Pour chaque scout, qui lève le camp, il y a deux choses qu’il faut qu’il laisse derrière lui : rien et ses remerciements, à Dieu pour la joie qu’Il lui a donnée et au propriétaire du terrain qui lui en a permis l’usage. Baden Powell.

Voilà, nous quittons le campement, nous sommes envoyés ailleurs le Père Philibert et moi, et nous accueillons de nouveaux prêtres pour nos paroisses, c’est l’inattendu de Dieu qui passe et nous envoie en mission.
La « mission » s’origine dans le cœur immense du Père. Par la création du monde. Il nous voulait ses enfant et « semblable » à lui (Jean 1,3) en devenir. Le monde existe pour que nous apprenions à aimer comme homme et femme à son image pour vivre sa ressemblance (Gn 1,27). Oui Dieu nous invite à entrer dans cette relation qui nous stupéfie : sa propre vie Trinitaire ! Ouf rien que cela !!!!
La création n’est pas seulement matière (le Big Bang) mais le don que Dieu nous fait de lui-même, comme une dépossession de lui-même. Il crée un hors de lui pour se donner. Il invite à l’amitié l’homme cet « hors venu ». D’Abraham à Jésus le mot est donné : « mon ami, mes amis ». Apprendre l’amitié auprès de Jésus et sa Mère et la partager aux frères, c’est la Mission.  Amitié pas seulement pour mes proches, mais pour l’inconnu sur qui je pose mon regard et les générations à venir (sens de Laudato Si).
Jésus est en mission. Il a fait ce long voyage de l’incarnation pour habiter avec nous.  En fait, il vient nous délivrer de toute suffisance. Lui qui est relation, il sait que la suffisance de soi est mortifère. En Dieu, le « je » reste un autre : le moi est tourné vers un autre.
La relation en Jésus est totalement inversée. Il quitte sa condition divine, il se dévêt du rang de Dieu pour justement nous apprendre l’attitude divine : l’abaissement.  Moi le créateur, je vous ai lavé les pieds c’est un exemple pour que vous fassiez de même. C’est ainsi que vous serez heureux et le monde aussi (Jean 13,15).

L’Esprit Saint est venu nous apprendre à vivre en nous cette belle humilité de Dieu pour la porter en nous et la partager au monde dans une gigantesque et humble co-création.
La mission : des mots à porter sans fin : « tu es aimé du Père de toujours, Jésus est venu pour toi, et est mort pour toi. L’Esprit Saint est ton ami, ton « hôte » intérieur. La vie est une chance, vis là ». (Mère Teresa)
Chaque chrétien est en ainsi en mission. Nos services et mouvements sont magnifiques. Emerveillons-nous de chacun d’eux. Louons le Seigneur pour chaque travail. Ils sont là pour permettre au Christ de frapper à la porte de chacun de ceux que nous côtoyons.

Avec Baden Powell, je voudrais vous laisser « ce rien » qu’est l’amitié, cette poussière déjà si belle dans l’immensité de l’amour que nous avons à cultiver. Je voudrais aussi vous laisser mon merci pour nous avoir accueillis et pour avoir partagé les anciens et les nouveaux chemins qui nous attendent.

Fraternellement !
Emerveillé de vous dire ce mot. Il vient de notre ami Jésus. « Va trouver mes frères » (Jean 17,20). Père Jean