homélie du 27 è dimanche ordinaire b 2018

27 è dimanche ordinaire b 2018

Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? Question délicate que l’on pose encore bien souvent à l’Eglise catholique : pourquoi l’Eglise ne reconnait-elle pas le divorce ?Alors Jésus, en bon rabbin, répond à la question par une autre question : que vous a prescrit Moïse ? Ils le savent bien : Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation. Mais il ajoute : c’est en raison de l’endurcissement de votre cœur. Jésus donne la raison de cette loi, mais il entraine vers une autre manière de voir les choses : au commencement, à l’origine, qu’y avait-il ? Il y avait l’homme et la femme, créés à l’image de Dieu, capable par leur amour de révéler l’amour de Dieu. Ils recevaient la vocation de manifester l’amour de Dieu, en ne faisant qu’un, en se manifestant mutuellement une communion d’amour.

Certes Jésus savait bien que ce n’est pas toujours facile de répondre à cet appel, de le vivre pleinement. Il connaissait les échecs possibles.Et nous aujourd’hui, nous pensons à tous les échecs, les ruptures que nous nous connaissons autour de nous, dans nos familles, et peut-être pour nous-mêmes. Personnellement, je pense à un proche qui a divorcé 2 fois. Que de souffrance dans ces ruptures… Je pense à une de mes nièces que j’ai mariée il y a 7 ans. Ils n’ont pas pu avoir d’enfants, ils ont essayé la PMA sans succès, son mari vient de la quitter pour aller vivre avec une collègue de travail…

Que de situations complexes à assumer autour de nous. Mais il n’y a pas que dans la vie conjugale que peuvent se vivre des duretés. Il y a bien d’autres domaines où les échecs à vivre l’Evangile peuvent se produire : quand il s’agit de pardonner, de partager, de refuser tout mensonge, toute combine, toute forme de violence en paroles ou en actes… Ce faisant, pour aider à mieux comprendre ce qu’est l’amour conjugal, Jésus ajoute une parole qui peut paraître tranchante : ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas. Derrière le mot conjugal, il y a la racine joug. Vivre ensemble le joug de la communion, être attelé ensemble pour porter ce joug de la communion, pour se porter mutuellement…

Et ainsi Jésus ne veut pas que l’un disparaisse au profit de l’autre, ou que s’établisse entre eux une relation de dominant/dominé… car alors ces situations sont à l’origine de bien des souffrances qui aboutissent à des séparations. Au contraire, Jésus invite les conjoints à se donner et à s’accueillir, chacun, bien eux-mêmes, bien vivants, se complétant, faisant naître l’autre à une vie sans cesse nouvelle, et faisant naître la vie par la venue des enfants, fruits de leur amour généreux, lorsque c’est possible. La première lecture du livre de la genèse montre Dieu cherchant à l’homme une aide qui lui correspondra, un vis-à-vis, un côte-à-côte vraiment, puisque la femme est façonnée de la côte d’Adam…

Et pour reprendre l’image du joug dans conjugal, un peu comme une paire de bœufs sous le même joug, la vocation des époux c’est de conjuguer leurs forces pour tirer des charges inimaginables, parce que Dieu donne aux époux cette capacité de l’impossible, d’aimer comme Dieu et d’aimer de l’amour-même de Dieu.C’est dire que le Seigneur est avec vous les époux pour réussir votre amour, vos vies de familles. Et le Seigneur est avec nous tous, célibataires ou pas, religieux-religieuses, prêtres… avec tous ceux qui parmi nous vivent des difficultés, des blessures, des ruptures, et qui sont tentés de ne plus croire à l’amour.

Notre foi chrétienne doit aussi inspirer à nos communautés chrétiennes le souci d’accueillir les naufragés de l’amour. Nous avons le devoir de les soutenir, de les porter dans notre prière, de rappeler à chacun, chacune, qu’il est aimé de Dieu, malgré les échecs de sa vie. Et le passage de l’évangile d’aujourd’hui se termine par la mention de l’accueil des enfants par Jésus. L’enfant est le fruit du couple, mais il est aussi le symbole de ce qui est humble, de ce qui est inachevé et qui ne demande qu’à grandir. C’est avec un cœur de pauvre et de petit enfant que nous pouvons nous tourner aujourd’hui vers le Seigneur, avec nos limites et nos faiblesses. Le Seigneur nous dit à chacun, à chacune, qu’il nous aime tous inconditionnellement, quelle que soit notre situation et quels que soient nos torts. Il nous invite sans cesse à faire un pas de plus sur un chemin de vie, de confiance et de réconciliation.

Paroisse Saint-Jean XXIII
35 rue de Brest 35000 Rennes
Téléphone : 02.99.59.01.04
Courriel :
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Curé : Père Guénael Figarol
Auxiliaire pastoral : Père John Britto Amalraj
Résident : Père Bernard Heudré

Diacres
André Poullain – Jean-Michel Audureau

Accueil (7 rue du Père Lebret)
Lundi et mercredi 15h30-18h
Mardi, jeudi, vendredi et samedi 10h-12h

Site internet : rennes.catholique.fr/paroissejean23
Newsletter : jeanxxiiirennes@gmail.com

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