Semaine 4 : Une démarche pleinement porteuse de sens

En parlant de « conversion écologique » comme nous l’avons fait, dans l’article précédent, nous pressentions déjà la profondeur du cheminement auquel elle nous appelle. Cette semaine, nous soulignons ce point explicitement : faire le choix de vivre en artisans de la conversion écologique est une démarche pleinement porteuse de sens.

En effet, les enjeux écologiques nous posent les questions essentielles. Quel est mon rapport à la Création ? Est-ce que je me comporte en dominateur absolu ? Est-ce que je suis un prédateur insatiable ? Est-ce que je me préoccupe des autres – les habitants des continents lointains et les générations futures – dans les choix que je pose au quotidien ? En définitive, c’est bien sur le double commandement d’amour, amour de Dieu et du prochain, que nous sommes interrogés ; c’est bien de la disposition du cœur dont il s’agit.

Ainsi, on prend conscience que la conversion écologique rejoint la conversion spirituelle. Au regard de notre foi, la démarche que l’on entreprend fait pleinement sens ; elle n’en est pas un aspect marginal ; bien au contraire, elle est au cœur de notre vie chrétienne.

« Les chrétiens, notamment, savent que leurs devoirs à l’intérieur de la création et leurs devoirs à l’égard de la nature et du Créateur font partie intégrante de leur foi » (Laudato Si’ 64, citation de Jean-Paul II, Message pour la Journée Mondiale de la Paix 1990)

Les moniales dominicaines de Taulignan cueillent du lavandin

D’autre part, le choix d’un « style de vie » respectueux de la Création, empreint de sobriété, visant un rapport plus en harmonie avec toutes les créatures et avec nous-mêmes, est un authentique chemin de spiritualité. Rien d’étonnant donc à ce que cette façon d’être et de vivre soit « naturellement » adoptée par les communautés monastiques !

 « La spiritualité chrétienne propose une autre manière de comprendre la qualité de vie, et encourage un style de vie prophétique et contemplatif, capable d’aider à apprécier profondément les choses sans être obsédé par la consommation. » (Laudato Si’ 222).

Bien mieux que nous ne pourrions le faire, Michel Maxime Egger, sociologue orthodoxe, développe cette notion d’éco-spiritualité, et présente la conversion écologique comme un réel chemin de transformation intérieure. Aussi, cette semaine, nous vous invitons à visionner l’intervention très éclairante qu’il a faite lors de la journée de lancement du label Eglise verte en septembre dernier.

La semaine prochaine, nous donnerons quelques repères pour une mise en œuvre concrète de la conversion écologique.

Retrouvez ici l’article de la 3ème semaine : Placer notre objectif à sa juste hauteur.