1er Temps de la Saison de la création 2020

A l’occasion du temps de la Création, Chrétiens Unis pour la Terre vous propose de découvrir ou de relire chaque semaine un extrait du rêve écologique, culturel et social exprimé par le pape François dans son exhortation apostolique Querida Amazonia.

Afin de partager ce souffle prophétique par-delà l’Atlantique, sont proposés en regard des extraits une libre sélection de poèmes nés en Bretagne. Le synode pour l’Amazonie invitait à réfléchir à ce que serait, au sein des Églises, un ministère pour le soin de la maison commune. C’est aussi un appel qui nous est lancé…

Inès de Chantérac

La protection des personnes et celle des écosystèmes sont inséparables. Cela signifie en particulier que là où « la forêt n’est pas une ressource à exploiter, elle est un être, ou plusieurs êtres avec qui entrer en relation ». La sagesse des peuples autochtones d’Amazonie encourage « la protection et le respect de la création, avec la conscience claire de ses limites, interdisant d’en abuser. Abuser de la nature c’est abuser des ancêtres, des frères et sœurs, de la création et du Créateur, en hypothéquant l’avenir ». … parce que – disent-ils – « Nous sommes eau, air, terre et vie du milieu ambiant créé par Dieu. Par conséquent, nous demandons que cessent les mauvais traitements et les destructions de la Mère terre. La terre a du sang et elle saigne, les multinationales ont coupé les veines à notre Mère terre ».

Querida Amazonia, Pape François

Spectacle général de l’univers

Il est un Dieu ; les herbes de la vallée et les cèdres de la montagne le bénissent, l’insecte bourdonne ses louanges, l’éléphant le salue au lever du jour, l’oiseau le chante dans le feuillage, la foudre fait éclater sa puissance, et l’Océan déclare son immensité. L’homme seul a dit : il n’y a point de Dieu.

Il n’a donc jamais, celui-là, dans ses infortunes, levé les yeux vers le ciel, ou, dans son bonheur, abaissé ses regards vers la terre ? La nature est-elle si loin de lui, qu’il ne l’ait pu contempler, ou la croit-il le simple résultat du hasard ? […]

Ceux qui ont admis la beauté de la nature auraient dû faire remarquer une chose qui agrandit prodigieusement la sphère des merveilles : c’est que le mouvement et le repos, les ténèbres et la lumière, les saisons, la marche des astres, qui varient les décorations du monde, ne sont pourtant successifs qu’en apparence, et sont permanents en réalité. La scène qui s’efface pour nous, se colore pour un autre peuple ; ce n’est pas le spectacle, c’est le spectateur qui change. Ainsi Dieu a su réunir dans son ouvrage la durée absolue et la durée progressive : la première est placée dans le temps, la seconde dans l’étendue : par celle-là, les grâces de l’univers sont unes, infinies, toujours les mêmes ; par celle-ci, elles sont multiples, finies et renouvelées : sans l’une, il n’y eût point eu de grandeur dans la création ; sans l’autre, il y eût eu monotonie. »

Châteaubriand, Génie du Christianisme, livre V, Paris, Migneret, 1802