2019 : Vœux d’une année d’accueil, de dialogue et de gratitude

« Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance » (Gn 1,26). La première invitation au dialogue jaillit de la Genèse : « Et Dieu vit que cela était bon (Gn 1,31). Dès l’origine Dieu aime dialoguer avec l’homme.  « Il  parlait avec Moïse comme avec un Ami » (Ex 33,11).
Dans ces derniers mois, des personnes en « gilets jaunes » ont fait l’expérience du dialogue dans la rencontre des « ronds-points », mais dans un ressenti de déni, la colère a pu jaillir, débordant pour quelques-uns en violence dévastatrice…
Souvent synonyme de pouvoir, la politique est pourtant là pour le service de la cité. Elle a pour fonction essentielle d’organiser la vie en société pour le bien individuel et commun« Il nous faut penser une nouvelle forme de politique qui soit avant tout une volonté de paix. Nous avons besoin d’une expérience citoyenne et locale de paix » dit le Père Bruno- Maie Duffé, Dicastère à Rome pour le Développement des Peuples (4.12.2018).
« Le cœur de l’homme qui est compliqué et malade, qui peut le connaître ? Moi, dit le Seigneur » (Jérémie 9,10). Le réseau social peut devenir a-social par la vindicte, voire meurtrier par l’incitation à tuer. En Colombie et ailleurs, on tue des politiques, des journalistes, des syndicalistes, des religieuses…. Domine alors le « méchant » absolu : la mafia ! Les récits d’une possible Barbarie sans nom dans certains pays doivent nous alerter.
Jésus « Bonne Nouvelle » pour le monde nous invite au complet changement du monde. Mais en même temps, Il invite chacun à une transformation d’attitude et du cœur. Il sait que les hommes peuvent « se mordre et se dévorer pour finir par se détruire les uns et les autres » (Galates 5,15).
Ce monde a été fait pour Lui, par Lui et en Lui (Romains 11,36) pour que la Vie, notre vie entre peu à peu dans la « plénitude de Dieu » (Ephésiens 3, 15). Par sa vie d’homme, confrontée au mal, Jésus nous donne une force pour renverser des formes de mal qui germent en nous. Quelle force ? Il nous entraine dans sa gratitude en permanence « Je te bénis Père, parce que tu as caché cela aux sages et aux savants et tu l’as révélé aux tous petits »(Mt 11,25 . Loin de nous démobiliser cette transformation personnelle de reconnaissance rejaillit sur le monde. « Il renverse les puissants de leurs trônes il élève les humbles »(Luc 1,52 ).
Le merci de gratitude ouvre le cœur. Il permet de s’étonner positivement. Il tourne vers l’autre. Il remplit d’un sentiment de reconnaissance et d’attention. De nos cœurs peuvent jaillir sans cesse des étoiles de merci. Oui, il y a un mal social, une fracture, mais tout aussi présent est le mal de proximité, la fracture de relation.
J’invite chacun cette année à multiplier les mercis donnés, échangés ou priés. « Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes. Ne soyez inquiet de rien. Mais en toutes circonstances, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaître à Dieu vos demandes et la paix de Dieu qui surpasse tout ce qu’on peut imaginer prendra sous sa garde vos pensées et vos cœurs dans le Christ Jésus » (Phi 4, 4-7) – 3ème dimanche de l’avent.
Avec le Pape François, Bonne année d’accueil, de dialogue, d’attention aux petites choses et de gratitude.    Père Jean


N.B :
Vous trouverez dans l’Eglise l’invitation de nos Evêques à vous rencontrer d’une manière positive (non pour se mordre et se déchirer) mais pour partager l’appel à une concertation citoyenne demandée par le gouvernement.