Homélie du 28è dimanche ordinaire b 2018

28è dimanche ordinaire b 2018 / fête patronale

La parole de Dieu est vivante, tranchante. Elle nous atteint jusqu’aux jointures, jusqu’aux moelles de nos os, vient de nous dire la lettre aux Hébreux… Vous les enfants, au caté la semaine dernière, vous avez écouté ce beau texte du jeune homme riche, vous l’avez gouté, partagé. Alors qu’est-ce que cette parole nous enseigne à tous et chacun ? Voilà ce qu’on peut appeler un bon jeune homme. Il ne vole pas, il ne boit pas, il ne fume pas, il n’est pas un coureur de jupons… Bien des mères de famille aujourd’hui se contenteraient d’un si bon fils. D’autant que la question qu’il pose révèle un cœur ouvert : « Bon maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? ».

Et St Marc note que Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima, avant de lui dire : va, vends tout ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. Quelle exigence ! Jésus lui-même a pourtant profité des biens matériels de ses amis : les saintes femmes qui le suivaient et pourvoyaient de leurs deniers à ses besoins. Marie, soeur de Lazare n’hésite pas à gaspiller pour Jésus un parfum que Judas estime à 300 deniers, c’est-à-dire plusieurs milliers d’euros. C’est quand même beaucoup pour un flacon de parfum. Et Jésus ne refuse pas des invitations à dîner de la part de riches pharisiens et de riches publicains. Alors, sur quoi porte la condamnation de Jésus ?

Jésus stigmatise ceux qui ne savent pas maîtriser leurs richesses, ceux qui n’ont pas une conduite de sagesse par rapport à leurs biens, ceux qui possèdent en se laissant posséder par leur richesse. Ils condamnent ceux qui s’en rendent esclaves… Le jeune homme posait une bonne question, mais en se trompant de verbe : que faut-il pour AVOIR la vie éternelle ? Il est au niveau de l’avoir et non pas de l’être. Il pense qu’il lui faut avoir une bonne assurance vie éternelle, qu’il lui faut gagner la vie éternelle. Et pour cela, il a observé scrupuleusement les commandements de Dieu. Alors Jésus a aimé sa générosité, mais il a voulu le purifier.

Jésus lui montre qu’il est trop centré sur lui-même, sur son désir de réussir sa vie en ne comptant que sur lui-même. Et il veut l’entrainer en l’appelant à le suivre, sur le chemin d’un véritable amour de Dieu et de son prochain. Et c’est en ce sens que Jésus lui conseille de vendre toutes ses fausses assurances pour aller à l’essentiel et le suivre personnellement sur le chemin du Royaume. C’est cela la sagesse de vie dont nous parle la première lecture : c’est quitter tout ce à quoi on tient, avec la peur de nous ouvrir à Dieu et aux autres, pour nous ouvrir à une relation. Couper tous nos fils à la patte pour aller au bout de notre alliance avec le Christ. Choisir le Christ, c’est multiplier par cent tous nos biens, toutes nos relations…

Viens, et suis-moi, luit dit Jésus. La vraie sagesse, c’est une question de relation personnelle au Christ dans tout ce qui fait nos vies, et non pas une question d’avoir et de possession. Ce jeune homme veut gagner la vie éternelle, il veut gagner le paradis à coup de volontarisme. Or la vie éternelle, c’est un don gratuit de Dieu, une grâce, qui demande de notre part un abandon, un accueil, une manière de vivre, une manière de nous situer par rapport aux biens et à la richesse. Nous savons bien que la frénésie de la consommation ne peut rendre heureux. Le seul bonheur, c’est d’aimer et d’être aimé. Et l’argent doit servir à cela. Il est bon serviteur, mais il peut être aussi le plus tyrannique des maîtres.

Lorsqu’il sert à délocaliser des entreprises, à sacrifier des vies humaines, à refuser un salaire décent aux travailleurs, à souiller la planète, cet argent est mauvais, parce qu’il est mal utilisé. Telle est la sagesse dont nous parle la première lecture : tout l’or du monde, auprès de la sagesse, n’est qu’un peu de sable. La vraie source de la sagesse, du bonheur, c’est l’amour que nous recevons de Dieu et que nous lui rendons en action de grâce, en apprenant en même temps à aimer tous nos frères comme le Seigneur les aime. Elle est un échange, une relation vraie. Le Pape François aime dire, en parlant de la crise de notre monde, que l’être humain est fait pour le don et non pas pour l’accumulation.

Nous pouvons nous rappeler que notre baptême a été l’accueil en nous de la vie du Christ, de la joie d’être disciple, en apprenant à aimer comme lui et avec lui. Le Christ nous offre par le baptême la joie de sortir de nous-mêmes, de quitter les fausses richesses qui nous empêchent de donner la pleine mesure de nous-mêmes. Si nous ne vivons pas cela et si nous en restons à une foi purement légaliste, alors notre vie restera marquée par une certaine tristesse, comme l’évangile le fait remarquer à propos de ce jeune homme, qui n’a pas osé aller jusqu’au bout du don de soi.

Alors entendons chacun dans notre vie cet appel du Christ : viens et suis-moi, ou encore : J’ai besoins de toi, j’ai soif de toi, viens, comme le dit le thème de cette semaine missionnaire. Demandons au Christ la force d’oser le suivre et la force de l’annoncer de tout notre cœur. Et si nous croyons que c’est impossible, entendons cette parole du Christ pleine de confiance : rien n’est impossible à Dieu ! (Alain FERRE)

Paroisse Saint-Jean XXIII
35 rue de Brest 35000 Rennes
Téléphone : 02.99.59.01.04
Courriel :
accueilsaintjean23@gmail.com

Curé : Père Guénael Figarol
Auxiliaire pastoral : Père John Britto Amalraj
Résident : Père Bernard Heudré

Diacres
André Poullain – Jean-Michel Audureau

Accueil (7 rue du Père Lebret)
Lundi et mercredi 15h30-18h
Mardi, jeudi, vendredi et samedi 10h-12h

Site internet : rennes.catholique.fr/paroissejean23
Newsletter : jeanxxiiirennes@gmail.com

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