Laudato si !’ et nous…

Communauté Chrétienne n° 223 – septembre 2021

Depuis octobre dernier, des chrétiens de St Luc ne lisent pas-à-pas cette encyclique du Pape François parue en 2015. Voici quelques-unes de leurs paroles liées aux chapitres 4 et 5 :

 

« Malgré les dommages subis par notre environnement, je suis toujours émerveillée devant la beauté de notre planète. J’aime m’arrêter pour admirer ces paysages si divers et si variés, contempler un coucher de soleil, marcher au bord de l’eau ou en forêt, écouter le chant des oiseaux, admirer les fleurs. Toute cette nature me ressource, m’apaise, me donne tant de bonheur, de joie et de paix. Le printemps arrive et la vie renaît à la lumière ! »

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Le Pape François nous entraîne à sa suite jusque dans les détails de notre vie quotidienne, aux § 147 à 155 :

« Le cadre qui nous entoure influe sur notre manière de voir la vie, de sentir et d’agir » dit-il. Comment cela peut-il s’appliquer à notre vie sur Villejean-Beauregard ?

VILLEJEAN

« Notre quartier : 18 000 habitants. 13% sont de nationalités étrangères. Une grande diversité de cultures. Des tours de quinze étages, beaucoup d’immeubles plus petits et des maisons individuelles à la périphérie. La moitié sont des logements sociaux. Une population étudiante importante. Des espaces verts, des grands arbres, des espaces jeux, des terrains et salles de sports, 4 écoles publiques, une école chrétienne, une maison de quartier, un centre social, un commissariat, la paroisse Saint Luc, la maison de la santé, un Ehpad, une chaufferie, des commerces… donc des équipements nombreux répondant aux principaux besoins. En 1965, rien de cela n’existait. Rien de cela n’est venu tout seul. Choix politiques de la ville ? : certainement. Choix démocratiques ? : les habitants ont été parfois amenés à choisir mais ils ont dû aussi souvent revendiquer un meilleur cadre de vie ! et parfois se mobiliser pour gagner (chauffage, sécurité, ordures ménagères) ou s’opposer à la « bétonisation ». La vie sociale positive des habitants répand une lumière sur un environnement apparemment défavorable »

« La sensation d’asphyxie produite par l’entassement dans les résidences est contrebalancée si des relations humaines d’un voisinage convivial sont développées» : La précarité, la pauvreté, la solitude, le chômage, l’insécurité, le manque de confort ou d’hygiène, les déchets jetés… sont autant de réalités qui marquent notre quartier et qui, pour une part, contribuent à le déshumaniser. « Ce qui nous met au défi d’essayer de construire une identité intégrée et heureuse ». Il conviendrait sans doute de trouver le point d’équilibre entre l’accueil des populations et le respect du cadre de vie des habitants. On peut se réjouir cependant de voir que de nombreuses associations sur le terrain travaillent pour répondre à ces problèmes : associations de résidents, de santé, de consommateurs, de culture, la paroisse Saint Luc… etc. Beaucoup de bénévoles dans ces associations donnent de leur temps : la solidarité est présente. Des initiatives plus discrètes existent aussi : club d’enfants, petits jardins partagés, entraide pour les courses, repas bio parfois à la cantine, partages de thé avec des femmes musulmanes… Le marché coloré du vendredi matin est un moment fort dans la semaine, les villejeannais se croisent dans le respect des cultures mais on peut remarquer que, très souvent, elles ne fusionnent pas !

« Certains milieux difficiles facilitent des comportements inhumains et la manipulation des personnes par des organisations criminelles. Villejean fait aussi parler de lui concernant le trafic de drogue. Des bagarres violentes ont lieu entre jeunes et les descentes de police sur la dalle Kennedy sont fréquentes. Un danger existe. La jeunesse désœuvrée est comme un cri qu’il nous appartient d’entendre pour aller vers « notre écologie intégrale » !

« La recherche de la beauté de la conception ne suffit pas… beauté intérieure ! : Peu de réalisations architecturales sur Villejean. Cependant notre église St Luc mérite le détour. Une œuvre d’art : le Christ en croix dans le chœur et les vitraux resplendissants de couleur.  C’est beau et cela permet de vrais moments de méditation, de prières… de beauté.

« Vivre la ville toute entière… et non s’enfermer dans un quartier » : Nous avons la chance d’avoir les bus, le métro, des cheminements piétons ou vélos… l’accès aux cinés, au théâtre !

La lecture commune de ces textes du Pape nous ouvre les yeux, les oreilles… et nous donne des démangeaisons pour agir ! A nous de construire un « nous » aux multiples couleurs ! »

 

BEAUREGARD

« Beauregard n’a pas la même ancienneté, la même histoire, n’est pas encore terminé…, où les liens se créent petit à petit…

Je ne connais sûrement pas toutes les initiatives qui germent et permettent un « mieux vivre ensemble ». Mais je voudrais rapporter quelques petits exemples qui permettent de se « sentir inclus dans un réseau de communion et d’appartenance » (§ 148) :

– la vie de la Maison de Quartier, les rencontres qui s’y vivent, les activités pratiquées par des habitants du quartier, que l’on croise au marché, à la Supérette…

– l’engagement des parents dans les écoles

– le charisme de certaines personnes qui mettent en lien d’autres personnes, créent des « ponts », font se rencontrer des voisins, jusque-là anonymes… Du coup, les promenades dans le parc sont souvent l’occasion de rencontres ; on échange quelques mots… Ce n’est plus l’anonymat…

– l’AMAP, les bacs collecteurs de compost, les jardins familiaux, ou partagés…

– l’accueil des Migrants dans le local paroissial de la Rue de Kergariou, qui a permis des rencontres

– le groupe de « chrétiens Beauregard » qui se retrouve pour partager, discuter, s’ouvrir à d’autres cultures, d’autres religions…

– etc… etc…

Tout n’est pas parfait dans notre quartier. Certes, il y a de la violence, de l’incompréhension, de la méfiance, des incivilités… Et ces constructions qui continuent ? Des jeunes familles s’installent, mais beaucoup partent au bout de quelques années… Pour s’installer plus loin de la ville ? Où le logement est moins cher ?

Le Pape François évoque la difficulté à accéder à son propre logement, condition pour respecter la dignité des personnes et le développement des familles (§152). Mais cela n’entraîne-t-il pas d’autres difficultés ? (difficultés pour les transports, peu de services publics…). Certains habitants des zones rurales souffrent d’un état d’abandon et d’oubli (§154)

Il nous invite en tant que citoyens, à nous engager avec ceux qui conçoivent les édifices, les quartiers, les espaces publics… pour compléter l’analyse de la planification urbaine (§150)…

Les pistes d’engagements sont nombreuses… Chacun est appelé à faire sa part, selon ses compétences et ses centres d’intérêt. »

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La justice entre générations (§159 à 162) « Il nous faudrait adopter chacun·e une « écologie intégrale » de façon à alléger le fardeau des impacts négatifs des actions de notre existence sur les générations futures. Qui s’en sent capable ?

Capable d’abandonner tout notre confort, aisance, pour vivre en accord complet avec la nature ? Vue sous cet angle, l’écologie « intégrale » me semble hors de portée de la plupart des personnes (et de moi, à ce jour).

En revanche, si on entend par « écologie intégrale » l’idée selon laquelle avant chaque décision, choix à faire, dans un cadre familial, professionnel ou personnel, relatif à une activité ou un achat, on se pose la question : à quoi cela va-t-il servir ? Que va-t-on en retirer ? Qui cela va impacter ? Quelles seront les conséquences pour moi ? Les autres ? Maintenant ? Demain ? Plus tard ?… et ce jusqu’à s’assurer que ce choix, ce moment, cette décision, a du sens dans notre vie, alors peut-être s’approche-t-on de la recherche vraie de notre rôle sur terre, de la mission qui nous est confiée, à chacun·e ?

Cette question existentielle de notre mission lors de notre passage sur terre prend de plus en plus d’importance dans mes réflexions personnelles et impacte aussi, quand je m’efforce de réfléchir consciemment à tout cela, des choix quotidiens ou de long terme…. »

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« Je me questionne pas mal, sur notre esprit facilement perturbé dans un contexte social et économique poussant à une consommation devenant parfois compulsive, sur le narcissisme de certain(e)s dans les réseaux sociaux, sur les risques d’addiction aux écrans lorsqu’ils captivent exagérément notre attention au détriment de notre capacité de contemplation du monde, du développement de la présence à soi et aux autres.

Prendre conscience de l’urgence climatique et des dégâts causés, s’engager dans des actions directement en lien avec l’environnement est certainement une bonne chose. Comme autre mode d’action, il me semble important de travailler aussi à la source de notre esprit. On parle beaucoup aujourd’hui de la méditation dite de pleine conscience. Cette pratique est utilisée par certains soignants pour la prévention des rechutes dépressives et la réduction du stress, dans des écoles pour aider les élèves à se calmer, dans des entreprises pour améliorer les performances (attention donc, surtout au travers de ces deux derniers exemples, aux risques de dérives purement utilitaires). La méditation aide à développer la présence à soi-même et à notre entourage. Dans la concentration sur la posture et la respiration, on peut apprendre à ne pas suivre ses désirs immédiats. On réalise que se contenter de peu est possible, que le véritable bonheur ne réside pas dans la possession des choses mais dans l’ouverture du cœur. C’est, je le crois sincèrement, une aide précieuse pour restreindre nos tendances consuméristes et donc à ce qui est une cause des dégradations subies par la nature. Je ne sais pas trop comment mais je pense qu’il y aurait une action à mener autour de ça. »

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"A noter dans votre agenda"

Temps de convivialité et partage
Le mardi :

  • à 10 h 15, partage sur l’évangile du dimanche suivant
  • de 15 h 30 à 16 h 30, moment convivial autour du chapelet.

Le jeudi :

  • de 14 h à 17 h, atelier convivialité du Secours Catholique, dans la salle 8 sous l'église.

le Vendredi :

  • de 9h30 à 11 h : Café paroissial au cœur du marché, dans les salles sous l’église. Accueil, partage, informations. Ouvert à tous.

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