Homélie 6-7 avril 2019 – 5ème Dimanche de Carême – Année C

Père Alain Ferré - Curé de la paroisse Saint-Jean XXIII de Rennes (35)

Père Alain Ferré

Curé de la paroisse Saint-Jean XXIII de Rennes (35)

 

La femme adultère

Évangile : «Celui d’entre-vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à jeter une pierre» (Jn 8, 1-11)

 

Ils ne sont plus que deux : la misère et la miséricorde !

Ils sont tous partis les uns après les autres, en commençant par les plus âgés… tous ces hommes adultères qui ont abusé de cette femme, tous ces hommes qui l’ont traitée comme un vulgaire objet, tous ces accusateurs au nom de la loi…. Ils ne sont plus que deux : la misère et la miséricorde.

Cette femme reste seule avec Jésus. Il ne la condamne pas. Pour Jésus, cette femme est d’abord une personne. Pour Jésus, avant le péché, il y a le pécheur.

Il en est de même pour chacun de nous : nous venons en premier dans le cœur de Dieu, avant les erreurs, les règles, les jugements, et avant toutes nos chutes. Oui, Dieu regarde la personne avant toutes nos histoires, et quelques fois nos drôles d’histoires !

Le Christ et la femme adultère – fin XVe siècle) – Auteur inconnu

Pour Jésus, cette femme ne représente pas une ligne de la loi, mais une situation concrète dans laquelle il s’implique. C’est pourquoi, il reste là avec cette femme, dans le silence, abaissé, en posture de serviteur, comme au lavement des pieds. Il écrit par terre avec son doigt, comme quand Dieu avait écrit la loi sur des tables de pierre. Jésus, lui, n’écrit plus sur des tables de pierre, mais directement dans les cœurs, sur les tables de chair de nos cœurs. Avec Jésus, c’est la miséricorde de Dieu incarnée dans la misère humaine, et qui donne une espérance, qui relève les cœurs, qui relève nos cœurs.

Et c’est ce qui est arrivé à cette femme, qui rencontre Jésus, qui se remet à vivre, et qui repart pour ne plus pécher. Va, et désormais ne pèche plus.

Ils ne sont plus que deux : la misère et la miséricorde !

Ça peut être aussi notre expérience spirituelle : à certains moments de nos vies, nous nous sentons seuls, nous perdons le fil de nos vies, nous ne savons plus comment recommencer, englués dans les difficultés, englués dans notre péché. Alors il nous faut reprendre conscience que le chrétien naît et renaît toujours du pardon de Dieu, de la miséricorde de Dieu qui restaure, qui nous fait éprouver la joie d’être aimés du Père jusqu’au bout.

Je fais une chose nouvelle, nous disait Isaïe dans la première lecture.

L’expérience spirituelle du pardon de Dieu, de sa miséricorde, nous donne un nouveau départ, il fait de nous une créature nouvelle, il nous fait toucher du doigt la vie nouvelle. Pour nous, recevoir, par l’intermédiaire du prêtre, le pardon de nos péchés est une expérience toujours nouvelle, jamais identique. Elle nous fait passer de la solitude avec nos misères et nos accusateurs, comme la femme, à la certitude d’être relevés et encouragés par le Christ qui nous fait repartir, parce qu’il fait couler des fleuves dans nos lieux arides, comme dit encore Isaïe dans la première lecture.

Alors, dans l’action de grâce, nous ne pouvons que redire au Christ : Voilà où sont allés finir mes péchés. Tu les as pris sur toi. Tu ne m’as pas pointé du doigt, tu m’as ouvert les bras et tu m’as encore pardonné.

C’est cela que nous pouvons vivre dans le sacrement de la confession individuelle ou collective, et que nous pourrons vivre prochainement. Non pas tant les péchés que nous disons, mais avant tout l’amour de Dieu que nous recevons et dont nous avons besoin.

Nous pouvons être dans le doute : se confesser ne sert à rien, je fais toujours les mêmes péchés. Mais le Seigneur nous connaît. Il sait que notre combat intérieur est dur, il sait que nous sommes faibles et toujours prêts à tomber, il sait que nous sommes des récidivistes dans le mal. Et il nous propose de recommencer sans cesse à être des récidivistes dans le bien, parce qu’il veut faire de nous des créatures nouvelles.

A deux semaines de la grande fête pascale, continuons à avancer sur ce chemin des récidivistes du bien. Comme il l’a fait avec les scribes et les pharisiens, Jésus nous invite à éviter de condamner les autres. Il nous invite à nous interroger sur notre péché, à ne pas nous replier sur notre péché, comme il l’a fait avec la pécheresse. Il nous invite à accueillir son pardon pour retrouver notre vraie liberté. Il nous invite aussi à investir cette liberté retrouvée en nous engageant résolument sur le chemin de l’Évangile, sur le chemin du partage, comme nous y invite ce dimanche du CCFD avec notre aumône de carême.

Alors, avec Saint Paul, dans la seconde lecture, nous pouvons dire en toute confiance : une chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus.

Mais pour vivre tout cela, souviens-toi : Va, et désormais ne pêche plus… Et surtout, rappelle-toi : Ils ne sont plus que deux ! ta misère et la miséricorde de Dieu !

Paroisse Saint-Jean XXIII
35 rue de Brest 35000 Rennes
Téléphone : 02.99.59.01.04
Courriel :
accueilsaintjean23@gmail.com

Curé : Père Guénael Figarol
Auxiliaire pastoral : Père John Britto Amalraj
Résident : Père Bernard Heudré

Diacres
André Poullain – Jean-Michel Audureau

Accueil (7 rue du Père Lebret)
Lundi et mercredi 15h30-18h
Mardi, jeudi, vendredi et samedi 10h-12h

Site internet : rennes.catholique.fr/paroissejean23
Newsletter : jeanxxiiirennes@gmail.com

Retrouvez tous les horaires des célébrations sur www.messes.info

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