Récollection paroissiale février 2016

 Nôtre Père

Récollection paroissiale février 2016

Mt 6, 9-15 : « Quand vous priez, dites « Notre Père »…

La prière du « Notre Père », nous révèle que Dieu est la source de la fraternité et de la miséricorde. Jésus nous révèle Dieu comme son Père et notre Père. Il nous apprend à dire en vérité : « Notre Père ». 

Il nous révèle que nous sommes, pas seulement des frères, mais des fils. Avec Dieu-Père, nous entendons toujours cette parole : tu es mon fils bien-aimé. Le Père nous insère dans la relation avec son fils. Et cela nous a été signifié sacramentellement à notre baptême. Pour dire à Dieu « Père », il faut que quelqu’un nous appelle « mon fils ».

Mais, en appelant Dieu, Père, nous sommes là devant lui avec toutes nos questions : Dieu et la souffrance du monde ; Dieu l’insaisissable, tous nos pourquoi : et s’il y avait un bon Dieu… tous nos doutes, notre difficulté à croire, et même à certains moments notre impossibilité de croire, tous nos cris, comme ceux de Job : tu ne me réponds pas. Quand on prononce le nom de Dieu, on se cogne toujours contre la souffrance. La foi n’est jamais une certitude. Comment Dieu est-il un Père miséricordieux, plein de tendresse et de miséricorde, alors qu’il y a tant de souffrances, d’atrocités, d’injustice autour de nous, dans le monde ?

Il nous faut beaucoup de temps pour appeler Dieu, Père, pour comprendre qu’il est Père, qu’il est un Dieu proche de la souffrance, de nos souffrances… qu’il est un Dieu de la sortie, comme dit le Pape François, Dieu de la sortie vers la misère de l’homme, Dieu qui se laisse toucher par la souffrance du monde.

Pour dire Père, il faut que quelqu’un nous appelle fils. C’est par l’Esprit-Saint que je peux dire Père. Alors je confesse que je ne suis pas mon origine, que Dieu Père est la source de ma vie.

Les Evangiles nous montrent que Jésus vit dans une profonde intimité avec celui qu’il appelle « ¨Père ». Sa façon habituelle de s’adresser à lui, c’est : Abba, Papa. C’est le mot araméen que Jésus emploie, qui est le mot plein de tendresse et de confiance, du petit enfant à son père. C’est dire combien Jésus est chez lui auprès de Dieu son Père. Un jour, voyant Jésus prier, ses disciples s’approchent de lui, et ils lui demandent : mais apprends-nous à prier comme toi le Père…

C’est important de nous dire : voilà une prière qu’on connaît par cœur, qu’on a appris depuis notre tendre enfance, et qui est peut-être polluée d’un tas de souvenirs, de routines d’enfance… d’images qu’on a traînées, et dont on ne s’est pas libéré… si bien que cette prière n’est peut-être plus neuve pour nous, c’est à dire capable de nous renouveler.

Alors, essayons de la lire à partir de qui Jésus a dit ces mots, à partir de quelle pratique, de quelle vie… C’est sur la base de sa pratique et de sa vie que Jésus a trouvé ces mots pour aider les disciples après à entrer dans sa propre pratique.

Jésus invente ces mots à son Père en reprenant plein de choses qu’il a appris de son peuple… Prenons le texte…

  • Notre Père qui es aux cieux…

– « Notre »… : Quand je vais en vérité vers le Père, c’est « notre », « nous »… c’est à dire avec qui j’y vais. Je ne peux aller vers le Père si j’ai oublié avec qui, si j’ai oublié les frères, si j’ai oublié de vivre la fraternité. C’est le Père de nous, pas de moi tout seul… « Notre Père » est une prière communautaire, collective, la prière d’un peuple. En disant « notre », je suis relié à tous les hommes, à tous les frères, à tous les anonymes que je croise à longueur de journée.

Jésus interdit à ses disciples d’aller vers le Père s’ils écartent leurs frères (ce qu’ils ont fait bien souvent). Voyez, toujours trois éléments dans la prière : nous, notre peuple (nos frères), notre Père. Sinon, nous allons vers un Dieu imaginaire, nous nous faisons un faux-dieu : si ce n’est pas le Père de nos frères que nous voyons, nous ne pouvons pas parler au Père que nous ne voyons pas.

Le péché contre lequel s’insurge Jésus dans l’évangile, c’est le péché de ceux qui prétendent aller vers Dieu en oubliant la terre. Ils se forgent un faux-dieu… Par exemple un jour les disciples s’imaginent qu’ils peuvent s’approcher de Jésus en écartant les gosses qui sont là autour d’eux… Et vous savez ce que Jésus dit… Voyez comment dans la tête des disciples, c’est que, pour aller de façon vraie vers Jésus, il faut écarter les gosses, écarter la vie, ces choses de la vie. Cela est impossible pour Jésus…

Et moi, quand je me mets en prière, quand je m’ouvre au Père, avec quel « nous » je viens, avec quels frères, avec quelle vie fraternelle réelle je viens ?… est-ce avec leur vie réelle, leurs soucis réels, leurs joies réelles, leurs luttes, leurs découragements réels ?… donc pas avec des frères imaginaires… Est-ce que je viens avec ce frère, cette sœur, découragé… ce frère qui n’en peut plus ? Et aussi ce frère qui marche, qui est en pleine forme ?… Et aussi, est-ce que je vais vers le Père simplement avec des gens comme moi, ou aussi avec mes adversaires, c’est à dire les gens auxquels je m’oppose, ou simplement avec les miens, avec ma petite terre ? ou avec la dimension de la terre, et plus spécialement les plus petits… A l’eucharistie, quand nous disons ensemble le Notre Père, nous le disons en communion avec tous nos frères de la terre, car comme le disait Teilhard de Chardin, la messe est toujours la messe sur le monde.

Donc, Jésus nous interdit d’aller vers notre Père sans notre terre réelle… Jésus fait un lien très fort entre la foi et la vie, la prière et la vie… La prière, bien loin de nous mettre à l’écart de la vie, est un lieu où je vérifie si je suis bien au cœur de la vie, au cœur du peuple que le Père aime… ou bien, en me forgeant un faux-dieu, est-ce que je me suis forgé une fausse terre ?… Si je veux prier en vérité, je ne peux fuir le monde. Et c’est bien cela la prière apostolique, la prière de l’apôtre, du chrétien, qui veut suivre Jésus-Christ de plus près, comme le dit le Père Chevrier.

– « Père » : Se présenter devant le Père comme des fils. C’est donc m’interdire de me prendre pour le père des autres. Nous sommes tous fils, tous frères… « n’appelez personne comme Père, dit Jésus, il n’y en a qu’un… »… Personne ne peut se considérer comme Père sur la terre, à qui les autres devraient la vie… Bien sûr, en parlant comme cela de son Père, Jésus a observé l’attitude des pères de famille, des enfants… Au fond, il dit : vous avez du mal à imaginer que Dieu est Père d’une façon plus merveilleuse que vous ! (« Quel père donnerait-il un scorpion à son fils qui lui demande un œuf ? »…) Eh bien mon Père est encore plus grand que ce Père-là, que vous qui êtes mauvais… mon Père est plus présent à chacun de vous que vous-mêmes vous n’êtes vis-à-vis de vos enfants…

Dieu est Père dans la ligne de ce qu’il y a de meilleur chez vous, et en même temps bien au-delà de vos pratiques, de vos expériences de fils, vis-à-vis de notre Père. Donc, c’est fondamental : pour Jésus, le vrai nom de Dieu, c’est Père… le vrai nom de l’homme, c’est fils… et toute notre vie consiste à essayer de vivre en fils, qui nous oblige à vivre en frères.  Et, comme fils, porter le nom du Père, c’est un honneur… Mais nous savons bien aussi que nous pouvons déshonorer notre Père… C’est un peu quelque chose comme cela que Jésus nous dit en permanence.

Notre tâche de chrétiens, qui prétendons porter le nom du Père, c’est de rendre honorable ce nom… Et c’est en nous voyant que des personnes autour de nous peuvent pressentir le nom du Père… Pour Dieu, c’est sa manière de se livrer à nous, de se faire connaître aux hommes. C’est en voyant le Fils que les disciples ont pressenti le Père. C’est en voyant Jésus que les disciples ont dit : Dieu est drôlement intéressant. Jésus a rendu Dieu le Père intéressant aux hommes, par sa façon de vivre, de parler, de se tenir avec la foule, avec les grands, les petits, avec l’argent, avec les prostituées… Il portait le nom de Dieu, et les disciples ont reconnu en lui Dieu lui-même, dans son fils. Et c’est dans ce mouvement qu’ils sont rentrés ; et ça continue par nous aujourd’hui… Est-ce que, par nous, des gens peuvent dire : oui, c’est intéressant ce que tu vis, dans le quartier, avec nous dans l’association, ta vie religieuse, de prêtre, de diacre… ton Dieu est intéressant ?… Nous sommes responsables que chacun de ceux qui vivent avec nous et autour de nous, que chaque frère autour de nous, découvre qu’il est fils du Père. Comme chrétien, nous avons la mission de rendre honorable le nom du Père autour de nous.

  • Qui es aux cieux…

Nous pensons souvent le ciel comme ce qui est en haut, au-dessus, comme un peu inaccessible… Or, en Jésus, le ciel est venu en-bas, il est venu parmi nous…  Le Très-Haut s’est fait le Très-Bas (Cf Ch. Bobin Le très-bas). « Le Royaume de Dieu est parmi vous… Heureux les pauvres de cœur, le Royaume des cieux est à eux »… pas au futur, mais au présent…

Dieu est autre, transcendant. Mais il est venu en Jésus s’incarner dans notre humanité. Jésus n’est pas venu en touriste sur terre. Non, il s’est vraiment incarné dans notre humanité. Et donc, en chacun de nous, en chaque homme, il y a quelqu’un qui est plus grand que l’homme. Il y a en nous quelqu’un qui est proche et qui est au-delà, le Christ.

En Jésus l’Amour de Dieu s’est fait proche de l’homme, s’est incarné dans notre chair d’homme. Mais accueillir cet amour, en faire l’expérience, c’est un long chemin pour nous… et voilà bien ce qui est inaccessible ; car, plus on s’enfonce dans l’amour, plus on découvre qu’il est profond. S’ouvrir au Père, c’est s’ouvrir à une expérience de l’Amour où on ne sera jamais arrivé. On prend le risque d’aller jusqu’où on n’en sait rien. Entrer dans le dynamisme de l’Amour, on ne sait pas jusqu’où ça va… Il n’y a pas de limites ; c’est monter au ciel en quelque sorte, vers l’inaccessible… Notre Père qui es aux cieux, c’est-à-dire : notre Père qui s’est fait le très-bas en Jésus, et qui nous emmène vers le très-haut, vers le céleste.

  • Que ton nom soit sanctifié…

Faire que le nom de Dieu soit bien situé et reconnu dans le monde… Jésus, par sa pratique, ses relations, a appris aux disciples à bien situer le nom de Dieu sur la terre. Car le nom de Dieu est à situer sur la terre des hommes, et ça se fait par l’intermédiaire des témoins, des communautés, de l’Eglise que nous sommes.

Beaucoup de gens autour de nous situent mal Dieu. Ils le mettent là où il n’est pas. Et là où il est, ils n’arrivent pas à le reconnaître à cause de toutes les fausses idées qu’ils se sont faites sur Dieu. Lorsqu’on leur dit que Dieu n’est pas seulement dans les églises, dans les rites religieux, mais qu’il est à situer sur notre terre et au cœur de ce qui est vital pour l’homme, au cœur de leur vie, ils ne comprennent pas. Car, pour eux, Dieu est à côte de la vie. Dieu n’est pas de leur bord, il est de l’autre bord, pas au cœur de leur vie… St Augustin, dans sa conversion, dit : je te cherchais au-dehors, et tu étais au-dedans de moi.

Notre chemin pour dire : que ton nom soit sanctifié est celui de l’incarnation. Ce qui manifeste la sainteté de Dieu, c’est l’incarnation du Christ, son abaissement. Si je veux me laisser pénétrer par la sainteté de Dieu, il me faut me laisser totalement habiter par l’humanité de Dieu en Jésus, ne pas me lasser de contempler l’humanité de Jésus telle qu’elle se déploie dans l’Evangile. C’est ce qu’a fait le Père Chevrier, et il peut dire : que c’est beau Jésus-Christ, quand on a Jésus-Christ on a tout ! Oui, Jésus donne un profil humain à la sainteté de Dieu, Jésus est la sainteté de Dieu incarnée. Et nous, nous devenons saint, non pas en ayant les mains jointes, non pas en étant dans une niche, mais en ayant toujours la truelle à la main !

Que ton nom soit sanctifié = que par nous, par nos pratiques, nos façons de vivre, le nom de Dieu soit bien situé dans le monde… Nous sommes appelés à approcher le nom de Dieu, à rendre proche le nom de Dieu, parce que la sainteté de Dieu a un visage humain. On peut révéler aux autres, ce visage humain de la sainteté de Dieu, en vivant la vie fraternelle, en vivant la miséricorde, la compassion.

  • Que ton règne vienne…

C’est un terme très employé par Jésus. Il annonçait le règne de Dieu et il le faisait voir. Il annonçait le Royaume de Dieu en faisant voir sa pratique… en voyant un peuple endormi qui se réveillait – et ceci par des signes simples : des gens aveugles qui se remettaient à regarder le monde, des gens sourds qui se remettaient à entendre les autres, des gens cloués sur place qui se remettaient à aller vers les autres… Jésus disait : reconnaissez par là que la puissance de Dieu est à l’œuvre aujourd’hui et entrez dans ce mouvement de recréation du peuple…

Dieu était à situer là, comme ça… Rien à voir avec l’attente à grand fracas de la venue de Dieu sur la terre. Le Règne de Dieu vient dans les situations contradictoires de notre vie et de la vie du monde, il monte d’en-bas, il ne monte pas d’en-haut. Ceux qui attendaient ça n’ont pas pu rentrer dans le mouvement… Or Jésus nous dit : non, quand Dieu vient, tout n’est pas fracassé, l’homme n’est pas fracassé, mais l’homme s’éveille, il se fait frère… La preuve que le Règne de Dieu est là : un peuple surgit, le peuple de Dieu s’éveille à la justice, à la fraternité… Dieu manifeste sa puissance non pas en brisant l’homme, mais en lui donnant la pleine mesure de ses capacités. Jésus construit de l’espérance avec la vie des gens, en rencontrant les gens sous leur face obscure, en les écoutant.

Et dans la prière, c’est cela que nous demandons : que ton amour nous donne la pleine mesure de nos capacités, qu’il réveille nos capacités endormies, qu’il réveille en nous l’audace fraternelle et missionnaire…

  • Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel…

Rappelons-nous la prière de Jésus à Gethsémani : « Père, que ce calice s’éloigne de moi… et pourtant non pas ma volonté, mais ta volonté »… C’est à partir de sa pratique, sa vie, son expérience de la Croix que Jésus pressent et qu’il nous livre ces mots… Dans sa prière, Jésus nous invite à demander au Père que toute notre vie porte l’empreinte de la liberté de l’amour : que ce qui fait notre terre soit empreint de la liberté de l’amour.

Est-ce que ma vie, mes responsabilités, mon travail… est-ce que tout ça porte l’empreinte de la liberté de l’amour, la marque de l’amour ?… ou bien d’autres marques : la gloriole par exemple ?… Toute la vie du Christ a été empreinte de la liberté de l’amour de son Père. C’est cette demande que nous faisons : que toute notre vie, à la manière du Christ, soit empreinte de la liberté de l’amour du Père, de la volonté libre d’aimer le Père.

  • Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour

Jusqu’ici, la première partie du Notre Père, c’était ; « Ton nom… ton Règne… ta volonté »… Et maintenant, c’est : « Donne-nous… aujourd’hui notre pain de ce jour ».  C’est étonnant que Jésus nous invite à demander au Père ce dont nous avons la responsabilité, à savoir faire du pain… On reçoit de Dieu ce qui est entre nos mains, en notre pouvoir.

Il faut bien voir le sens profond du pain, de la nourriture. On peut dire : manger, c’est choisir de vivre… mais le goût de vivre ne va pas de soi… le goût du pain ne va pas de soi. Et Jésus nous invite à demander au Père du goût à vivre, pas seulement pour nous, mais pour beaucoup d’autres… Je ne demande pas mon pain, mais notre pain. Cette demande au pluriel nous invite à la fraternité, à la solidarité, à la juste distribution des richesses, au partage avec les plus défavorisés… Autour de nous, il y a beaucoup de gens qui n’ont plus le goût de vivre, qui n’ont plus de quoi nourrir chaque jour leur espérance. Leur vie est désespérante, sans rien pour leur donner envie de vivre, envie de lutter. Une des dimensions de la vie fraternelle, c’est cela : redonner aux gens une espérance, du goût à vivre, de quoi nourrir leur espérance.

Ce n’est donc pas magique de demander à Dieu le Père notre pain, parce que ça nous renvoie à comment, où, on redonne à chacun de nos frères de quoi nourrir leur espérance… ou est-ce que ce que je lui ai donné aujourd’hui n’a fait que le désespérer un peu plus ?… ceci au niveau personnel, communautaire… Il y a des attitudes, des paroles qui ne font que dégoûter de la vie, qui chaque jour donne à un peuple de quoi désespérer davantage… Il ne trouve pas le bon pain qui fait vivre. Le Père Chevrier ne cesse de répéter : soyez du bon pain pour vos frères.

  • Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés…

C’est assez embêtant cette demande, car c’est le « comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » qui est la mesure du pardon de Dieu. On demande quelque chose d’incroyable. Heureusement peut-être qu’on ne sait pas ce qu’on demande… Car, nous qui jugeons, qui condamnons facilement, plus que nous pardonnons, on dit au fond à Dieu : juges-nous, condamne-nous comme nous jugeons, comme nous condamnons !… Là encore, c’est de l’intérieur de la pratique de Jésus qu’il faut comprendre ces mots : c’est lui Jésus, la victime, le vaincu sur la Croix qui pardonne à ses assassins.

  • Et ne nous soumets pas à la tentation…

La nouvelle traduction du Notre Père dira : ne nous laisse pas entrer en tentation, et non pas : ne nous soumets pas. C’est le tentateur qui soumet. C’est la tentation du tentateur qui est là, qui se présente sous l’apparence du bien, mais qui nous fait tomber dans le mal. C’est le serpent de la genèse qui propose à Adam et Eve de manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal pour devenir comme des dieux, en fait ils deviennent nus comme le serpent nu…

Je ne peux me présenter devant le Père, le prier, sans reconnaître que je suis fragile… Alors que j’essaie de maintenir le cap sur la bonne route, je sais que – comme Pierre – je peux lâcher, trahir… ça fait partie de ma vulnérabilité. Cette demande me rend fraternel. Je ne me mets pas au-dessus des autres… Et cette attitude d’humilité peut redonner à d’autres de l’espérance… à ceux qui ont lâché, et qui sont de la même étoffe que moi… Dans cette demande, nous demandons la résistance, aide-nous à résister. Jean-Paul Kauffman disait : le péché contre la résistance, c’est le désespoir. Dans cette demande, nous disons : donne-nous de ne pas nous laisser terrasser par les épreuves, apprend-nous comme toi à résister.

  • Mais délivre-nous du mal…

Ne nous laisse pas fasciner par le mal… Qui d’entre nous, à certains moments, n’est pas fasciné par le mal, ou du moins complice du mal ?… Le mal sous toutes ses formes : le mal qui est en moi, avec mon égoïsme, mes repliements sur moi, mon orgueil, mes calomnies… et le mal qui est autour de moi : le péché du monde, auquel je collabore. Oui, délivre-moi, délivre-nous de tout ce mal. Aide-nous à combattre tout ce mal.

  • Amen…

C’est à dire : que nous tenions à ce que nous demandons… Ce n’est pas : c’est fini. C’est tout le contraire : Ca commence !… Amen  = que ce ne soit pas des mots, mais un commencement, une mise en route, à l’action… Nous demandons au Père de tenir aux mots que nous avons dits… Si je dis « Notre Père », avec tout ce que ça veut dire, je lui demande de me prendre aux mots maintenant. Voilà la prière de Jésus… « Notre Père »… Ce n’est pas une prière isolable de sa vie, ce n’est pas une prière isolable de notre vie…

Pour le temps personnel :

  • Laisser ces demandes du Notre Père raisonner à notre cœur. Laisser l’une ou l’autre demande nous rejoindre plus particulièrement, la goûter intérieurement.
  • Il est bon de temps en temps de revisiter notre foi : en quel Dieu croyons-nous exactement ? un divin abstrait, à Dieu globalement… ou bien à un Dieu en trois personnes, Père, Fils, Esprit ? Des personnes que nous nommons, que nous prions. Je m’adresse précisément à l’un ou à l’autre…
  • Si nous croyons vraiment en un seul Dieu (pour nous chrétiens en trois personnes), ca veut dire aussi que nous pouvons nous retrouver pour mener la même action, le même combat de la fraternité, avec tous ceux qui confessent comme nous le Dieu unique : les chrétiens (catholiques, orthodoxes, protestants), les juifs, les musulmans. Avec tous ceux-là qui confessent le Dieu unique, nous pouvons nous retrouver sur le même terrain pour combattre les puissances d’argent qui ne sont pas Dieu, les puissances économiques qui ne sont pas Dieu… puisque Dieu seul est Dieu. Est-ce que nous avons l’expérience de vivre le combat de la fraternité, ou tout simplement de parler fraternité, avec des personnes différentes, des personnes de d’autres religions ?…  Quelle joie ça nous procure, ou quelles difficultés ?
  • Croyons-nous vraiment à un Dieu-Père, à un Dieu d’amour, de miséricorde ? Est-ce que notre prière au Père est bien une prière avec tous nos frères, une prière fraternelle (ou une prière de vieux garçon, de vieille fille !) ?…

Alain FERRE, Février 2016

 

Récollection Paroissiale Février 2016 (version PDF)

Paroisse Saint-Jean XXIII
35 rue de Brest 35000 Rennes
Téléphone : 02.99.59.01.04
Courriel : accueilsaintjean23@gmail.com

Curé : Père Guénael Figarol
Auxiliaire pastoral : Père Nestor Ameka
Résident : Père Bernard Heudré

Diacres
André Poullain - Jean-Michel Audureau

Accueil (7 rue du Père Lebret)
Lundi 15h30-18h
Mardi, jeudi, vendredi et samedi 10h-12h
Mercredi 14h30-16h30

Site internet : rennes.catholique.fr/paroissejean23

Newsletter : jeanxxiiirennes@gmail.com

Retrouvez tous les horaires des célébrations sur www.messes.info

Messes dominicales
Samedi 18h église Saint-Martin
Dimanche 10h30 église Saint-Paul

Messes quotidiennes
Lundi à mercredi 18h30 église Saint-Paul
Jeudi 8h30 église Saint-Martin
Jeudi 18h45 chapelle Maison diocésaine
Vendredi 18h30 église Saint-Paul

Adoration eucharistique
Jeudi 9h-17h30 église Saint-Martin
Vendredi 17h30-18h30 église Saint-Paul