Homélie du 2è dimanche de Pâques 2018

2è dimanche de Pâques 2018 (messe des familles) année b

L’Evangile nous invite à fixer notre regard sur l’un des disciples, Thomas. On le connaît bien. On le nomme souvent Thomas l’incrédule. On dit qu’il est jumeau. De qui ? de nous tout simplement, c’est-à-dire qu’il nous ressemble comme 2 gouttes d’eau. Nous aussi, on est comme lui, on a du mal à croire, on a du mal à être croyant vraiment. Tenez, vous les enfants, le dimanche matin, maman dit : allez Pierre il est temps de te lever pour la messe à 10h à St Martin ou à 11h à St Paul. Et Pierre répond : j’ai pas envie, je suis fatigué… et Pierre reste tranquillement au lit. Et nous les adultes, c’est pas toujours mieux non plus : on invoque souvent St Thomas pour excuser notre paresse spirituelle, notre peu d’ardeur à pratiquer notre foi : je n’ai plus envie, je n’ai plus le courage… et en plus avec tout ce qui me tombe dessus, qu’est-ce qu’il fiche le bon Dieu ?!…

Alors on est un peu comme les disciples au cénacle : on est verrouillé, on est verrouillé dans nos états d’âme. Mais la foi ce n’est pas une affaire d’état d’âme, c’est bien autre chose. Alors, justement, comment se comporte Jésus par apport aux verrouillés ? L’Evangile nous dit : Jésus vint au milieu des disciples, comme pour attester la parole qu’il leur avait dite : quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux. Et il leur dit : la paix soit avec vous. C’est tout. Il ne les critique pas, il ne leur reproche pas de l’avoir abandonné lors de sa passion. Non : la paix soit avec vous, ça revient trois fois dans le texte. Et il leur communique le souffle de l’Esprit-Saint… C’est ce qu’il nous communique chaque dimanche : je suis au milieu de vous, la paix soit avec vous. Je suis avec vous dans tous vos états d’âme, dans tous vos verrouillages. Recevez la force de l’Esprit-Saint, au cœur de tout ce que vous avez à vivre, pour que vous ne soyez pas des essoufflés spirituellement.

Alors, vous les enfants – et bien sûr vous les adultes -, vous vous levez le dimanche matin (ou bien vous venez au rendez-vous du samedi soir) pour entendre Jésus vous communiquer sa paix, pour vous faire goûter sa présence, et pour vivre avec lui ce moment d’intimité, d’intériorité. Alors tous ensembles, avec le psaume de ce dimanche, nous proclamons : rendons grâce au Seigneur, il est bon, éternel est son amour.

Et puis bien sûr, on ne peut pas garder tout ça pour nous : ça nous donne envie de le partager, de vivre un peu plus en paix avec les autres, en famille, à l’école, dans nos quartiers. La première lecture nous dit que les premiers chrétiens étaient des gens qui savaient vivre la communion fraternelle, le partage. Personne n’était dans l’indigence, parce que chacun était attentif aux besoins de chacun autour d’eux. Pour vous les enfants, c’est tout simple, et en même temps très exigeant : est-ce que je sais partager mes affaires avec mes frères et sœurs, ou bien est-ce que je suis toujours en train de dire : c’est à moi, pas touche !… Est-ce que je suis attentif au copain ou à la copine qui est un peu triste sur la cour de l’école ? Est-ce que je suis toujours en train de râler, plutôt que d’essayer de mettre de l’entente, de l’amitié autour de moi, de la bonté, qui ressemble à la miséricorde dont c’est le dimanche aujourd’hui. Et tout ça, ça vaut pour nous tous les adultes…

Et enfin cette rencontre de Jésus avec ses disciples et Thomas se termine par une très belle leçon que donne Jésus à Thomas, sous la forme d’une béatitude : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ». Souvent nous appliquons cette phrase à nous aujourd’hui qui, vingt siècles plus tard, nous avons la foi, nous croyons sans avoir vu Jésus ressuscité. Mais je pense qu’il serait présomptueux de nous juger supérieurs à Thomas et aux autres apôtres. Si je crois, c’est parce que dans ma famille, j’ai vu qu’on aimait Dieu. Dans la paroisse de ma jeunesse, j’ai vu des chrétiens prier et louer le Seigneur. Je crois parce que j’ai vu, parce que, aujourd’hui, je vois beaucoup de croyants qui sont ma force, et ma foi se nourrit à leur contact. Pendant les célébrations de la semaine sainte, ma foi a grandi, parce que j’ai vu, parce que j’ai été touché par de belles assemblées priantes et chantantes… Qui pourrait se vanter de croire sans avoir vu ? Tous, nous avons besoin de voir pour croire, de toucher, d’entendre et de sentir, pour grandir dans la foi. Aucun des apôtres, en tout cas, n’a cru sans voir.

Alors, si nous avons tous besoin de voir pour croire, pourquoi Jésus déclare-t- il : heureux ceux qui croient sans voir ? Jésus dit cela, probablement, pour le jour où surviendra un malheur dans notre vie, le jour où nous serons en proie à un grand désarroi intérieur, guetté par le désespoir… Jésus pense au jour où vous, moi, nous serons au fond du trou, et où notre foi deviendra douloureuse. Et il nous dit : même quand vous serez dans la nuit, continuez de croire. Heureux êtes-vous, si vous arrivez à croire, même quand vous ne voyez plus rien ; ne reniez pas dans les ténèbres ce que vous avez vu dans la lumière…

Oui, frères et sœurs, nul d’entre nous n’est à l’abri de ces jours d’épreuves et d’obscurité. Alors, gardons précieusement cette béatitude de Jésus, pour que, aux jours d’obscurité, la lumière de Jésus ressuscité demeure au fond de notre cœur et que nous puissions connaître cette joie promise par Jésus : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ». Aujourd’hui, notre paroisse est en fête, avec le baptême de Gabrielle, Freddy et Eugénie. Avec eux, nous ne pouvons que proclamer encore les paroles du psaume : rendons grâce au Seigneur car il est bon, éternel est son amour. Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !

C’est surement ce que vous dites, vous, Gabrielle, Freddy et Eugénie…Et tous ensembles, avec Thomas l’incrédule, le jumeau qui nous ressemble comme 2 gouttes d’eau, puissions-nous proclamer avec toute notre foi et toute notre confiance : mon Seigneur et mon Dieu !

Paroisse Saint-Jean XXIII
35 rue de Brest 35000 Rennes
Téléphone : 02.99.59.01.04
Courriel :
accueilsaintjean23@gmail.com

Curé : Père Guénael Figarol
Auxiliaire pastoral : Père John Britto Amalraj
Résident : Père Bernard Heudré

Diacres
André Poullain – Jean-Michel Audureau

Accueil (7 rue du Père Lebret)
Lundi et mercredi 15h30-18h
Mardi, jeudi, vendredi et samedi 10h-12h

Site internet : rennes.catholique.fr/paroissejean23
Newsletter : jeanxxiiirennes@gmail.com

Retrouvez tous les horaires des célébrations sur www.messes.info

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