Homélie du Père Lepage pour les obsèques du Père Lassalle

Homélie pour le Père Francis LASSALLE – Mercredi 17 février 2021 Romains 8/14-23 et Jean 17/… (extrait)

« Viens, Esprit de sainteté, Viens, Esprit de lumière, Viens, Esprit de Vie, Viens nous embraser !»

Cette acclamation, ce cri d’appel à l’Esprit-Saint, faisait corps avec le Père Francis qui le chantait toujours pour ouvrir ses homélies. Combien parmi vous l’ont entendu affirmer ses convictions personnelles, sa confiance en l’Esprit-Saint pour enseigner, faire connaître la Parole de Dieu ?

Il a été de ceux-là, qui selon les mots de St Paul, dans la 1ère lecture, « s’est laissé conduire par l’Esprit-Saint ». Cet Esprit, il est vrai, nous le recevons tous à notre baptême. C’est grâce à l’Esprit que nous pouvons alors progresser dans la vie chrétienne, et Francis, dès son enfance, sa jeunesse, son choix de devenir prêtre, a déjà pris conscience que c’était « par l’Esprit qu’il était enfant , fils de Dieu, qu’il était appelé avec Jésus-Christ à crier vers le Père ;’’ Abba Père’’ » C’est en effet l’Esprit qui anime, guide notre prière.

Mais Francis dans son parcours a fait l’expérience -c’était dans les années 70-80- d’une révélation, qui fut pour lui, disait-il, une conversion. C’était lors de son 1er séjour à Paray-le- Monial. L’Esprit-Saint s’est manifesté à lui, en lui, et l’a transformé, non que sa vie fut à l’abri définitivement de tout mal, de toute tentation. Comme le disait encore St Paul « … même si l’Esprit fait de nous des enfants de Dieu,… même si nous devenons par lui héritiers de Dieu avec le Christ,… nous appartenons à ce monde, à la création soumise au pouvoir du néant. Nous ne sommes pas mis à l’écart des souffrances du temps présent, de l’esclavage du péché’’.

Pourtant Francis, à partir de là, a fait grandir son attention aux autres, il s’est fait plus proche de ceux qu’il rencontrait. Son ministère sacerdotal a revêtu une autre forme, cherchant toujours à aider, à prendre soin de ceux qui étaient désemparés et souffraient près de lui… et à créer de nouvelles manières d’annoncer l’Evangile. C’est ainsi que dans le pays de Fougères, il a créé avec des laïcs ce chemin de croix de Monthaut, dont beaucoup connaissent le succès. Il s’est investit en plus de ses services, de ses responsabilités paroissiales pour des communautés nouvelles comme les Béatitudes à St Broladre et à Iffendic. Jusqu’au bout, il est resté fidèle à proclamer la Bonne Nouvelle et à la porter dans la prière. Vous le savez, vous membres de la paroisse St Judicaël, à Treffendel d’abord, puis à Plélan – et cela depuis plus de 22 ans- vous savez quelle place il accordait à la prière, aussi bien l’action de grâce que la supplication qu’il faisait passer souvent par l’intercession de la Vierge Marie. Cette prière s’appuyait sur celle de Jésus, – et un bon exemple nous était donné dans l’Evangile entendu qui était un extrait de la grande prière de Jésus avant de quitter ses apôtres, le chapitre 17 en St Jean. Jésus ne se concentre pas sur lui- même, mais il prie son Père, il prie « …pour ceux qui lui ont été donnés, … pour qu’ils contemplent sa gloire, … pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux …et que moi aussi je sois en eux ».

C’est le chemin qu’a voulu suivre, Francis. Aussi sachons rendre grâce pour tout ce qu’il nous a apporté, à nous et à tous ceux qu’il a connus. Certains sont partis, d’autres continuent leur route terrestre. Gardons l’espérance, même si dans « nos gémissements …nous avons (seulement) commencé à recevoir l’Esprit-Saint » , comme le dit St Paul dans sa conclusion, mais ajoute-t-il « nous attendons notre adoption et la rédemption de notre corps », du moins osons croire que le Père Francis qui est passé par la mort terrestre ait part dès maintenant et totalement à cette vie nouvelle près de Dieu, à la vie de Jésus-Christ, ressuscité .

Amen !