Homélie 5ème dimanche C

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5è dimanche de Pâques C (2016)

Dans cet évangile, pourquoi parler de gloire, alors que Judas est en train de livrer Jésus. Tout ça n’est quand même pas très glorieux­ ! Et pourtant Jésus dit bien : Je suis glorifié et Dieu est glorifié en moi. Pourquoi ? Tout simplement, parce que sa gloire ça été de faire la volonté de son Père, de donner toute sa vie pour le service des hommes. Oui, sa gloire, c’est sa vie donnée par amour pour nous. Jésus a aimé jusqu’à l’extrême chacun des siens qui étaient dans le monde, jusqu’à l’extrême de la compréhension, de la compassion, de la patience, jusqu’à l’extrême de l’humilité et du service. Alors il peut dire en vérité : je vous donne un commandement nouveau, aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.

A vrai dire, ce commandement n’est pas très nouveau puisqu’on le trouve en toutes lettres dans l’ancien-testament, dans les commandements de Dieu donnés à Moïse : tu aimeras ton prochain, tu respecteras tes frères… Alors qu’est-ce qui est nouveau ? C’est le « comme », comme je vous ai aimés. Aimer les autres comme Jésus les aime. Pour nous, c’est aimer le frère, la sœur, le conjoint, l’enfant, comme le cadeau que Dieu nous a fait et nous fait tous les jours, comme celui ou celle que le Père lui-même nous a donné à aimer ; c’est aimer, à notre tour, jusqu’à l’extrême du service, du pardon et de l’espérance ; non pas pour annexer l’autre à notre projet, à notre plaisir, à notre bonheur, non pas pour ramener à nous l’amour ou l’amitié que nous donnons, mais en prenant l’autre en charge jusque dans ses misères, ses lassitudes et ses pesanteurs ; c’est accepter de passer tout entiers dans le dévouement, dans la fidélité, dans la gratuité que nous donnons aux autres.

Aimer mon conjoint, mes enfants, mes voisins, comme Jésus les aime. Ce n’est pas si facile que cela, car Jésus met la barre très haute : comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. Car ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres.

Qui parmi nous peut dire qu’il aime ses frères comme Jésus nous a aimés ? En tout cas pas moi… Qui peut prétendre être capable d’aimer au point de paraître un disciple de Jésus aux yeux de tous les hommes ?… Nous avons tous, dans nos familles, dans nos relations amicales ou professionnelles, des exemples de situations qui sont difficiles, douloureuses parfois, parce qu’il y manque l’amour. Non, en réalité, l’amour, ce n’est pas si évident. Même chez les fiancés qui se préparent au mariage, s’aimer n’est pas gagné d’avance. C’est pourquoi, dans le parcours de préparation au mariage qui leur est proposé, dans notre secteur pastoral, il est prévu un temps d’échange sur les langages de l’amour. C’était le cas aujourd’hui (hier) à la journée de préparation au mariage. Nous le savons bien, l’amour peut être blessé.

Lorsque nous les prêtres ou les guides d’obsèques, nous accueillons des familles pour préparer des obsèques d’un parent âgé, il nous arrive de recevoir des enfants, pourtant nés de l’amour de leurs parents, qui sont devenus entre eux sujets de discorde, de déchirements, voire de violence et de haine. Quel gâchis ! je me dis alors intérieurement. Oui, comment l’amour que l’on croit toujours indestructible, au début, peut-il devenir à ce point destructeur ? Comment suivre alors le commandement de Jésus : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ? Il est parfois difficile de suivre Jésus, il est parfois difficile d’être chrétien. Aimer peut paraître parfois impossible, surhumain.

Dans la première lecture nous avons entendu Paul et Barnabé affermir le courage des disciples, en disant : « Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le Royaume de Dieu ». Pour les premiers chrétiens, les épreuves dont parlent Paul et Barnabé ne sont pas des petites difficultés passagères, il s’agit de périls de mort, à cause de la foi, à cause de l’amour. Oui, il en faut du courage pour aimer jusqu’à risquer sa vie ! C’est pourtant bien ce que signifie : « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Jésus donne à ses amis ce commandement à quelques heures de sa passion et de sa mort sur la croix. C’est comme un testament ou une confidence que l’on peut faire à ses intimes quand l’heure de mourir est proche.

C’est le testament spirituel de Jésus. C’est beaucoup plus qu’un commandement, c’est une mission qu’il nous confie. Jésus donne sa vie jusqu’au bout, et il nous demande de faire de même en mémoire de lui. Et cette mission doit devenir pour nous, pour chacun de nous, un témoignage, puisque l’amour dont nous faisons preuve montre à tous les hommes que nous sommes les disciples de Jésus. C’est notre vocation baptismale. Notre baptême fait de nous des missionnaires de l’amour, des envoyés de l’amour auprès de tous ceux qui nous entourent, proches ou moins proches ; ceux qui nous ressemblent et ceux qui sont très différents de nous ; ceux qui nous sont sympathiques et ceux avec qui le contact est plus difficile. La qualité de cette charité fraternelle, de cet amour pour chacun, est le témoignage de notre appartenance au Christ. Comment être à la hauteur d’une telle mission ? Comment ne pas baisser les bras devant l’ampleur des choses à changer en nous-mêmes, avant de vouloir changer le monde ?

Eh bien, c’est simple, Jésus ne se contente pas de nous envoyer « comme des agneaux au milieu des loups », comme il le dit dans un autre passage d’évangile, mais il nous accompagne lui-même ! Il nous a donné l’Esprit-Saint au jour de notre baptême, Esprit de force, de vérité et de courage. Il se donne à nous en nourriture à chaque messe, dans sa parole, dans son corps livré et son sang versé. Il nous rejoint dans chaque sacrement que nous vivons : sacrement du pardon, sacrement de l’eucharistie. Il nous précède toujours, dans tous les endroits où nous mettons les pieds. Il se donne à voir à nous chaque jour, en mettant sur notre route des mendiants de notre amour, des frères dont les visages sont pour nous visages du Christ pour peu que nous y soyons attentifs. Oui, le Christ est toujours avec nous sur la route de l’amour, et ça change tout.

Alors oui, avec l’aide de l’Esprit-Saint qui habite en nous, vraiment qu’il est formidable de suivre le Christ, d’être ses disciples de l’amour. Qu’il est formidable d’être chrétien. Qu’il est formidable d’aimer !

Paroisse Saint-Jean XXIII
35 rue de Brest 35000 Rennes
Téléphone : 02.99.59.01.04
Courriel :
accueilsaintjean23@gmail.com

Curé : Père Guénael Figarol
Auxiliaire pastoral : Père John Britto Amalraj
Résident : Père Bernard Heudré

Diacres
André Poullain – Jean-Michel Audureau

Accueil (7 rue du Père Lebret)
Lundi et mercredi 15h30-18h
Mardi, jeudi, vendredi et samedi 10h-12h

Site internet : rennes.catholique.fr/paroissejean23
Newsletter : jeanxxiiirennes@gmail.com

Retrouvez tous les horaires des célébrations sur www.messes.info

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