7eme Temps de la Saison de la création 2020

A l’occasion du temps de la Création, Chrétiens Unis pour la Terre vous propose de découvrir ou de relire chaque semaine un extrait du rêve écologique, culturel et social exprimé par le pape François dans son exhortation apostolique Querida Amazonia.

Afin de partager ce souffle prophétique par-delà l’Atlantique, sont proposés en regard des extraits une libre sélection de poèmes nés en Bretagne. Le synode pour l’Amazonie invitait à réfléchir à ce que serait, au sein des Églises, un ministère pour le soin de la maison commune. C’est aussi un appel qui nous est lancé…

paysage rural – Alice Trouslard

58… Malheureusement, beaucoup d’habitants de l’Amazonie ont adopté des habitudes propres aux grandes villes où le consumérisme et la culture du déchet sont très enracinés. Il n’y aura pas d’écologie saine et durable, capable de transformer les choses, si les personnes ne changent pas, si on ne les encourage pas à choisir un autre style de vie, moins avide, plus serein, plus respectueux, moins anxieux, plus fraternel.

Querida Amazonia, Pape François

Bennozh dit ! - Bénis sois-tu !

Bennozh dit Doue Krouer !
Da vout tonket din bout ur c’houer.
O Mestr an Natur
Ac’h eus roet din an Eurvad
Da labourat a-gevret ganit.
Te’ro an Douar, ar glav hag ar wrez.
Me’demz, a had, a c’hwenn, a eost.
Ha bez’z eus war ar Bed
Haeloc’h micher ?
Dispriz kêriz a ra din fent
Pa gemeront ar c’houer evit ur paour lor
Hag eñ perc’henn da vil vravig aour,
Hag e arc’hant o lintrañ
D’ar beureoù leizh
War veg pep geotenn eus e bradoù glas.
Morioù toc’had o wagenniñ’n e dachennoù
Lennadoù emrodez ma kantre e chatal,
Ha hentoù ametist etre e barkoù.
Dezhañ frondoù yac’h ha kanoù glan
Al laboused hag ar bleuñv.
Dezhañ froñj ar gwenan,
Sarac’h an deil.
Dezhañ yud ha boud an avel,
Ha bolz divent an oabl stergannet.
O ya ! Bennozh dit Aotrou
Da vout tonket din bout ur c’houer.

Bénis sois-tu, Dieu créateur !
De m’avoir destinée à être une paysanne.
Ô, maître de la nature
Qui m’a donné le bonheur
De travailler en ta compagnie.
Toi, tu donnes la terre, la pluie et la chaleur.
Moi, je mets de l’engrais, je sème, je sarcle, je
moissonne.
Est-ce qu’il y a au monde
Un métier plus noble ?
Le mépris des citadins m’amuse
Quand ils prennent le paysan pour un pauvre mollasson.
Alors qu’il possède mille bijoux d’or
Et qu’il fait briller son argent
Par les matins humides
Sur la pointe de chaque herbe de ses prés verts.
Les épis des mers qui ondulent dans ses champs
Des lacs d’émeraude quand vagabonde son troupeau
Et des chemins d’améthystes entre ses champs.
A lui les parfums sains et les chants purs
Des oiseaux et de la fleur~
A lui le bourdonnement de l’abeille
Le bruissement du feuillage.
A lui le sifflement et le bruit sourd du vent,
Et la voûte démesurée du ciel scintillant.
Oh oui ! Bénis sois-tu, Seigneur
De m’avoir destinée à être une paysanne.

Anjela Duval, 24 a Veurzh 1970, Traoñ an Dour, Al liamm, Brest, 1982