« Eveille-toi, ô toi qui dors »

Tout au long du carême nous avons essayé de jeûner pour ne pas dévorer toute la matière et nous accaparer la « maison commune », nous avons essayé de ne pas « commérer » contre l’autre pour ne pas le dévorer…Nous avons essayé de méditer et de prier tous les dimanches de Carême avec les lectures et une prière sur les feuillets assemblée…Nous avons cheminé vers la bonté de Dieu…
Cette semaine sainte le Christ nous emmène dans le grand combat tendre la main à l’homme dans tous ses enfers…« Eveille-toi, ô toi qui dors »…
« Eveille-toi, ô toi qui dors » (Homélie ancienne du samedi saint)          
« Que se passe-t-il ? Dieu est mort dans la chair et le séjour des morts s’est mis à trembler.
C’est le premier homme qu’il va chercher, comme la brebis perdue. Il veut aussi visiter ceux qui demeurent dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort. Oui, c’est vers Adam captif, en même temps que vers Eve, captive elle aussi, que Dieu se dirige, et son Fils avec lui, pour les délivrer de leurs douleurs.
Le Seigneur s’est avancé vers eux, muni de la croix, l’arme de sa victoire. Lorsqu’il le vit, Adam se frappant la poitrine dans sa stupeur, s’écria vers tous les autres : « Mon Seigneur avec nous tous ! » Et le Christ le prend par la main et le relève en disant : « Eveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera.
C’est moi ton Dieu, qui, pour toi, suis devenu ton fils ; c’est moi qui, pour toi et pour tes descendants, te parle maintenant et qui, par ma puissance, ordonne à ceux qui sont dans les chaînes : Sortez. A ceux qui sont dans les ténèbres : Soyez illuminés. A ceux qui sont endormis Relevez-vous. »
« Je te l’ordonne : Eveille-toi, ô toi qui dors, je ne t’ai pas créé pour que tu demeures captif du séjour des morts. Relève-toi d’entre les morts : moi, je suis la vie des morts. Lève-toi, oeuvre de mes mains ; lève-toi, mon semblable qui as été créé à mon image. Eveille-toi, sortons d’ici. Car tu es en moi, et moi en toi, nous sommes une seule personne indivisible. »
Nous avons essayé de prier humblement pour le salut de l’autre pour nous délivrer de l’idolâtrie du moi et de notre autosuffisance…Nous avons donc cheminé vers la bonté de Dieu, Il nous envoie encore dans le grand combat tendre la main à l’homme lié dans tous ses enfers.
« C’est pour toi que moi, ton Dieu, je suis devenu ton fils ; c’est pour toi que moi, le Maître, j’ai pris ta forme d’esclave ; c’est pour toi que moi, qui domine les cieux, je suis venu sur la terre et au-dessous de la terre ; c’est pour toi, l’homme, que je suis devenu comme un homme abandonné, libre entre les morts ;
« Lève-toi, partons d’ici. L’ennemi t’a fait sortir de la terre du paradis ; moi je ne t’installerai plus dans le paradis, mais sur un trône céleste. Voici que moi, qui suis la vie, je ne fais qu’un avec toi ».

Livre de la liturgie des heures du samedi Saint –    Père Jean