4eme Temps de la Saison de la création 2020

A l’occasion du temps de la Création, Chrétiens Unis pour la Terre vous propose de découvrir ou de relire chaque semaine un extrait du rêve écologique, culturel et social exprimé par le pape François dans son exhortation apostolique Querida Amazonia.

Afin de partager ce souffle prophétique par-delà l’Atlantique, sont proposés en regard des extraits une libre sélection de poèmes nés en Bretagne. Le synode pour l’Amazonie invitait à réfléchir à ce que serait, au sein des Églises, un ministère pour le soin de la maison commune. C’est aussi un appel qui nous est lancé…

Inès de Chanterac

49. Il ne suffit pas de prêter attention à la conservation des espèces les plus visibles en voie d’extinction. Il est crucial de prendre en compte le fait que « pour le bon fonctionnement des écosystèmes, les champignons, les algues, les vers, les insectes, les reptiles et l’innombrable variété de micro-organismes sont aussi nécessaires. Certaines espèces peu nombreuses, qui sont d’habitude imperceptibles, jouent un rôle fondamental pour établir l’équilibre d’un lieu ».

Querida Amazonia, Pape François

L’inconnu me dévore

« Vous vivez dans une époque étrangement mesquine. On a remisé les questions fondamentales dans le placard. On a fait de la Lune un objet fabuleux. Mais c’est toute la création qui est fabuleuse, et très probablement amoureuse. Tout aime. Tout est habité par l’amour. Le cep se trouve enlacé par le tronc avide de la vigne. Voyez les bêtes comme elles se cherchent, s’embrassent dans l’herbe et dans les eaux. L’imperfection de la nature c’est la douceur du péché. Dieu ne s’est pas retiré tout à fait de ce qui vit, de ce qui naît, de ce qui remue à la surface de la terre. Il a laissé en chacun et en tout les traces de sa présence. Et tout est nostalgie de lui. Et vous aussi vous porterez sa nostalgie même si vous ne la reconnaissez pas. Ces traces, traduisez-les.
Par les nuits tombées, aimez à regarder les étoiles. Ce firmament éclaté de fulgurances appelle le Père qui s’est retiré dans les régions obscures. Les constellations dansent comme des houris la ronde de l’absence. Aimez à entendre le vent gémir d’être privé du souffle souverain. Et regardez la Mer prier le Grand Amant de revenir au plus tôt marcher sur les eaux. »

Xavier Grall, L’inconnu me dévore, Calligrammes, Quimper,1982