Abbé Julien, Jules Inry 1879 – 1953

Rennes, 27.08.1879 – Rennes, 28.01.1953 (74 ans)

Naissance, famille

Jean INRY est né à Rennes le 27 août 1879, de son père Jean Marie François INRY, sabotier, et de sa mère Marie Pauline DUTERTRE.

Formation, ordination sacerdotale

Jean INRY a grandi sur le territoire de la paroisse Toussaints dont son père est le chantre.
Pour la musique il est autodidacte. Il recevra, d’un ancien chef de musique militaire, des leçons d’harmonie.
Bientôt, accompagnant son père, il tiendra les claviers de l’orgue de Toussaints.
Des études de droit feront de lui un clerc de notaire.
Il entre au Séminaire en 1904, puis, ordonné prêtre le 1er avril 1911 par Mgr Auguste-René-Marie DUBOURG (archevêque de Rennes de 1906 à 1921).

Nominations

Il succède à l’abbé LEPAGE comme organiste du chœur à la cathédrale, puis titulaire du grand-orgue en 1924.
Il œuvre durant 29 ans avec l’abbé COUDRAY à la formation musicale des séminaristes.

Citations

« Le clavecin, les fugues de Bach, c’est intéressant à lire, mais c’est décevant à entendre : le plaisir est davantage pour les yeux que pour l’oreille. »

(Jean INRY cité par le chanoine Yves LEGRAND en 1953)

Décès, inhumation

Jean INRY est décédé à Rennes le 28 janvier 1953 en son domicile, 9 rue de l’Hôtel Dieu.

Il est inhumé au Cimetière du Nord, Section 1 Rang 57 Tombe 29, avec la mention sur la tombe

Vénérable et discret Messire1
Chanoine Titulaire
Jules INRY
Organiste du Grand Orgue
de la Métropole de RENNES
1879 – 1953

1 L’historien Fanch Roudaut a expliqué l’expression « vénérable et discret messire » qui s’appliquait à tous les prêtres :
– « vénérable » s’explique par le respect dont ils devaient faire l’objet.
– « discret » : cet adjectif ne s’expliquait pas par leur obligation d’observer le secret de la confession (ils y entendaient tous les péchés de nos ancêtres !), mais signifie la sagesse comme le prouve le dictionnaire de Grégoire de Rostronen (fur, avised-mad, segred)
– « messire » désignait un notable, appellation partagée avec les nobles.

Informations tirées des actes du colloque « Élites et notables en Bretagne de l’Ancien Régime à nos jours », éd. CRBC et UBO, 1999

Hommage poétique paru le 14 février 1953 dans La Semaine Religieuse du Diocèse de Rennes

Le grand Orgue s’est tu ; tous ses jeux sont muets
Qui, dimanche dernier, si vaillamment chantaient.
Ses trois claviers d’ivoire ont cet air désolé
D’une chambre funèbre, à l’instant délaissée.

Pleurez silencieux ! Le maître n’est plus là !
Le joyeux « Carillon » est devenu le glas
Dont les larmes ruissellent sur l’orgue endeuillé.
Qui pourrait aujourd’hui, après lui, le toucher ?

Son corps courbé par l’âge et l’incessant labeur,
Couché dans le cercueil, passe sa dernière heure
Sous la voûte dorée qui si souvent vibra
Des belles symphonies et des gaies Toccatas.

Le Sacrifice saint vient de se terminer.
Qu’il eut aimé ces chants, d’emphase libérés,
Cette liturgie simple et si parlante au cœur,
Présence pénétrante et vive du Seigneur !

L’angoissant « Libera » clame ses derniers cris,
Qui s’envolent là-haut sur les fumées d’encens.
Maintenant, c’est l’appel, tendre et bouleversant
« In Paradisum deducant te Angeli. »

Le décor a changé : les voix d’enfants, si lestes,
Évoquant ici-bas l’accueil des chœurs célestes.
C’est lui qui les chanta, dans ces jeunes années,
Lorsqu’au jour de Toussaint il lançait l’envolée :

Angeli, Troni, Dominationes,
Archangeli, Principatus, Potestates,
Sancti Legis Doctores, omnes Christi Martyres,
Ils ont tous accouru à la voix qu’ils connaissent.

En tête du cortège est apparu Melaine,
Évêque protecteur du diocèse de Rennes.
Comme hier l’enfant mort à sa voix obéit,
S’éclaire le regard de l’artiste endormi.

À sa douce houlette, à l’anneau de son doigt
Il reconnaît joyeux le Saint qu’il célébra.
L’Évêque, affectueux, de son regard l’appelle,
Le présente à Marie, qu’on dit « Bonne Nouvelle ».

Et ses yeux fatigués sous ses paupières closes
Se sont illuminés de cette apothéose.
Ses oreilles, soudain, que l’âge avait durcies,
entendent pour toujours la divine harmonie.

« Heureux ceux qui sont morts » au chantier du Bon Dieu
Usés jusqu’à la corde et sans égard pour eux.
Car leurs œuvres les suivent, et reçus par les Anges,
Ils goûteront la paix d’un repos sans mélange.

Le grand Orgue s’est tu, pour que chantent les Anges …

J.P.

Réalisations

Le Chœur diocésain (Fabien Barxell, chef de chœur) et Stéphanie Mainard (organiste) ont proposé :
Panis angelicus pour chœur et orgue (1925)
Ecce Joanna Virgo pour soliste, chœur et orgue dédié « à Monsieur Jean de Gibon »

lors des concerts : 08/05/2019 à Domloup, 12/05/2019 à Irodouër, 30/05/2019 à Fougères, 02/06/2019 à Bain-de-Bretagne

Contributions

Vous souhaitez enrichir et compléter cette notice par des témoignages, des renseignements biographiques, des partitions ; merci de prendre contact avec le délégué diocésain 06 74 85 14 35 musique.liturgique@diocese35.fr