Homélie de la paix ; 30 et 31 janvier 2016

 Messe pour la paix
St Paul, samedi 30 janvier à 18h et
St Martin, dimanche 31 janvier 2016 à 10h

Chers amis, nous avons bien entendu le message du Livre du prophète Isaïe : un jour prochain, nous changerons les épées en charrues ; c’est à dire que nous déciderons de transformer les chars d’assaut en tracteurs agricoles et moissonneuses-batteuses pour nourrir toute la planète.D’ailleurs, des chercheurs mathématiciens estiment même, à ce stade de leurs études, que la planète TERRE est capable de nourrir correctement 36 milliards d’humains, alors on a de la marge. Ne cédons pas aux épouvantails agitateurs qui nous disent que nous sommes trop nombreux pour vivre en paix !

Oui, mais il y a quand même des pays encore en guerre. La paix, la paix aurait pu être une petite fleur sauvage des champs, que personne ne sème ni ne moissonne, mais qu’on peut cueillir quand ça nous arrange pour éteindre le feu des conflits. EH BIEN NON, la paix n’est pas cette fleur qu’on cueille ou qu’on peut acheter au marché des Lices. Au contraire, la paix est un travail à mener, une tâche à effectuer. Nous ne la trouverons pas en rayon, au supermarché du coin de la rue.Non.

C’est mon premier message : Il n’y a de paix qu’à visage humain !

Heureux les artisans de paix…         …le royaume des cieux est à eux. Heureux sommes-nous, si nous sommes des artisans de paix dans notre rue, dans notre quartier, au travail, dans notre cage d’escalier d’immeuble en créant du lien, en étant attentifs à plus malheureux que nous. Alors le royaume des cieux nous est accessible et nous le tutoyons déjà, nous le touchons du doigt, nous vivons bien un avant-goût du paradis. Rappelons-nous que la vocation du chrétien est bien de tendre vers la sainteté. Ce n’est donc pas présomptueux, c’est l’objectif à atteindre : « soyez parfaits comme mon Père est parfait» nous dit Jésus. Rappelons-nous que le ciel est accessible à d’anciens truands ou criminels repentis :

– tel que le bon larron crucifié près de Jésus,
– tel saint-Tanguy repenti du meurtre de sa sœur Aude…
– tel l’officier nazi tortionnaire et repenti de Maïté Girtanner, 40 ans plus tard !

Notre évêque aux armées françaises aime souvent utiliser les propos de Saint-Paul et repris par le pape François, pour rappeler le combat du chrétien face à toute cette violence à laquelle nous assistons de près ou de loin. Avec tout notre pactage énuméré à l’instant : la cuirasse, le bouclier, le casque… le chrétien est invité à combattre avec les propres armes de croyant qui sont…    …les armes de lumière  = c’est à dire la prière.Vous avez déjà observé que durant chaque messe, à la fin de la prière eucharistique, le prêtre ou le diacre invite l’assemblée à partager la paix qui part de l’autel, en présence du pain et du vin consacrés, jusqu’à chaque fidèle présent dans l’assemblée.

Attention : pas de méprise ; ce n’est pas un geste de paix, ni un sourire, ni une parole de paix que nous nous transmettons. NON, NON, NON. vous n’auriez alors que l’emballage sans le contenu ! Même si elle passe par nos mains, c’est bien la PAIX que nous nous partageons. C’est donc un moment grave et important, contenant pour nous une responsabilité majeure. La responsabilité de l’accueillir, mais aussi la responsabilité de la donner. Si ce n’est pas le cas, si ce n’est pas vécu avec gravité, alors peut-être sommes-nous simplement dans un échange de bisous-bisous..

2ème message

Accueillons donc cette paix du Christ Jésus pour la faire rayonner tout autour de nous durant toute la semaine et revenir dimanche prochain refaire le plein. Et puis, « Jésus frappe à la porte de ton cœur ». Cette expression, nous l’avons tous entendu depuis notre plus tendre enfance et notre formation au catéchisme. Aujourd’hui, le pape François nous en parle avec encore plus d’insistance et nous dit : « Jésus frappe à la porte de l’église ». Mais comprenons bien que c’est pour sortir. Il en a marre d’être confiné avec nous qui nous sentons bien au chaud entre chrétiens. Alors, allons porter la Paix et l’amour à l’extérieur de nos églises pour annoncer l’évangile avec flamme à ceux qui n’y sont pas intéressés.

A propos de flamme, chaque jour depuis le premier dimanche de pentecôte, l’Esprit-Saint souffle sur la terre. A Lourdes où nous nous rendons chaque année pour y vivre un Pélerinage Militaire International, nous assistons au dimanche de Pentecôte chaque année avant les autres. Cela fait 57 ans que ça dure et vous pourrez vous y rendre par vous-mêmes pour le constater de vos propres yeux. Imaginez 40 nationalités de chrétiens militaires qui se réunissent pour prier dans ce lieu saint. Nous y rencontrons des Ukrainiens,  des Portugais, des Coréens, des Canadiens, des Polonais et beaucoup de pays d’Afrique.

Avec d’autres gendarmes ici présents aujourd’hui parmi nous, j’ai été témoin de ces situations à la grotte de Lourdes avec des militaires en grande tenue, à genoux et recueillis pour implorer la Vierge Marie d’intercéder pour la Paix dans leurs pays en guerre. Ces militaires sont dans un tel état de piété qu’ils n’aperçoivent même pas que quelques mètres à côté d’eux, d’autres militaires prient à genoux dans le même état de recueillement ; leur pire ennemi, avec lequel leur pays est en conflit. Comme le jour de Pentecôte, tous ces militaires parlent la même langue, la langue de l’amour, cette langue que nous pratiquons également pour éviter ou résoudre les conflits autour de nous.

C’est bien cette langue-là que je pratique aujourd’hui avec vous ; le langage du cœur. C’est bien cette langue-là que pratiquent tous les enfants de la paroisse baptisés en 2014 et 2015 et réunis à l’église Saint-Paul ce dimanche matin. Le même langage du cœur ! Qu’ils soient tous convaincus que nous les portons dans notre prière, qui est langage universel.

3ème message

Vivons donc en enfants de lumière car depuis notre baptême, nous sommes chacun devenus missionnaires avec le devoir de transmettre cette lumière et être signes du Christ Jésus, signes de son amour miséricordieux.

Amen.