La J.O.C. fête ses 90 ans !

Communauté Chrétienne N° 191 MAI 2018

« Par, pour et avec les jeunes, accompagnés »

L’originalité du mouvement JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) réside depuis les débuts en 1927 dans le souci de formation qui s’exprime dans une « pédagogie de l’épanouissement personnel et de l’action» ; la méthode est simple : elle s’articule autour des maîtres mots « Voir-Juger-Agir » (chers encore, aux Jocistes d’aujourd’hui). Même si les jeunes d’aujourd’hui ont du mal à se positionner clairement dans le monde ouvrier, ils sont capables d’accepter de vivre une expérience collective, comme le rassemblement national de 2017, ‘Dignes et travailleurs, nous ne sommes rien, soyons tout !’
Même si leurs fragilités rendent difficiles leurs capacités de relecture pour partir de l’expérience vécue et réfléchir à des solutions, les jocistes restent attachés à l’existence d’un espace où ils peuvent s’exprimer et partager. Agir, le monde actuel rend cela parfois vraiment difficile pour eux, mais ils se tiennent au courant des démarches des uns et des autres.

Une écoute nouvelle

C’est leur façon de prendre au sérieux les besoins des copains, leurs aspirations : ils acquièrent un grand sens de l’écoute, qui a des effets positifs même si tout n’est pas résolu.
Après 30 ans de débats commencés dans les années 80 sur la montée des chômages et des situations de précarité, les jeunes, même si ces situations ont des conséquences sur leur vie privée (impossibilité de prendre son indépendance, sentiment d’insécurité, conflits avec l’entourage, problèmes de santé, etc), et sur la vie sociale (isolement (parfois la JOC est la seule organisation à laquelle le jeune peut se rattacher), ces jeunes continuent à se réunir et à chercher un sens : le détour par un texte d’Evangile lors du ‘Juger’ de la révision de vie est souvent l‘occasion de mettre une priorité à l’échange en profondeur sous le regard de Dieu. Ça peut même être une respiration où les accompagnateurs peuvent proposer un temps de prière qui décharge chacun de fardeaux trop lourds, un remède à la dévalorisation de soi.

Au-delà des clivages politiques

La JOC est un espace de lien social et de prise de conscience de son état, de solidarité et d’échange, tant au niveau collectif que personnel. L’accueil de la Parole libère la parole et amène à porter un regard neuf sur la vie à la lumière du Christ.
Les jeunes sont enfants de Dieu et valent plus que tout l’or du monde.
La JOC vous demande aujourd’hui de prier pour eux, de chercher à les rencontrer et à leur sourire. C’est aussi ça l’éducation populaire ! »
                                                                                                                        Christophe Luec, accompagnateur diocésain 

Maintenant, la parole aux jocistes d’hier et d’aujourd’hui de notre paroisse St Luc

« Mademoiselle, nous consentons à vos parents une réduction du prix de la cantine pour famille nombreuse, vous voudrez bien en compensation, rester après le cours, pour balayer la classe ».
C’est ainsi qu’à 16 ans, j’ai pris comme un affront cette position de la directrice de l’école à mon égard ; ce qui a eu pour effet de faire venir en moi une conscience de ma condition ouvrière et la volonté de m’engager pour que les « petits » de ce monde soit respectés.
« Un jeune travailleur vaut mieux que tout l’or du monde » ! Cette phrase a donc tout naturellement résonné positivement à mes oreilles et cela a été le début de mon engagement à la JOCF (JOC féminine). Il y avait beaucoup de saisonnières qui travaillaient dur dans les hôtels et restaurants sur la côte pendant l’été ; moi-même je relevais les compteurs. Les jocistes m’ont demandé de participer à l’accueil de tous ces jeunes déplacés et exploités ; je me suis donnée à fond pendant trois étés.
Je dois beaucoup à la JOCF. Elle a été pour moi une belle école de solidarité, et d’ouverture aux autres. « Voir, juger, agir » quelle chance d’avoir appris, avec les jeunes travailleurs, à appliquer cette méthode.
Dans ma vie syndicale et associative qui a suivi, j’ai vite réalisé qu’avec la JOCF, j’avais été à bonne école et je crois pouvoir dire que rester fidèle à cette intuition de ma jeunesse a été déterminant pour les responsabilités que j’ai pu exercer par la suite. Je crois aussi que la rencontre du Jésus de mes 18 ans continue à me montrer le chemin et reste  mon compagnon de route lorsque les lourds combats du monde ouvrier me font douter ou désespérer de l’avènement d’un monde plus juste.
J’ai eu besoin de la JOCF, puis de l’ACO pour tenir dans la foi. Il est essentiel, je crois, de rencontrer d’autres croyants, de partager, de prier, de célébrer ensemble. Ce sont les mouvements qui m’offrent la possibilité de regarder en vérité ce qui ne va pas dans ma vie personnelle ou militante, ou dans le monde, c’est aussi avec eux que je fais action de grâce. »

Maryvonne, jociste des années 60

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« Ha ! la JOC elle m’a fait grandir tous les jours depuis le rassemblement de Bercy  en mai 2003.  15 ans de JOC où j’ai pu échanger sur ma vie, sur ma foi, sur mes loisirs… avec les copains et copines, lors des rencontres d’équipe. Où j’ai pu aussi  faire des actions d’équipes comme les bols de riz, les ‘aller vers’ pour remplir des enquêtes, la perm ‘emploi…  Que de belles choses vécues en JOC : moments de fêtes, moments de partages, moments de prières, moments de révoltes contre les injustices, moments de rencontres…
La JOC est pour moi une grande famille qui prend en compte chaque jeune tel qui l’est.  La JOC m’a permis de prendre des responsabilités en fédération et en Région. Ce n’est pas rien. Ca fait peur au début mais ça bouscule. Elle dit d’aller toujours de l’avant. Elle m’a donné confiance et m’a soutenu dans les moments les plus durs mais aussi les moments de joie, de bonheur. La JOC  m’a permis d’affirmer ma foi, de la partager avec d’autres croyants ou non. Et elle continue à bousculer d’une autre façon aujourd’hui. Elle ne me fait plus poser les mêmes questions qu’il y a 15 ans. La JOC est un chemin de vie. En effet comme dit la chanson «  la JOC m’a fait ce que je suis ».

                                                                                                                                                                   Simon, jociste depuis 2003

Témoignage d’un accompagnateur qui a vu grandir Kévin à St Luc et ailleurs

Kévin est un garçon timide et souriant ; sa famille fréquente St Luc depuis de nombreuses années et a été très investie sur ’Diaconia’ avec Sr Léa.
Kévin est jociste depuis 6 ans et apprécie particulièrement les temps forts JOC quand ils ont lieu à St-Luc : il y est un peu comme chez lui. La JOC a ouvert son regard sur d’autres jeunes, notamment lors de sessions de formation régionales où il a découvert la vie de jeunes migrants d’origine africaine : « Je pensais être courageux face aux difficultés, et là j’ai rencontré des gars, ouah ! Ils y croient ! » Il est resté en lien avec l’un d’eux.
Aujourd’hui jardinier en ESAT, Kévin continue à vivre les révisions de vie avec Yann, Gabriel, Benoit et Karine. Fidèlement.

Témoignage d’une accompagnatrice aujourd’hui de jocistes

« Je suis arrivée  en JOC  un peu par hasard… Enseignante en collège et membre  du mouvement CVX, où la  relecture de vie fait partie de notre chemin de foi, Jean Delaunay m’avait proposé d’accompagner une équipe de jeunes ados sur la paroisse avec Jean Christophe B. J’avais accepté de m’engager, non sans un peu d’appréhension, mais avec l’envie  de m’impliquer autrement  auprès de jeunes d’un quartier dit « populaire »…Ce fut pour moi un  changement de posture… enrichissant mais pas toujours  évident !
Ce que j’ai appris en JOC, c’est que ce sont eux, les jeunes, les acteurs du mouvement. Etre accompagnatrice, c’est être témoin de ces chemins de vie, c’est être auprès d’eux, mais sans faire à leur place.
Durant ces années, j’ai vu des jeunes apprendre à se faire confiance, à s’ouvrir aux autres, à oser parler de ce qu’ils vivent, de leurs convictions, de leurs projets , mais aussi de leurs difficultés, de leurs déceptions , de leurs échecs . J’ai vu des jeunes s’engager, prendre des responsabilités, cheminer dans  leur vie de foi mais j’ai vu, aussi, des jeunes s’éloigner vers un autre possible… Ils m’ont appris la difficulté d’être jeune dans le monde d’aujourd’hui mais ils m’ont aussi appris l’enthousiasme, la joie de la rencontre, l’importance du partage, de la convivialité, de l’agir autant individuel que collectif qui aident à se  construire. Ils m’ont appris l’importance du regard bienveillant, d’une  parole qui donne sens, mais aussi à ne pas vouloir à leur place …. Ils m’ont appris l’humilité, le lâcher prise, à faire confiance mais aussi  à me faire confiance.
L’accompagnement est un vrai chemin de foi jalonné de moments de joie, d’espérance mais aussi d’incertitude, de doute et parfois de découragement … Pour moi, l’important, c’est d’être présente à chacun et d’aimer les jeunes qui nous sont confiés.
« Un jeune travailleur vaut plus que tout l’or du monde car il est fils de Dieu. ».Ce message de Joseph Cardijn, initiateur du mouvement, me redit avec force  aujourd’hui le sens de mon accompagnement de jeunes en JOC. »

Marie-Hélène

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Temps de convivialité et partage
Le mardi :

  • à 10 h 15, partage sur l’évangile du dimanche suivant
  • de 15 h 30 à 16 h 30, moment convivial autour du chapelet.

le Vendredi :

  • de 9h30 à 11 h : Café paroissial au cœur du marché, dans les salles sous l’église. Accueil, partage, informations. Ouvert à tous.

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