Bécherel

Eglise Notre-Dame de Bécherel

La paroisse de Bécherel :

Peu après 1123, Alain de Dinan, premier seigneur de Bécherel, élève en son château une chapelle dédiée à Notre-Dame. Celle-ci est donnée à l’Abbaye Marmoutiers de Tours et dépend de la paroisse de Plouasne. En 1164, la chapelle Notre-Dame s’affranchit de Plouasne.

La même année, Rolland de Dinan, seigneur de Bécherel, donne à l’abbaye de Marmoutiers une terre pout y bâtir un prieuré dédié à Saint Jacques à proximité du village actuel de La Barre. Tombé en commende à la fin du XVI° siècle, les bâtiments se détériorent progressivement. En 1790, la chapelle est décrite comme « ruinée et interdite depuis longtemps ». L’église romane de Bécherel est quant à elle reconstruite en grande partie en 1624. Elle est à nouveau rebâtie, à l’exception de la tour du XVII° siècle, de 1868 à 1870.

En 1727, la Communauté des Religieuses Hospitalières de Saint-Thomas de Villeneuve s’installe à Bécherel dans la maison de retraites spirituelles et l’école de filles, fondée en 1705 par quatre femmes pieuses du faubourg de la porte Berthault. Elle poursuit l’œuvre des fondatrices, et assure un enseignement gratuit aux plus démunis. Les dernières religieuses quittent définitivement l’établissement en 1970.

Les fêtes religieuses :

Quatre fêtes religieuses animent la cité de Bécherel jusqu’à la première moitié du XX° siècle : les deux dimanches de la Fête-Dieu, la Sainte Anne et le 15 août, fête patronale de la paroisse. C’est notamment pen

dant la Fête-Dieu que les rues de Bécherel étaient particulièrement décorées. Ces fêtes déclinent au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale.

En 1978, l’abbé Barbier réinstaure la fête du 15 août selon le modèle d’autrefois : procession autour des bannières et des représentations de Notre-Dame de Bécherel. Devenue la Troménie (tour de la colline en breton) de Haute-Bretagne, cette cérémonie est désormais annuelle.

Notre-Dame de Bécherel possède une belle histoire : le 6 décembre 1784, alors qu’un incendie dû à la foudre brûle la tour de l’église et menace de gagner la ville, quelqu’un a l’idée de mettre le scapulaire de la Vierge au bout d’une fourche et de le placer au cœur des flammes. Le feu se serait miraculeusement éteint.

Le cimetière abrite une stèle d’époque gallo-romaine en granit jaune, dont la face côté rue représente un personnage assis sur un banc-coffre avec des accoudoirs, et l’autre face, côté cimetière, est ornée de trois têtes, celle du centre figurant un bovin et les deux autres probablement des animaux également. Il s’agirait d’une stèle votive qui représenterait une divinité masculine de la fertilité, protectrice du monde animal symbolisé par les trois têtes.

Dans ce même cimetière se dresse la Croix Celtique Nimbée, qui daterait du XV° siècle. Elle se trouvait à l’origine devant l’église, sur la place qui porte son nom aujourd’hui. Il s’agit d’une croix monolithique sans base, cerclée (ou nimbée), rappelant l’auréole de Dieu, des saints et des anges. Les chanfreins du fût, côté gauche, et celui de derrière côté droit, portent neufs petites boules (cupules ?) ; on dit que le fût est « écoté ». Certains pensent que les tailleurs de pierre ont voulu donner un certain relief au bras vertical de la croix, en lui donnant l’apparence d’un tronc imparfaitement ébranché. D’autres estiment que cette croix appartient aux croix dites « croix de peste », les bosselures évoquant les bubons de la peste qui fit des ravages dans la région de Bécherel à cette époque. Ces « croix de peste » seraient des ex-voto des habitants ayant survécu aux épidémies, soit en signe de remerciement, soit pour demander qu’un tel fléau ne sévisse pas à nouveau dans la région.

On trouve également cinq petites boules (une à chaque bras de la croix et une au centre, à la jonction des bras), qui symboliseraient les cinq plaies du Christ.

On trouve cinq « croix nimbées » dans la région de Dinan, à Léhon, Mégrit, Trévon, Saint-Juvat et Bécherel.

La statue de saint Michel, actuellement située au pied du donjon, était à l’origine sur la porte saint Michel et protégeait l’entrée de la ville. Saint Michel porte un écu aux armes des Montmorency-Laval et il tient sous son pied la patte d’un dragon.

 Extraits de l’article de Georges Bouillet (in « La Vie du Doyenné » de janvier 2004)