un bien fou de se sentir utile auprès de personnes qui en ont besoin car cela pourrait être nous demain.
Comme on dit, l’union fait la force. Que cette belle amitié dure toujours. ! »

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