L’homélie pentecôte 2017

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Pentecôte 2017

En ce jour de Pentecôte nous fêtons l’Esprit-Saint, et en même temps nous restons toujours avec les mêmes questions : « L’Esprit-Saint, qui est-il… que fait-il ? ». Il faut reconnaître qu’il souffle où il veut, et que bien que nous soyons nés de l’eau et de l’Esprit, baptisés dans l’eau et dans l’Esprit, on ne peut pas dire que nous en vivions d’une manière très consciente à longueur de nos journées.

Etre chrétien, c’est être disciple de Jésus, marcher avec Jésus, suivre Jésus. Jésus, après sa mort-résurrection continue d’être avec nous spirituellement jusqu’à la fin des temps, c’est à dire par son Esprit. Le récit de Pentecôte que nous venons d’entendre ne nous dit rien d’autre. Dans ce récit, les mots et les images se bousculent pour dire ce que l’Esprit-Saint fait dans le cœur de ceux qui veulent bien le recevoir. Je retiens 2 mots, ou plus exactement 2 symboles : le vent, et le feu, qui se présente sous forme de langues.

Le premier symbole : le vent. Le souffle de l’Esprit-Saint, tel un vent violent, a ouvert les portes et les fenêtres du Cénacle. C’est évidemment une image symbolique pour nous dire que les portes et les fenêtres ouvertes, c’est la peur des apôtres qui a été balayée. Les apôtres verrouillés dans le Cénacle par peur des juifs sont sortis, pour annoncer la résurrection de Jésus. Ces hommes timides, qui ne connaissaient du monde, que le plancher de leur bateau, vont affronter les mers, les tempêtes et les persécutions pour fonder l’Eglise de Jésus-Christ. Voilà ce qu’est le vent de l’Esprit, c’est un souffle missionnaire. C’est un vent violent qui remplit la maison où sont réunis les disciples. D’habitude les maisons servent à se protéger du vent. Le souffle de l’Esprit de Pentecôte transforme les maisons en maisons du vent, il transforme la maison-Eglise en maison du vent. Il transforme nos assemblées chrétiennes, nos communautés chrétiennes en maison du vent, alors que bien souvent nous sommes tentés de les protéger contre le vent.

Oui acceptons-nous que ce vent de Pentecôte souffle sur nos communautés quand nous entendons la parole de Dieu ? Quelles tempêtes ou quelles brises fraiches viennent réveiller nos cœurs ? Quelles idées neuves germent dans nos têtes pour mieux servir l’Evangile ? Sommes-nous bouleversés de ce que nous inspire la parole de Dieu, comme l’étaient les gens de Jérusalem en entendant parler les disciples de Jésus ressuscité ?

Le vent, le souffle, c’est une image très suggestive pour parler de l’Esprit de Jésus en nous. La vie chrétienne, la vie spirituelle, c’est une question de souffle. Dieu habite en nous comme celui qui nous inspire, qui nous donne du souffle. La vie chrétienne c’est une « conduite accompagnée », éclairée par l’Esprit-Saint, une conduite soutenue par l’Esprit de force, alimentée par l’Esprit d’amour.

Ce souffle, c’est cette brise légère qui nous a inspiré de répondre à un appel, qui nous a inspiré un jour une demande de pardon, qui nous a soufflé cette initiative d’aller rencontrer gratuitement telle personne, qui nous a donné le courage de resserrer des liens distendus dans la vie de couple ou avec la famille. Ce vent de l’Esprit-Saint, nous le reconnaissons et nous le confessons quand des hommes se lèvent soudain pour dénoncer l’injustice, pour abattre les barrières du mépris, pour créer des liens, pour jeter des ponts… C’est ce souffle de l’Esprit-Saint qui a inspiré tous ces jeunes et ces adultes pour recevoir le sacrement de confirmation, ce soir à la cathédrale pour les adultes (34) et demain pour les jeunes, dont Marie qui a été baptisé dimanche à St Martin.

Le deuxième symbole : le feu et le miracle des langues.

Il est intéressant d’établir une comparaison entre ce récit des actes et le récit de la Genèse racontant l’histoire de la tour de Babel : l’humanité avait entrepris de construire une tour dont le sommet toucherait le ciel, avec le projet de constituer sur la terre un peuple unique, parlant une langue unique, et sans doute ayant une pensée unique. Donc un projet contraire à celui de Dieu qui avait créé des êtres humains d’une infinie diversité, libres et différents. Ce récit de la genèse raconte que Dieu est intervenu pour ruiner leurs projets en brouillant leur langage et en les dispersant sur toute la surface de la terre.

Alors le récit des actes nous rappelle que : ce jour-là, une foule de pèlerins juifs était venue de tous les pays environnants, chacun parlant des langues et des dialectes différents. Mais, en écoutant les apôtres, ils sont stupéfaits de les entendre dans leur propre langue et chacun de dire : « Nous les entendons proclamer les merveilles de Dieu dans notre langue maternelle ».

Il n’est pas difficile de deviner ce que ce langage symbolique signifie pour nous aujourd’hui. En cette Pentecôte 2017, y a-t-il quelque chose de plus urgent que de demander à Dieu que son Esprit renouvelle le « miracle des langues » pour l’Eglise, pour le monde, pour chacun de nous ? Durant des siècles, dans l’Eglise, on a prié une langue unique, on a dit aux fidèles de se taire, la parole étant surtout réservée aux clercs. Le concile vatican II a fait éclater ce schéma et a été une nouvelle Pentecôte de l’Eglise…

Oui, que l’Eglise grandisse comme Eglise de la parole libre, diverse et riche de toutes les couleurs des paroles libérées de chacun… riche de la diversité des charismes, de nos charismes, des dons, des manières de s’exprimer dans l’Eglise, comme le disait St Paul dans la seconde lecture.

Que l’Esprit-Saint renouvelle le miracle des langues pour notre Eglise. Qu’il lui donne, comme aux apôtres autrefois, de trouver un langage qui soit compris de tout le monde. Qu’il donne aux catéchistes, à ceux qui accompagnent aux sacrements, à nous les prêtres, qu’il nous donne à tous de trouver les mots pour dire la Bonne Nouvelle de l’Evangile.

Que l’Esprit-Saint renouvelle le miracle des langues pour notre monde aujourd’hui. Qu’il fasse que les hommes se comprennent, s’entendent… que les peuples en conflit trouvent les mots qui les rapprochent.

Que l’Esprit-Saint renouvelle le miracle des langues pour chacun de nous. Que l’Esprit-Saint nous donne à chacun, comme au matin de la Pentecôte, « d’entendre les merveilles de Dieu dans notre langue maternelle », c’est à dire que l’Evangile de Jésus ne nous reste pas étranger, abstrait, mais qu’il nous parle au cœur.

Que l’Esprit-Saint nous donne enfin de parler dans notre langue maternelle, c’est à dire qu’il nous aide à trouver les mots pour rendre compte de notre foi, pour parler de Dieu, de Jésus, de l’Evangile à des enfants, à des jeunes, à des amis, à tous ceux qui nous demande de « rendre compte de l’espérance qui est en nous ».

Frères et sœurs, continuons maintenant d’invoquer l’Esprit-Saint dans la prière liturgique qui se résume dans un cri : « Viens ! ». Viens Esprit-Saint dans nos vies, dans la vie du monde, dans la vie de l’Eglise. Viens dans le cœur de tous les confirmands jeunes et adultes, donne-leur ta force, ta lumière, afin qu’ils soient les témoins vivants de l’amour de Dieu auprès de leurs frères.

 

Paroisse Saint-Jean XXIII
35 rue de Brest 35000 Rennes
Téléphone : 02.99.59.01.04
Courriel :
accueilsaintjean23@gmail.com

Curé : Père Guénael Figarol
Auxiliaire pastoral : Père John Britto Amalraj
Résident : Père Bernard Heudré

Diacres
André Poullain – Jean-Michel Audureau

Accueil (7 rue du Père Lebret)
Lundi et mercredi 15h30-18h
Mardi, jeudi, vendredi et samedi 10h-12h

Site internet : rennes.catholique.fr/paroissejean23
Newsletter : jeanxxiiirennes@gmail.com

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