« Vieillir, ce n’est pas automatiquement être vieux ! C’est continuer de dire ‘oui’ à la vie..

Communauté Chrétienne n° 218 – Mars 2021

 

Des membres du M.C.R. (Mouvement Chrétien des Retraités) et autres personnes âgées, en manque de réunions en cette période, ont partagé leur vécu au regard de cette réflexion apportée un jour par Albert Bodiguel.

 

« Vieillir, C’est continuer à Vivre

 Mon épouse et moi, maîtrisons encore la voiture et l’informatique, ce qui nous permet, à peu près, de nous adapter aux nouvelles contraintes de la vie, malgré l’éloignement des enfants. Ces possibilités nous ont permis de mieux supporter les limitations apportées par le confinement que nous avons suivi avec beaucoup de rigueur (se faire livrer, transports, rencontres..).

Nous avons participé aux messes dominicales quand cela était possible sinon nous les avons suivies à la télévision. Le peu de temps autorisé pour communiquer aux sorties des messes, nous pèse, le téléphone y pallie.

Etant en couple encore à notre âge et sans grosses invalidités, nous nous sentons privilégiés.»

Annick et Gérard.

≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈

« C’est ressentir son corps qui ne veut plus suivre ce que je lui demandais jadis. C’est apprendre et participer aux obsèques de nos grands-parents, de nos oncles… Notre vie qui s’effiloche  avec chaque parent qui s’en va.

C’est l’amour de ma vie avec laquelle je me suis mariée, la famille que nous avons créée ensemble pour enfin créer une nouvelle vie à deux.  C’est quitter une vie de relations dans le travail. C’est voir ses enfants, enfin diplômés, se lancer dans leur vie. C’est se retrouver sur la touche, disponible et avec un grand besoin de m’occuper, de créer, de participer à quelque chose.

Alors je me suis lancé, avec d’autres j’ai créé une association de quartier à Beauregard- J’ai apporté à St Luc toute l’aide que j’ai pu : Accueil- baptême- location des salles- kermesse et maintenant le M.C.R.- Tout cela s’est fait dans une ambiance amicale et avec des personnes de très grande qualité. J’ai trouvé très intéressant le fait de pouvoir parler avec des amis de ma foi, de mes espérances, c’est tellement rare et j’en suis si heureux. En cette période de pandémie, j’ai ressenti le besoin de me tourner davantage vers mon Dieu ; je me suis également abonné à la revue « PRIER » qui m’apporte beaucoup. »

Bernard

« Oui vieillir c’est apprendre à vivre autrement. »

Le premier deuil difficile a été celui de mon mari, il y a 18 ans ; il faut vivre avec. On le lui doit, car la personne aimée, si elle avait eu le choix, aurait fait celui de vivre ; ce ne sera jamais comme avant, mais j’ai remercié le Seigneur qu’au moment de ce départ, nos enfants étaient élevés ; je songe à ceux encore jeunes pères ou mères qui se retrouvent, en plus de leur chagrin, à devoir élever seul(e)s leur(s) enfant(s) et à consoler ces derniers,  à tous ceux qui partent trop tôt, à ceux qui perdent un enfant – le deuil le plus cruel je crois –

Vivre autrement, car avec l’âge, arrivent les problèmes de santé et les difficultés inhérentes : pertes de force, difficultés à se déplacer… Accepter de se faire aider ! J’ai dû arrêter bien des activités, et puis la pandémie n’a plus permis des réunions en présentiel. Heureusement, la foi, la prière m’aident, car cette période est anxiogène, ce virus est dangereux et il n’est pas facile de se faire vacciner. »

Marie-Thérèse

≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈

« Vieillir, c’est une plus grande conscience de la finitude physique en vivant les pertes que cela implique. C’est être moins attaché au regard de l’autre et pourtant triste des regards hautains de la société et des  proches. C’est être plus disponible pour écouter et comprendre, les soucis les désirs les regrets de l’ami(e).  C’est avoir aussi le temps de s’épanouir grâce à la musique et tous autres éléments de la culture.  C’est faire la paix avec son passé, ses erreurs, ses échecs, sans le nier ; passer sur l’autre rive, celle d’une autre vie, construite avec la précédente mais toute différente,  une 2ème ou 3eme  vie, dès cette vie terrestre, où plus libre on élimine ce dont on ne veut plus et où on garde ce qui est important. »

Annette

≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈

« J’ai eu 80 ans pendant le premier confinement ! Eh bien oui, là « j’ai pris un coup de vieux ! » Jusque-là ma vie, en famille, ma vie sociale avait été si dense que je ne m’étais pas rendu compte que le temps passait. Je vais donc dire du bien du confinement, cela a été comme un « moment de retraite », de réflexion sur ma vie, sur le monde … Un moment de bilan et d’acceptation de ma « finitude » à venir. Cela m’a rendue sereine ! Peut-on grandir encore au lieu de se détériorer ? J’ai décidé d’essayer ! J’ai énuméré ce qui m’a toujours semblé important : Etre joyeux, altruiste, enthousiaste, solidaire, fraternel et j’en ai fait un « programme de vie de senior»

Etre ouverte à la détresse du monde, du quartier … Revendiquer ensemble nos droits et non pas quémander … Avoir l’audace de l’indignation devant les injustices, réagir localement avec nos associations et syndicat …. Me mettre en paix avec mon passé … Refuser les regrets, les remords, les rancunes qui m’embarrassent … Chercher des sources de joie dans les contacts, dans la nature, dans la lecture, la méditation … Prendre soin de moi physiquement (gym et sophrologie à la maison de quartier) … Cultiver le petit jardin du square, y intéresser les enfants du quartier … Prier mon Dieu d’amour … lui confier ma vie, la vie de tous ceux que j’aime et celle de ceux que « j’aime moins ! … Regarder la mort en face … Méditer sur notre finitude, notre avenir, pour vieillir sereins et heureux avec mon mari, ma famille … Etre solidaire avec ceux qui souffrent ou qui sont seuls.… Faire silence et savourer la vie qui se donne en cette dure année marquée par la pandémie ! … Apprécier ce qu’avec nos enfants, nos petits-enfants, la vie nous réserve comme cadeau d’amour… Sortir tous les jours, des miracles nous attendent partout. … »

Maryvonne

« Vivre c’est bien apprendre à vivre autrement

A quel moment commence-t-on à le ressentir ? Pour moi, l’arrivée à la retraite ne l’a pas signifié ; je n’avais que 55 ans. C’est plus tard que je me suis sentie vieille. Lorsqu’au fil des ans les activités physiques deviennent plus pénibles. Peu à peu, on en abandonne un certain nombre. Les enfants, par contre, quittent le  foyer mais arrivent les petits enfants. Ce sont des joies, bien sûr ! Mais nos parents nous quittent : là, ce sont des peines. Mais, hélas! la santé se dégrade et lorsque votre conjoint, après 62 ans de vie commune, est atteint d’Alzheimer et doit entrer en EHPAD, là c’est une grande épreuve.

Heureusement, je me suis engagée dans plusieurs activités : atelier convivialité du Secours Catholique, bénévolat à la Maison Diocésaine et près des petits-enfants, bien sûr. Je n’oublie pas toutes les années au Mouvement Chrétien des Retraités (M.C.R.). Chaque année, le thème proposé enrichissait ma foi, par les discussions qu’il engendrait. La messe, chaque semaine, était là comme un point d’ancrage.

La pandémie ? Elle ne m’a pas gênée. Mes enfants ont été très présents (les courses…) Quant avec mes amies, alors là, le téléphone a bien fonctionné. La messe, je l’ai beaucoup appréciée à la T.V., ne manquait que la communion.
Par contre, avoir été contaminée à la Covid 19 à l’Ehpad de mon mari, cela m’a fait passer de bien mauvaises journées.
Enfin que peut-on faire en cette pénible année ? Eh bien ! se rattacher à sa foi, garder l’espérance, reprendre courage, penser aux autres »

Denise

≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈

« Vieillir, cette phase inévitable de la vie nous confronte tous au deuil un jour ou l’autre. Depuis le décès de ma femme que j’aime, Geneviève, rien n’est plus pareil. Pourtant, je me plais à imaginer qu’elle est là près de moi. D’ailleurs, je lui parle chaque jour. La tristesse qui m’envahit me montre ma petitesse et m’oblige à me tourner vers Dieu pour lui demander son aide. Seul, ce serait impossible.

Le confinement, période sombre de ma vie, m’a permis de réaliser à quel point la famille, mes amis sont importants. Pouvoir à nouveau rencontrer les gens à l’église, prendre un café entre amis, regarder simplement un match de foot avec Laurent font partie des délices de ma vie maintenant.

Pour moi, vieillir m’a fait grandir dans ma spiritualité. Aujourd’hui je suis fier de dire que Dieu m’a aidé, j’en suis certain »

André

≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈

« Ma situation, à mes 91 ans, se caractérise par une certaine fatigue. Finis le désir de voyager, de voir le monde ! Les activités de loisirs se réduisent à quelques promenades dans la nature, de préférence à vélo, et le reste de la journée à la maison : les usuelles activités domestiques, la lecture, les visites presque quotidiennes de ma fille Nathalie qui habite Pacé. J’apprécie la vie à la maison, tranquillement, souvent dans un fauteuil, en pensant à ma jeunesse, à ma vie professionnelle que j’aimais bien, à mes étudiants, à mon épouse. Je regrette de ne plus voir, en raison de la pandémie, un certain nombre de personnes que j’estimais bien, comme celles de la chorale de l’église et du cercle des retraités. J’espère que cette vie simple va durer encore un certain temps ! »

Josef

logo St Luc1

Coordonnées

 

"A noter dans votre agenda"

Temps de convivialité et partage
Le mardi :

  • à 10 h 15, partage sur l’évangile du dimanche suivant
  • de 15 h 30 à 16 h 30, moment convivial autour du chapelet.

Le jeudi :

  • de 14 h à 17 h, atelier convivialité du Secours Catholique, dans la salle 8 sous l'église.

le Vendredi :

  • de 9h30 à 11 h : Café paroissial au cœur du marché, dans les salles sous l’église. Accueil, partage, informations. Ouvert à tous.

Les autres paroisses

> Toutes les paroisses