Nous voudrions tant leur transmettre la Foi

Pâques est souvent un temps où les familles se retrouvent. Des grands parents, chrétiens, peuvent alors se trouver confrontés à la question de l’éveil à la foi des petits-enfants. Si certains peuvent témoigner d’une expérience heureuse dans ce domaine, d’autres en revanche laissent entendre que leur témoignage auprès de leurs petits-enfants ne va pas de soi.

Jean-François et Marie-Christine Pasturel, délégués diocésains Pastorale familiale – Paru dans Église en Ille-et-Vilaine n°307, avril 2019

Cette question peut même parfois être source de stress, quand les parents, éloignés de la foi et de l’Église, expriment des réticences face aux initiatives du grand-père et de la grand-mère, soucieux de contribuer à la vie spirituelle de la jeune génération. Faut il le rappeler : les grands-parents ne doivent pas faire pression ou créer un stress autour de ce qui a trait à la foi chrétienne : ce serait contre-productif ! Par contre, il convient d’être attentif à la « catéchèse occasionnelle » qui s’appuie sur des situations du quotidien – y compris la maladie ou la mort –, sur les images de la télévision, les loisirs, une BD présentant l’histoire d’un personnage lumineux, la visite d’une église…

Le pape François dans son exhortation apostolique La Joie de l’amour met en garde contre le fantasme d’hyper-maîtrise en matière d’éducation. Les conseils qu’il donne aux parents, qui sont les premiers éducateurs, peuvent aussi éclairer les grands-parents. Le chapitre 7, consacré à l’éducation, commence par la question : « Où sont les enfants ? ». La grande question n’est pas : où se trouve l’enfant physiquement, mais : « Où est ce que se trouve l’enfant dans un sens existentiel, où est-ce qu’il se situe du point de vue de ses convictions, de ses désirs, de son projet de vie ? » (AL 261)

Le pape François dans son exhortation apostolique La Joie de l’amour met en garde contre le fantasme d’hyper-maîtrise en matière d’éducation

On ne peut pas avoir sous contrôle toutes les situations qu’un enfant pourrait traverser. Ici, vaut le principe selon lequel « le temps est supérieur à l’espace ». Ce qui importe, explique le Pape, c’est de créer des processus de maturation de la liberté de l’enfant dans un climat de profonde affection et de bienveillance continue. L’expérience spirituelle ne s’impose pas, elle se propose à la liberté des enfants. La foi n’est pas le résultat d’une action humaine. Cependant, les parents, comme les grands-parents, sont des instruments de Dieu pour sa maturation.

Transmettre la foi, c’est d’abord transmettre le bonheur de vivre. La psychanalyste Nicole Fabre écrit : « L’enfant se construit une image de Dieu en fonction de son expérience de vie, de la façon dont il est traité, dont on lui parle. Son expérience colore son image de Dieu. »

Les grands-parents, souvent libérés des obligations professionnelles, donc moins soumis à un rythme de vie trépidant, peuvent contribuer à cultiver chez leurs petits-enfants la joie, l’apprentissage du silence qui conduit à l’intériorité, le partage, le goût des autres.

VOIR AUSSI : Une journée de réflexion rôle des grands-parents dans l’éveil à la Foi

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