Homélie Pâques, 16 avril 2017

Paques

 

Il n’y a plus rien à faire… Voilà ce que Marie-Madeleine ne cesse de répéter. Son ami Jésus est mort. Elle l’a vu agoniser sur une Croix, elle l’a enseveli dans le tombeau. Il n’y a plus rien à faire… si ce n’est d’aller se recueillir devant ce tombeau pour se replonger dans la nostalgie des souvenirs. Il n’y a plus rien à faire… Combien de fois avons-nous nous-mêmes prononcé cette phrase, dans les difficultés de la vie trop lourdes à porter, devant ce jeune qui tourne mal chez l’un de nos proches, devant ce couple qui se déchire, devant la situation de l’emploi qui se dégrade… Il n’y a plus rien à faire… C’est ce que nous avons peut-être dit ces temps-ci devant notre société qui est en mal de repères, devant notre monde en souffrance.

Il n’y plus rien à faire, disons-nous… chaque fois que nous nous sentons pris dans l’engrenage des démissions et du laisser-aller, de l’injustice et de l’argent, des habitudes et des slogans faciles… Oui, il nous arrive si facilement de baisser les bras, tant il paraît parfois surhumain de briser ces engrenages, pour faire reculer les limites du possible. Mais voici que, en cette fête de la résurrection, la pierre a été ôtée du tombeau… une brèche s’est ouverte… désormais, rien ne sera plus comme avant.

Alors, pour Marie-Madeleine, c’est la « panique à bord » ! C’était rassurant pour elle quelque part de savoir où reposait le corps de Jésus. Et voici qu’il n’y a même plus de lieu pour se recueillir. « On a enlevé le Seigneur, et nous ne savons pas où on l’a mis ». Un Jésus au tombeau, un Jésus mort, c’était quelque part rassurant… Et voici que Jésus est vivant, et alors il est toujours ailleurs, il est toujours prêt à surprendre. Pierre et Jean veulent en avoir le cœur net. Ils mettent toute l’énergie de leur désespoir dans une course éperdue vers le tombeau. Ils entrent, ils virent et ils crurent. Que virent-ils ? Rien, un grand vide… mais le tombeau vide, c’est de nouveau Jésus possible, c’est Jésus qui nous précède là où on ne l’attendait pas. C’est son absence qui devient signe de sa présence dans nos vies.

Et voici que, dans le joyeux matin de Pâques, la nouvelle est bientôt sur toutes les lèvres. Celui que l’on croyait mort est vivant. Il est ressuscité, il nous précède sur les routes du monde et nous appelle sans cesse à le rencontrer au-delà de nos peurs, de nos désespérances, de nos doutes. C’est lui qui nous pousse à nous mettre debout, au lieu de ramper, à nous rassembler au lieu de nous murer dans nos solitudes, à nous mettre en marche au lieu de renoncer. C’est lui, le Christ ressuscité, qui habite l’espérance et qui habite l’amour, qui habite tout ce qui dépasse l’homme et l’invite, comme le dit St Paul, à « tendre vers les réalités d’en haut ».

Christ est ressuscité. Nous ne disons pas qu’il a été ressuscité. La résurrection ne peut se parler qu’au présent. Proclamer « Christ est ressuscité », ce n’est pas faire un constat sur le passé, c’est prendre un engagement dans le présent et pour le présent. Croire à la résurrection, c’est changer de regard, c’est accepter de toujours recommencer, et de façon toujours nouvelle, sans céder à la tentation du découragement. C’est croire que l’avenir est ouvert, en refusant, surtout lorsque les temps sont difficiles, de devenir nostalgiques du passé. C’est s’engager sur des chemins nouveaux, en devenant créateurs de relations nouvelles…

Et c’est sans doute quelque chose comme cela que la démarche synodale diocésaine nous invite à vivre cette année, en partageant nos réflexions et nos propositions dans les petites fraternités synodales que nous sommes invités à former. Mais alors, où est la résurrection du Christ aujourd’hui ? Où est la résurrection du Christ dans notre monde, dans notre Eglise, dans nos milieux de travail, dans nos familles ?…

Il ne s’agit pas de disserter sur la résurrection, mais d’en vivre. Car on ne prouve pas la résurrection, on ne peut qu’en témoigner.

  • Oui, aujourd’hui, Christ ressuscité a besoin de tes lèvres pour continuer à proclamer la Bonne Nouvelle de l’Evangile.
  • Il a besoin de tes yeux, pour poser son regard d’amour sur tes frères.
  • Il a besoin de tes oreilles pour entendre la clameur des petits et des pauvres.
  • Il a besoin de tes mains pour construire un monde de paix et de justice.
  • Il a besoin de ton cœur pour réchauffer le monde…

A deux pas d’ici peut-être, il y a un geste à poser que nul ne fera à ta place ! Il y a peut-être une parole à dire que personne ne prononcera à ta place ! Les apôtres ont vu le tombeau vide, ils ont mangé et bu avec Jésus, et sont alors devenus les témoins de la résurrection. A nous aussi, voici qu’il nous est donné en cette eucharistie de Pâques de partager avec lui le repas de l’amour. A chacun de nous de devenir dans notre vie quotidienne ses témoins de l’amour. Oui, nous le proclamons aujourd’hui : « Christ est ressuscité », « L’amour a vaincu la mort ». Que le Christ ressuscité nous rende capables de le reconnaître comme le Vivant, vivant et agissant au milieu de nous ; qu’il nous enseigne chaque jour à ne pas chercher parmi les morts Celui qui est vivant. Amen

Bonne fête de Pâques à chacune et à chacun d’entre vous !

Paroisse Saint-Jean XXIII
35 rue de Brest 35000 Rennes
Téléphone : 02.99.59.01.04
Courriel :
accueilsaintjean23@gmail.com

Curé : Père Guénael Figarol
Auxiliaire pastoral : Père John Britto Amalraj
Résident : Père Bernard Heudré

Diacres
André Poullain – Jean-Michel Audureau

Accueil (7 rue du Père Lebret)
Lundi et mercredi 15h30-18h
Mardi, jeudi, vendredi et samedi 10h-12h

Site internet : rennes.catholique.fr/paroissejean23
Newsletter : jeanxxiiirennes@gmail.com

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