Jean-Baptiste Matho 1663 – 1746

Montfort-sur-Meu, 06.03.1663 – Versailles, 16.03.1743 ou 1746

De son vrai nom M. F. H. Thomassin, il se fait remarquer dès l’enfance pour la qualité de sa voix, et est emmené à Versailles comme page du Roi.

À vingt-quatre ans, il devient chantre laïc de la Chapelle.

Quand il épouse Geneviève Gautier, fille du Garde des Glacières du Roi, le contrat de mariage est signé par le Roi et le Dauphin.

De 1703 à 1707, il est responsable de la musique des fêtes de Châtenay, près de Sceaux, données par Nicolas de Malézieu.

En 1711, il est nommé chantre ordinaire de la Chapelle de Musique.

En 1714, il devient batteur de la musique pour Delalande, puis en 1720 Maître de Musique du roi. Il est chargé d’enseigner la musique à Louis XV, avec Couperin et Mouret.

Il garde ses fonctions jusqu’à 75 ans, ainsi qu’une pension jusqu’à sa mort.

 

« Breton, Ordinaire de la Musique du Roi, né en 1661, mort à Versailles le 16 Mars 1746 dans la quatre-vingt-sixième année de son âge, inhumé dans la vieille Eglise de la Paroisse.

Il fut élevé Page de la Musique du Roi, et eut pour camarade Henri Desmarets, Musicien très renommé ces deux Musiciens ont toujours été liés d’une amitié très étroite.

Matho avoit une voix de haute-taille assez foible, mais il la conduisoit avec tant d’art et de goût, qu’on l’entendoit avec beaucoup de satisfaction dans quelques morceaux de Motets qu’il chantoit à la Chapelle du Roi. Il connoissoit les vraies beautés de son art, et en parloit en maître avec une netteté et une douce chaleur qui plaisoit infiniment : il étoit grand partisan de Lully, et le regardoit comme le prince des Musiciens. C’étoit un homme d’un caractère aimable et plein de probité ; aussi Louis XIV étant informé de ses moeurs, et connaissant ses talents, lui donna en 1697 la place de Maître de Musique de Madame la Duchesse de Bourgogne, depuis Dauphine, mère du Roi régnant, dont Matho a eu dans la suite le titre de Maître de Musique, comme celui de la Reine et de la Famille Royale.

Pendant quelques petits voyages que Louis XIV faisoit au Château de Rambouillet chez M. le Comte de Toulouse, Matho avoit toujours soin de donner, à la Messe de Sa Majesté, des petits Motets exécutés par sept ou huit Musiciens de la Chapelle. Ces Motets étoient composés de morceaux choisis des grands Motets de son ami Desmarets, pour lors hors du Royaume, et dont il espéroit obtenir le rappel ; mais Sa Majesté se contenta de dire seulement qu’elle étoit très satisfaite de sa musique. Je finirai celui de Matho, en disant qu’il a composé quelques Chansons sur des paroles tendres qui convenoient à son caractère ; elles ont eu assez de cours, et sont imprimées dans des anciens recueils.

Tout ce que je viens de dire de cet aimable Musicien, ne paroîtra pas suffisant pour son entrée au Parnasse, mais on doit de la lui accorder pour un Opéra de sa composition, qui a été représenté avec succès sur notre Théâtre en 1714, il est intitulé Arion, Tragédie en cinq Actes, avec un Prologue, paroles de Fuselier : il a composé aussi la musique vocale du Ballet de la Jeunesse, en quatre Entrées, représenté devant le Roi dans le Palais des Tuileries le 16 et 17 Février 1718, les paroles sont de M. de Beauchamps, les airs de violons d’Alarius, excellent joueur de viole, et la danse de Ballon, compositeur des Ballets de la Cour : ce Ballet est imprimé in 4° chez Christophe Ballard, 1718. La Musique de la Chapelle du Roi fit un service en musique à Matho, comme il se pratique à la mort de tous les Musiciens de la Chapelle. »

(Évrard Titon du Tillet – 1732)

« Matheau, ou Matho. Ce Musicien étoit Breton, & mourut à Versailles le 16 Mars 1746, dans la quatre-vingt-sixième année de son âge. Il fut élevé Page de la Musique du Roi, & avoit une haute-taille assez foible, mais qu’il conduisoit avec beaucoup d’art & de goût. Louis XIV, connoissant ses talens & ses moeurs régulieres, lui donna en 1697 la place de Maître de Musique de Madame la Duchesse de Bourgogne, mère du Roi régnant, à qui Matheau eut aussi l’honneur de montrer la musique. Il avoit la Charge de Maître de Musiq. des Enfans de France, avant Royer, & a fait l’Opéra d’Arion, & le Ballet des Thuilleries. »

(Leris – 1763)